- Alors Ana, je ne veux pas te bousculer, mais pourquoi es-tu là ? me demanda-t-elle

Cette fois j'étais bien décider à tout lâcher, pour une fois je m'imaginais seule, et j'étais prête à me confier à tous ces gens parce que, malgré moi, je les sentais comme le reflet de mon âme.

- J'ai perdu ma mère, cet été, et...

- Ana, je comprends, ici nous avons tous perdu quelqu'un, mais qu'est ce qu'il se passe aujourd'hui pour que tu viennes ici, me dit-elle tout en gardant cette douceur extrême

Je lança un regard à Antoine, un des seuls qui savaient pour cette nuit là, il semblait m'encourager à parler, ce que je fis.

- J'étais là quand ma mère est morte, et les images de sa mort me hantent. Je crois, que je n'accepte pas sa mort, et les relations avec mon père me poussent à être quelqu'un que je déteste, dis-je

- Vous étiez là dites vous ? Comment est-elle morte si je puis me permettre ?

- Je, je l'ai tué, je crois...

Tout le monde releva la tête, comme si soudainement je les intéressaient. Je m'avais honte, ils étaient tous là pour avoir perdu quelqu'un, et moi j'étais aussi là pour ça, seulement eux, devait exprimer de la colère, ou de la peine, eux n'avait pas cherché ce qui leur tombait dessus, du moins je supposais.

- C'était un accident, repris-je en refoulant mes larmes montantes, mais je crois que je l'ai quand même voulu, c'est moi qui était au v....

Je m'étais tue, les images étaient toutes redevenues brutalement, mes larmes coulaient en torrents sur mes joues.

- Je suis désolée, dis-je à demi-mot

- Désolé pour quoi ? dit Joëlle interloquée

- Désolée de pleurer comme ça, et désolé de vous faire subir ça, dis-je

- Subir quoi ?

- Je suppose que tout le monde ici un perdu quelqu'un d'assez proche pour le détruire, moi j'ai tué cette personne, je l'ai choisi, et pourtant je viens pleurer devant vous comme une lâch..

- Moi j'ai perdu ma plus proche amie, me coupais Antoine, je l'ai laissé mourir devant moi j'ai préféré ignorer sa détresse et elle est morte, lui là-bas, dit-il en pointant son doigt vers le plus grand des deux gars, il conduisait drogué et il a fauché une fille sur la route, sa copine. Et les deux là bas on ne sait toujours pas, ils ne peuvent en parler. Tu vois on est tous comme toi ici, n'aie pas peur, finit-il par dire

- Merci, Antoine, mais je pense qu'Ana ne devrait pas encore en parlé, du moins, je pense que ce n'est pas à nous qu'elle devra le faire en premier pour se sentir libérée, dit-elle à l'ensemble des gens présents

Bizarrement, à ce moment précis, je pensais à quelqu'un de très particulier, qui commençait à empiéter dans mes pensées.

- Parle nous plutôt de ton père

- Il vas mal, il boit et nous délaisse complétement avec mon frère, honnêtement je n'en ai rien à faire de lui, et de tout ce qu'il peut me dire, mais je culpabilise pour mon frère qui grandit sans mère et sans père.

- Tu ne parlerais pas de lui aujourd'hui si tu n'en avais rien à faire, avoua-t-elle

- Je, je n'y avais jamais pensé, je...

Je réfléchissais, et pour une fois je compris qu'il n'y avait pas que le deuil de ma mère qui hantait mes nuits et esprit, non, il y avait aussi le comportement de mon père lorsqu'il buvait trop.

- Je crois que je m'en veux. Je m'en veux de lui avoir enlevé la femme qu'il aime, de l'avoir rendu comme ça, sans moi aujourd'hui il ne boirait pas autant. J'ai honte d'être sans arrêt en conflit avec lui, sachant qu'il est ma dernière famille.

- Moi, j'ai l'impression qu'il y a autre chose, disait Joëlle

- Mais je crois que je lui en veux aussi, c'est lui qui avait bu ce soir là et qui s'est engueulé avec elle, qui a rendu ma mère dans l'état auquel je l'ai trouvé ce soir là...

- Je ne connais pas ton père, mais ne pense-tu pas qu'au fond de lui il regrette. Tu sais c'est un adulte, il doit sûrement se dire que si il n'avait pas fait ça elle ne serait pas morte, la seule manière pour lui de se libérer, est de trouver un coupable, toi. Allège cette peine qu'il a, et tu soulagera ton esprit par la même occasion

Ses paroles raisonnaient dans ma tête , elle avait raison, mon père n'avait pas toujours été comme il l'était aujourd'hui et je pense qu'il pouvait lui aussi guerir, et qu'il le falllait, non seulement pout lui, mais pour mon frère aussi. Pour maman plus que tout.

- Vous avez sûrement raison, je crois... je crois que je vais faire ça, dis-je

- Assez parler de toi maintenant, dit-elle, Antoine, je crois que c'était à ton tour de nous présenter ton défi, alors réaliser ou pas ?

- Oui, je me suis rendu pour la première fois sur sa tombe, dit-il en baissant les yeux

Il devait parler de son amie décédée, je réalisa alors que, depuis l'enterrement je ne m'étais jamais rendue sur la tombe de ma mère, ce n'était pas normale, rien n'était normal avec moi de toute manière.

- Et alors, comment ça s'est passé ? demanda Joëlle plus que jamais intéressée.

- Je suis partit en couilles, dit-il en retenant un rire nerveux, j'ai recommencé à me droguer, et puis au final je me suis retrouvé dans cette fabuleuse supérette ou je t'ai vu toi, dit il en me pointant du doigt. Pour terminer la nuit, j'ai fini en cellule avec elle, dit-il en me pointant encore une fois du bout de son doigt

Cette fois c'est moi qui ria. Joëlle regarda sa montre, puis nous fit signe que cette réunion était terminée. Elle m'avait fait du bien, savoir que je n'étais pas seule, m'a pour une fois, rassurée. Joëlle m'indiqua que ce genre de réunion avait lieu tout les mercredi à la même heure. Je comptais bien y venir à chaque fois, nous étions désormais dans la rue, nous nous dirigions en direction de l'arret de bus, à cette heure là il restait très certainement des cars pour rentrer vers chez moi, une fois de plus j'allais devoir froder et jouer de mes yeux perçants pour pouvoir monter dans ce bus. Je ne sais pas pourquoi Antoine me suivait alors qu'il n'allait surement pas prendre le même bus que moi. Je prêtais juste attention au sombre paysage. Nous étions dans la rue où, Aïden m'avait pour la première fois parlé, la rue esperança.

- Comment tu connais Aïden ? me demanda Antoine qui semblait apréhender ma réponse

- Du lycée, dis-je, mais toi comment tu sais qui il e... Attends vous vous connaissiez d'avant c'est ça ?

- Je... Il semblait hésité. Je ne sais pas si il voudrait que je te le dise, mais...

- Vas-y parle, tu m'énerve là, je déteste attendre, dis je

- Tu déteste attendre quand il s'agit d'Aïden, plutôt..

- Chut et parles, dis je en retenant un rire qui venait de je ne sais où

- Nous étions amis avant, et disons que, que l'on ne le sommes plus depuis...

- C'est si dur à dire ?

- Oui, putain, il était avec moi quand elle est morte..

- De quoi ? De qui ?

- Elle, dit-il en pointant au loin la maison dans lequel nous étions tout à l'heure


// Voilà un nouveau chapitre, n'hésitez pas à donner vos avis. Ce chapitre n'est pas forcément le plus intéressant du moins je pense, mais je voulais le poster tout de même.

Je voulais aussi vous prévenir que je suis en train de faire quelques modifications dans le début de l'histoire, car je ne suis pas très satisfaite de celle ci\\

That's why I love you, again.Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt