Chapitre 38 :

Depuis le début
                                    

Ainsi elle me donna un gifle tellement sec et douloureux avec ses mains si rugueuses et dures que je tombai sur le sol. J’étais furieuse, je ne me contrôlais plus, j'avais tellement envie de la donner une raclée sinon je ne pourrai pas me calmer. À ce moment là, c'est comme si toutes mes nausées et fatigues avaient disparu et que j’étais plus que jamais prête pour la bagarre tellement j'avais une dent contre elle. Alors je me levai brusquement et l'engageait dans un combat, je la fis sortir de force de la chambre en l'embarquant avec moi dans mes bras puis la jeter, mais avec l’épuisement j'ai pas pu la mettre à terre. Elle commença à crier « Ndeye, tu es devenue folle, tu bas tes tantes maintenant… enfant répugnante comment oses-tu me rejeter comme ça » accompagné de toutes sortes de cries sataniques pour faire sortir tout le monde. Heureusement pour elle, il y'avait son fils qui passait et nous avait aperçu dans la cour. Il couru vite vers nous pour nous séparer alors que je préparais ma prochaine attaque. J'avais d'une part de la chance parce que c’était son bon fils qui était intervenu car si par malheurs c’était quelqu'un d’autre parmi ses fils outre que lui, ils m’auraient pris en surnombre pour me battre mais heureusement que pratiquement tout le monde était sorti, chacun pris par ses occupations personnels ou les tâches de la maison. Et donc nous fûmes séparées par son fils Seydou qui ne comprenait guère la situation, alors il nous demanda :

- Qu'est ce qui vous arrive à toutes les deux ? Maman, pourquoi vous vous affrontez ici dans la cour, vous voulez qu'on soit sujet de toute discussion pour nos voisins et couvrir de honte à notre famille ?
- C'est Ndeye qui est enfant irrespectueuse, violente et sans éducation de base. Comment ose t’elle s'attaquer à moi, sa tante et marâtre ? Moi qui s’occupe d'elle depuis que Soukeyna n'est plus là.
- Ne parle pas de ma mère, je t'interdis de prononcer le nom de ma mère, t'entends, criai-je d'un ton menaçant.
- Ndeye, calme-toi s'il te plait, c’est juste un malentendu toi aussi, j'en suis sûre. Et puis tu t'adresses à ma mère, s'il te plait baisse un peu de ton et reste calme, fit son fils, mon demie frère et partenaire Seydou.
- Tu vois hein ? Tu vois sur quel ton elle me parle cette fillette. Elle était là à balayer la cour quand tout d'un coup elle est rentrée dans sa chambre. Je croyais qu’elle cherchait quelque chose mais elle ne revenait pas après beaucoup de temps. J'ai commencé à m'inquiéter pour elle depuis que je la voyais s'arrêter après chaque trois pas lorsqu’elle balayait, s'appuyant au bâton très fortement parfois comme quelqu'un qui perdait l’équilibre. On dirait même qu'elle s'en servait pour pouvoir tenir debout. Ces choses là m'ont faites douté à propos de sa santé alors je suis allée la voir. J'ai resté longtemps là-bas à cogner la porte mais personne ne répondait alors je suis rentrée parce que j'avais vraiment peur pour elle en ce moment là mais quand je fus rentrée, c'est comme si j'avais affaire à une bête. Elle me parlait de manière tellement déplacé que je lui ait giflé, croyant qu'elle se calmerait après ça mais c’était comme si j'avais mis de l'huile dans le feu, elle s'acharna plus sur moi, voulant me taper à tout pris, moi sa tante, moi qui lui a mis ses couches quand elle était une toute petite créature, moi qui la faisait prendre son bain dans une bassine, mais l’école l'a complètement rééduquée. Cette fille est la honte de notre famille.
-  Maman, ne dis pas ça toi aussi, elle traverse juste des moments difficiles. Les choses qui lui sont arrivées durant ces derniers temps ne sont pas difficiles à oublier pour passer à autre chose. S'il te plaît pardonne là et regagne ta chambre, je vais essayer de parler avec elle, d'accord ? Fait ça pour moi je t'en supplie, mon oncle Moustapha n'est pas là mais j'en suis sûre que c’est ce qu'il te dirait, alors accorde moi cette faveur !
- Huh ! Elle a intérêt à revenir s’excuser pour que je la pardonne sinon elle peut dire adieu à son avenir. Les anciens la chasseront où qu'elle soit, quoi qu'elle fasse. Je te laisse faire avec cette garce.

Ainsi, elle partit dans sa chambre, brûlant de colère aussi. J'avoue après avoir écouté tout ce qu'elle avait dit, je commençais petit à petit à regretter mes actes et à éprouver des remords car je ne savais vraiment pas où je me retrouvais quand j’étais rentrée dans ma chambre pour me reposer et je ne savais pas non plus combien de temps elle avait passé devant la porte pour entrer sans autorisation. J'avoue que si tout s'est déroulé comme elle a dit, alors j'ai vraiment pété les plombs et je le reconnais.

Chronique de M. Moustapha: Destin ou FatalitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant