XLIV

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Hier soir, j'ai eu du mal à m'endormir. Mademoiselle Tsuji occupait mes pensées. 

J'ai donc eu un réveil difficile. Heureusement que mon père vient toujours me chatouiller pour me faire bondir hors du lit. Je pense que sans lui, j'aurais raté ma scolarité.


J'arrive à l'heure au lycée. Je tente de retrouver Reina parmi cette foule d'élèves, mais rien n'y fait. Mon regard guette une dernière fois au alentour, une tête rousse passe dans mon champ de vision. Une malicieuse envie me pousse à courir vers lui et l'accueillir en l'assommant avec mon sac.

Mon cartable s'enfonce dans son ventre, il se plie de douleur. J'aurais pensé qu'il aurait un minimum de robustesse, mais apparemment non.

Il gémit de manière pénible, comme un gamin.

« Yoshioka ?! Ça ne va pas ?! »

Malgré l'atroce envie de rigoler, je dissimule ma joie en affichant un air complètement indifférent.

« Pourrais-tu éviter ce genre de chose ? Surtout au lycée !

Ça va ! Il n'y a plus personne dans les couloirs !

- Tu me fatigues !

- Le salamèche sauvage se fâche !

- Arrête tes âneries ! »

Il se redresse, regarde sa montre puis m'adresse de nouveau la parole :

« Nous sommes en retard Yoshioka ! Dépêche-toi ! »

Akira se met à courir, mais remarque très vite mon manque de réaction.

« Tu m'écoutes ?

- Ouais, j'arrive. J'vais aux toilettes.

-Comment ça ? Hiyori, file en classe !

- Ça va ! J'me dépêche ! »

Monsieur Matsuzaki ne me sermonne pas. Il se précipite pour rejoindre ma classe. Je marche alors en direction des toilettes.


Je sors de la cabine sanitaire et m'avance jusqu'au lavabo pour me laver les mains. Je profite du miroir, un peu sale, pour me refaire une beauté.

Une cabine s'ouvre, je tressaute en faisant tomber mon mascara au sol.


Mon cœur s'est emballé dès que je l'ai vu à travers la glace. Je reste figée sur place, n'osant pas me retourner. Je ne sais pas comment réagir. Est-ce que je dois lui adresser un sourire puis partir ? Est-ce qu'elle compte m'ignorer et faire comme s'il ne s'était rien passé ?

Mitsu se déhanche, elle s'approche dangereusement de moi. Je ne détache pas mon regard de son joli minois. Elle s'appuie contre mon dos, ses bras glissant sur les miens, ses mains s'enveloppent autour de mes poings. 

Je sens son souffle sur mon épaule.

On se dévisage à travers le miroir. Mes joues rouges me rendent mal à l'aise.

« Bonjour toi. » me susurre-t'elle à l'oreille.

La femme aux cheveux blonds me fait tourner à l'aide de sa main. Je me retrouve face à elle, coincée entre ses hanches et le lave-main.

Dans ma tête, tout se bouscule.

Son front se pose contre le mien, sa main me caresse la joue. Ses lèvres rouges se rapprochent des miennes. 

D'abord, nos bouches se frôlent, puis, entrent en contact. Mon sang boue dans mes veines, mon cœur bat la chamade.

La tendresse de ses lèvres m'avait presque entièrement ensorcelée. 

PaslaptisWhere stories live. Discover now