XXVIII

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Pendant cette semaine, ma tristesse s'est alimentée. J'ai l'impression que les remords me rongent un peu plus, chaque jour. Tous les matin, je vis la même chose. Je me lève, je vois mes parents, je mange, je lis et ainsi de suite. La routine me porte le coup de grâce.


Depuis un moment, je ressens de la culpabilité. J'ai l'impression d'avoir blessé Kakeru à un point inimaginable. De plus, je me sens seule. Je sais qu'il serait la seule et unique personne à me pardonner, peu importe ma bêtise. Je sors de ma chambre pour discuter avec ma mère.

Elle lit son livre dans le salon.

« Maman...

- Hm ?

- Est-ce qu'on pourrait converser un instant ?

- Si c'est pour me supplier de retirer ta punition, non.

- Écoute-moi au moins !

- Très bien. »

Elle dépose son œuvre sur la table.

« Je me suis disputé avec Kakeru quand il était venu à la maison...

- J'avais compris, oui.

- C'est parce que j'ai mal réagi avec lui. On s'était mal compris, mais au lieu de discuter, j'ai préféré m'énerver sur lui... Depuis ça, je suis un peu tourmentée...

- Il suffit d'échanger vos points de vue, calmement, dans un lieu paisible. Le problème sera ensuite réglé.

- C'est ce que je comptais faire... Mais j'aurais aimé l'inviter à sortir quelque part pour que l'on puisse se retrouver !

- Tu le retrouveras dans un mois.

- Maman ! S'il te plaît ! Laisse-moi sortir avec Kakeru ! Juste aujourd'hui !

- Hors de question.

- S'il te plaît ! En échange, je rangerais ma chambre !

- Ce chantage marche uniquement avec ton père.

- Dis-moi oui ! S'il te plaît ! Je ferais tout ce que tu auras envie !

- Vraiment tout ?

- Euh... Oui...?

- Dans ce cas, je te donne l'autorisation. Mais ce n'est pas tous les jours fête.

- Merci ma maman chérie ! T'es la plus gentille !

- Mais oui, bien sûr... »

Je couvre ma mère de bisous même si je sais qu'elle ne supportait pas ça. Elle me repousse tout doucement et me laisse courir dans tous les sens. J'obtiens mon téléphone pour la journée. Je passe un coup de fil à Kakeru pour lui expliquer ce dont j'avais en tête. Il accepte ma proposition.


Je retrouve Kakeru à la plage vers midi. Il vient vers moi, tout excité. Je me sens immédiatement mal à l'aise et détourne le regard. Mon petit copain m'enlace contre lui, puis, m'embrasse la joue.

« Ça me fait vraiment plaisir. Je pensais que tu ne m'aimais plus... »

J'affiche un faux sourire.

Il me prend la main et me propose de grignoter avant de s'installer sur la plage. Nous commandons de la nourriture et suite à une longue attente, on part s'installer sur le sable. Je dépose mon matelas gonflable par terre. Par la suite, je bondis sur l'objet. Kakeru s'assoit sur son tapis de plage, près de moi.


Je distingue parmi tout ce monde, une chevelure rousse qui ne m'est pas inconnu. Il est vautré à proximité dans les bras d'une femme. Je place une remarque pour le faire réagir.

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