XIII

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Je venais de vivre quatre interminables jours au sein de ce lycée.

Dès le début de la semaine, j'avais eu affaire à des élèves à problème. Ils deviennent de plus en plus rebelles et insolent.

Mais bon, ce jeudi semble plutôt bien démarrer.

J'entre dans la salle des élèves de première année. Ils sont étonnement sages et s'installent en silence. Je félicite les adolescents pour leur comportement exemplaires et débute mon cours.

Tout se passait bien jusqu'à ce que Mademoiselle Yoshioka fasse des siennes. La jeune fille se met debout et saute sur son camarade de classe. J'accours jusqu'à eux et tente de les séparer. Les deux élèves s'insultent continuellement. J'essaye de m'imposer, mais ils s'en fichent que je sois là ou non. J'attrape le garçon par le bras pour l'éloigner de sa camarade.

« Monsieur Nakada et Mademoiselle Yoshioka ! Filez dans le bureau du directeur ! »

L'adolescente fronce ses sourcils et me toise.

Je fais mine de l'ignorer. Cette enfant est vraiment infernale. Si ça continue comme ça, je vais devoir convoquer ses parents.

Ils disparurent tous les deux de la salle et le calme s'installa à nouveau.

À la pause déjeuner, je me dirige dans la salle des professeurs pour récupérer mon repas. J'entre dans la pièce, j'évite le regard de mes collègues et ressors aussi vite que possible. Je n'ai pas envie de discuter. La bande d'amis de Mitsu m'agace. Et bien sûr, ce sinistre Chisei me met toujours dans l'embarras avec son air hautain. Je marche rapidement pour me retrouver dans la cour. Je m'installe sur un banc et contemple ce qui m'entoure.

En y réfléchissant, c'est beau de voir tous ces jeunes gens en train de se dégourdir. Ils sont plus vifs et souriants lorsqu'ils ne sont pas enfermés entre quatre murs.

Mon regard se perd dans cette foule de lycéens, mais s'arrête soudainement sur mon élève, Yoshioka Hiyori. Sa mine boudeuse est toujours présente, qu'elle soit dans ma classe ou hors de l'établissement. Elle doit sûrement être en crise d'adolescence ou une bêtise dans le genre. Je continue de manger en me questionnant sur ce qu'elle fait. La jeune fille est accompagnée d'une autre. Elles semblent bien s'entendre toutes les deux. D'ailleurs, c'est peut-être la première fois que je la vois sourire.

Je m'attardais ainsi sur différents enfants pour faire passer le temps.

L'après-midi passe, il se met à pleuvoir. Je me tiens à quelques mètres du portail, sous un préau. J'aurais dû être plus prévisible, je n'ai ni parapluie ni imperméable... Si maman était là, elle m'aurait dit de toujours ramener un parapluie avec moi. Ça me manque un peu ce genre de réflexion... Il faudrait que je l'appelle, histoire de prendre quelques nouvelles.

Je prends une grande inspiration et franchis le portail. Il a fallu moins d'une minute pour que je sois entièrement trempé. Une rue plus loin, le bruit d'un klaxon m'assourdit. Je me retourne en grimaçant. La voiture de Mademoiselle Tsuji roule près de moi. Je perçois son sourire derrière la vitre embuée. Elle s'arrête et me fait signe de la main. Après hésitation, je referme mon parapluie et cours. J'ouvre la portière de sa voiture puis m'installe. Le siège devient humide.

« Il ne fallait pas ! Je vais abîmer ta voiture !

- Ne t'en fais pas ! »

La blonde sourit et démarre la voiture.

Le silence rôde dans le véhicule. Aurait-elle perdu sa langue en cours de route ?

« En y réfléchissant, je pense que tu m'en dois une. » dit-elle avec un air sérieux.

PaslaptisWhere stories live. Discover now