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J'ai passé trois jours infernaux depuis que Nanako a découvert notre secret. Les gens me dévisageaient et me jugeaient sans scrupule. Hiroshi m'évitait, il agissait comme si je n'existais pas. Nanako, elle, me critiquait devant toute la classe. Elle n'avait cessé de me rabaisser et de m'insulter. Pour ce qui est de Reina, je ne l'avais pas revu. Je pense qu'elle s'est aussi mise à m'éviter. Et Kakeru, il a tenté à plusieurs reprises de discuter, mais je ne voulais pas. Dans des moments comme ça, je préfère rester seule. Je me suis donc adonnée dans mon travail scolaire. C'était bien la seule chose que je ne pourrais pas foirer.

Je me réveille tôt, à la suite d'un cauchemar. Je m'accroupis sur le lit et guette par la fenêtre. J'essaye de voir à travers la vitre d'Hiroshi, mais il a fermé les rideaux. Après quelques soupirs, je sors de la chambre et pars m'asseoir dans le salon. J'attrape un livre pour faire passer le temps. Je n'avais le droit qu'à ça de toute manière. Mes parents m'ont privé de sortie, de télévision, d'ordinateur et de téléphone pendant un mois.

La lumière du couloir s'éteint. Ma mère apparaît.

« Tu es déjà réveillée ? Bonjour ma puce. »

Fâchée, je l'ignore. Elle pousse un long soupir et part dans la cuisine. Je reprends ma lecture.

Pendant toute la matinée, j'ai parcouru différents livres dans différentes positions, sur le sofa du salon.

Mon père se réveille enfin, on l'entend descendre les escaliers. Il me salue, je l'ignore, mais il s'avance quand même pour m'ébouriffer les cheveux.

« Petit monstre.

- Sors d'ici ! »

Il part vers maman et l'enlace. J'entends des chuchotements qui me dérangent très fortement.

« Hiyori ! » cria mon père.

« Quoi ?!

- Grand-mère vient passer le week-end à la maison !

- Sérieusement ?! Elle arrive quand ?!

- Cet après-midi. Mais maman a prévenu ta grand-mère, elle est au courant pour ta punition !

- Fais chier... »

Je m'isole loin d'eux, dans le bureau de ma mère. Assise sur sa chaise roulante, je tourne sur moi-même. Qu'est-ce qu'on peut s'emmerder lorsque l'on n'a pas de téléphone ! La chaise arrête de tourner. Je regarde devant moi et découvre une photo que je n'avais jamais vue auparavant. J'attrape le cadre. C'est une photographie de mes parents lorsqu'ils étaient plus jeunes. Maman est trop canon ! Papa, il ressemble à un adolescent banal. Il me fait penser à quelqu'un. Je n'arrive pas à savoir qui, mais on dirait que j'ai déjà croisé un type qui a les mêmes airs d'abrutis. Peu importe, je repose l'objet et allume la radio.

Suite à la torture que j'ai pu recevoir lors du déjeuner, je repars dans le bureau pour écouter de la musique. Les premières heures de l'après-midi s'écoulent et ma grand-mère arrive enfin.

Je cours vers la porte d'entrée pour l'accueillir. Elle sourit et me serre très fort contre elle.

« Grand-mère ! Comment ça va ! Ça fait tellement longtemps !

- Du calme ma belle ! Tu es excitée comme une puce ! »

Sa mine fatiguée me freine. Elle marche jusqu'à mes parents. Grand-mère dépose un sac sur la table.

« J'ai ramené beaucoup de choses pour vous ! »

Elle sort une pile de livres. Le visage de ma mère s'illumine, elle arrache les bouquins dans les mains de sa tante et se hâte de découvrir les ouvrages.

« J'espère que tu ne les as pas Mina. Ce sont de très vieux livres !

- J'en avais aucun tante Etsuko. Merci ! »

Puis, elle nous montre un paquet de mikado au chocolat. Je sautille sur place, car je savais que c'était pour moi. Mais mamie brisa mes rêves en les donnant à mon père.

« Tiens Shino. Cela ressemble à des cigarettes, mais en moins nocif. »

Mon père reste hébété devant les biscuits. On se moque de lui.

« Hiyori, ma princesse, je t'ai ramené un cadeau de la part de ton oncle Yuzuru !

- Montre-le moi ! »

Un petit renard en peluche pendouille devant moi. Mais ce n'est pas la seule chose qui se balance... Ce détraqué d'oncle m'a acheté une peluche avec un phallus. Je prends l'objet dans les mains et reste déconcertée. Mon père et ma mère se retiennent de rire.

On part ranger nos présents dans nos chambres respectives avant de se réunir dans le salon.

Je reste un peu éloignée des adultes tout en écoutant les conversations.

En fin de soirée, avant de dormir, ma grand-mère entre dans ma chambre et s'assois près de moi. Elle me caresse les cheveux.

« Je suis contente de te voir ma puce.

- Moi aussi !

- Tu ressembles de plus en plus à ta mère. C'est hallucinant. »

On se sourit continuellement.

« Hiyori.

- Oui ?

- Qu'est-ce qui s'est passé à l'école ?

- Je me suis juste absentée quelques heures...

- Tu as inquiété tes parents ! Il ne faut pas s'absenter sans raison !

- Oui grand-mère... Désolée...

- Mais, je ne pense pas que tu es capable de faire quelque chose sans explications.

- ...

- Si tu veux en parler, viens me voir dans ma chambre. Je te laisse dormir. »

Elle dépose un baiser sur mon front puis s'en va. 

 

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PaslaptisWhere stories live. Discover now