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Je sors du sac de couchage malgré que je sois encore fatiguée. Je frotte mon œil et m'avance jusqu'à la porte d'entrée. Je toque puis ouvre la porte qui ne semble pas être fermée à clé. J'aperçois depuis le couloir ma mère. Elle est en train de prendre son petit-déjeuner avec un livre en main. Je m'avance jusqu'à elle, un peu saoulée d'avoir dormi dehors à cause d'elle. 

« Bonjour... »

Ses grands yeux noirs me fixent. Heureusement que son sourire parvient à me rassurer. Elle n'était plus de mauvaise humeur.   

« Bonjour ma belle. »

Je m'installe en face de ma mère. 

« J'ai préparé quelque chose pour ton père et toi. Attends. »

En parlant de père, je ne l'ai pas vu en me réveillant. Il a peut-être filé chez les voisins. 

« Il n'est pas là papa ?

- Si. Il est en train de prendre une douche. 

- Ah ? Tu as ouvert la porte depuis longtemps ?

- Oui... C'est cela. »

Le timbre de sa voix avec une sonorité particulière. Mon petit doigt me dit qu'elle se fiche un peu de moi.

« Maman. 

- Oui ? »

Elle dépose mon petit-déjeuner et s'assoit sans me regarder. 

« Il est rentré depuis hier soir ?

- Non. Je l'ai fait rentré ce matin. 

- Maman. Tu mens. Tu parles trop bizarrement, ça veut dire que tu me mens !

- Je ne vois pas de quoi tu parles. 

- Il t'a fait du chantage et tu l'as laissé entrer pendant que moi, je crevais dehors ! »  

Je m'apprêtais à élever la voix, car je savais très bien qu'il l'avait amadoué tout en me laissant seule dans le jardin. Mais un appel téléphonique brisa la conversation. Je m'éloigne de la salle à manger et décroche. 

« Quoi ?

- Hiyori ? C'est Nanako. T'as l'air de mauvais poils !

- Ouais, un peu. Qu'est-ce qu'il y a ? 

- Je voulais savoir si ça t'intéresserais de partir faire les magasins.

- Hm, j'en sais rien. 

- Donne-moi vite une réponse ! En plus, j'ai réussi à convaincre la mère de Reina pour qu'elle vienne avec nous ! »

Mon cœur palpite. J'étais à la fois surprise et heureuse. 

« C'est bon... C'est bon ! Je viendrais.

- On se retrouve dans une heure, devant la pâtisserie française ? 

- J'y serais. »

Je raccroche. Je ne contrôle pas mes lèvres qui se mettent à sourire bêtement. 

« Hiyori ? »

Je me tourne vers mon père qui se fume une clope. 

« T'as l'air toute contente. C'est ton Kakeru chou qui vient de t'appeler ?

- Tais-toi. Non. C'est Nanako qui m'a proposé d'aller faire les magasins. 

- Tu vas encore me ruiner ?

- Mais tu sais que je t'aime mon papa. »

Je me force de lui faire un câlin. Je pose ma tête sur son torse et prends une voix enfantine.

PaslaptisWhere stories live. Discover now