Paslaptis

XVIII

Le mois de mai fut long, nous sommes déjà en Juin. Je m'étais beaucoup rapproché de Reina, on se voyait souvent après les cours. Malgré ça, Kakeru était souvent en train de me courir après à chaque fois. Il me faisait peur parce qu'il n'était pas très discret. Mais heureusement que tout s'était bien passé.

Je déambule dans les couloirs pour faire passer le temps. Je suis arrivée en avance à cause de ma mère. Je me retrouve seule parmi les grosses têtes du lycée. Je m'appuie contre un mur près de la fontaine d'eau et sors un livre de mon cartable. C'est un bouquin que j'ai emprunté à maman. J'adore lire les histoires qui prennent une tournure dramatique. Une petite bulle m'enferme dans un autre monde, je suis perdue entre les pages du livre.

« Hiyori ? »

Mon regard se détache des mots. Kakeru se tient devant moi.

« Ah. Salut Kakeru.

- Bonjour. J'ignorais que tu aimais lire !

- J'adore ça, mais en général, je lis uniquement lorsque je suis seule à la maison. »

Il s'installe près de moi. Nos épaules se touchent. Il fait mine de s'intéresser au livre puis, il passe son bras autour de ma taille.

« T'es fou ! On peut facilement nous voir !

- Ne t'inquiète pas ! Il n'y a personne dans le coin. Ils sont pratiquement tous dans le hall d'entrée ! »

Je grimace. Kakeru avait le don de m'angoisser. J'ai l'impression de vivre dans le risque lorsqu'il est près de moi. Il commence à blablater sur des choses futiles. Je l'écoute et oublie rapidement que je suis collée à lui, à la vue de n'importe quel passant. D'ailleurs, quelqu'un s'arrête près de nous et éclate de rire. Je fusille Hiroshi du regard.

Hiyori : Qu'est-ce que t'as sale branleur ?!

Hiroshi : Rien ! C'est juste trop bizarre de te voir dans les bras de Kakeru !

Kakeru : Tu t'y adapteras, ne t'inquiète pas !

Hiroshi : Ouais, non, évitez de faire ça ! C'est écœurant.

Hiyoshi : Je te répugne ?! Sale singe !

Hiroshi : Clairement, ouais !

Kakeru et moi, nous nous éloignons l'un de l'autre. Les élèves commencent à arrivé en masse. Il est préférable de mettre des distances. On continue de se chamailler avec Hiroshi jusqu'à la première heure de cours.

Ce matin passa très rapidement. À la pause déjeuner, je reçois un message de Kakeru qui me demande de le rejoindre près des escaliers, au deuxième étage. Je soupire, prends mon repas et sors de la pièce. Hiroshi me suit sans dire un mot.

« Pourquoi est-ce que tu me suis ?!

- Il m'a aussi proposé de venir ! »

Je lui tire la langue. On monte deux étages pour ensuite s'arrêter en haut des marches d'escalier.

Kakeru : Vous êtes rapides !

Hiroshi : Ouais mais t'es un peu casse-couille à nous faire monter des étages pour bouffer.

Kakeru : Pardon...

Hiyori : Bon, on mange ?!

Assis sur les marches, j'engloutis mes ramens. Les garçons parlent entre eux. Je ne m'initie pas à la discussion et pense à Reina. J'aurais préféré mangé avec elles plutôt qu'avec ces deux abrutis.

Au bout d'une vingtaine de minutes, mes fesses commencent à faire mal. Je me relève et me dégourdis les pieds sur le palier. J'observe les autres adolescents qui passent dans les couloirs. Certaines coiffures sont assez spéciales. Soudain, Kakeru me sort de mes rêveries en m'enlaçant. Ses mains se déposent sur mes hanches, il me sourit.