XXXV

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Les semaines passent, jours durant lesquels j'ai pu devenir incertain. Je commence à douter d'un tas de choses. Je deviens défaitiste dans ma carrière, car l'ambiance au lycée me rend nerveux. Je suis dubitatif face à Shino. Cet homme ne peut être mon père. Nous n'avons rien en commun, et même si, supposons, qu'il soit mon géniteur, il ne voudra pas m'accepter en tant que fils. Je suis maintenant dans une relation instable. Je me sens coupable, j'ai l'impression d'être la plus grosse pourriture, mais j'ai succombé à la détresse de ma collègue. Faible face aux femmes, je suis en train de jouer sur plusieurs tableaux sans pouvoir m'arrêter. Ma petite-amie ne se doute de rien. Ma collègue, elle, sait que je suis en couple, mais cela ne semble pas lui déranger. Je m'exalte dans la fourberie malgré les remords.


Aujourd'hui, je n'ai pas envie d'aller travailler. Je prétends être malade pour pouvoir m'isoler. Le téléphone verrouillé, je ne souhaite pas discuter avec les autres. J'ai besoin de réfléchir.


Le temps s'écoule lentement. Je dois avouer que je m'ennuie.


Je m'accoude à la fenêtre, laissant ma tête dépasser pour regarder aux alentours. Soudain, une silhouette familière apparut sous mes yeux. Sans réfléchir, j'interpelle la personne.

« Yoshioka ! »

L'adolescente s'immobilise et tourne la tête dans tous les sens. Elle me remarque finalement et fronce les sourcils pour ensuite crier :

« Salamèche ! Espèce de flemmard ! Va tout de suite travailler !

- C'est ce que tu souhaites réellement ? Si tu veux, je peux venir te donner trois bonnes heures de cours, comme ça, tu ne seras plus libre !

- Ouais, non merci !

- Tu veux venir boire quelque chose ?

- Ça ne va pas ?! Je n'ai pas envie de me faire violer !

- Ne crie pas une telle connerie dans la rue ! »

La fille rigole sournoisement.

« J'accepte seulement si vous avez des biscuits au chocolat.

- Je viens t'ouvrir. »

Je descends les escaliers pour accueillir la jeune fille. Elle ne semble pas être gênée et au contraire, elle prend ses aises directement.


Nous nous asseyons dans le salon. Hiyori examine mon appartement avec une drôle de grimace.

« La décoration est faite par votre grand-mère ?

- Non ! J'ai tout fait ici, pourquoi ? »

Elle éclate de rire.

« C'est bien laid ! »

J'affiche un visage mécontent.

« Continue comme ça et tu n'auras pas de biscuits !

- Nourrissez-moi, jeune flemmard !

- Je ne suis pas flemmard !

- Vous ne semblez pas non plus malade !

- J'ai eu envie de prendre une journée pour décompresser.

- Est-ce que vous pensez que c'est une excuse valable ? Pensez-vous que je pourrais dire à mes parents : " Je ne veux pas aller au lycée aujourd'hui, j'ai besoin de prendre une journée pour décompresser ! "

- Arrête de te moquer de moi ! »

Je lui envoie la boîte de biscuit qu'elle dévore en un rien de temps. Je prends de nouveau place sur le canapé, près d'elle.

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