Eh oui, papa n'avait pas fait les bancs et n'acceptait d'y introduire aucun de ses enfants, par contre il menait sa vie d’agriculteur et commerçant comme un expert en la matière. On se réveillait très tôt pour aller dans les champs tous autant que nous étions, hommes, femmes et enfants. Les hommes s'occupaient des travaux champêtres et cultivaient mil, maïs, blé et même l'arachide tandis que nous les femmes s'occupions du jardin divisé en deux parties, les fruits d’un côté et les légumes de l'autre selon les périodes aussi. Chaque femme contrôlait une surface donnée et avec leurs enfants, elles font le commerce de ce qu'elle cultivent là-bas au marché et faire profit. C’était ça, la politique commerciale de papa et ses autres frères même si papa réalisait plus de profit que tous ses autres frères. Le commerce et l’agriculture étaient pour lui plus que de l’économie, c'était toute sa vie puisqu'il le lui a dédié. Donc j'aidais ma mère moi aussi comme tous les enfants pour réaliser de bon profit au marché. Faut dire que j'avais le don d’être assez intelligente, je mémorisais beaucoup de choses et rapidement, j'aidais maman à faire les sommes en un rien de temps alors que j'avais pas fait les bancs. De là-bas, les clients de maman la suggérer souvent de me mettre à l’école car je pourrai devenir un très grand pilier pour la ville dans le futur mais maman souriait toujours et ignorer la question sous les yeux de ses rivales assises jalousement à côtés d'elles. Maman avait le don d’être toujours entouré de beaucoup de monde, alors leurs cœurs prenaient feu chaque jour que le bon Dieu faisait car leur propre haine et jalousie les rongeaient elles-mêmes.

Donc malgré toutes les tentatives pour convaincre mon père de m’introduire à l’école, ce dernier refusa catégoriquement et donc je fus contrainte à mes sept ans de prendre mon mal de découvrir ce que ça faisait d’aller à l’école en patience puisque si Oncle Moustapha n'y arrivait pas, personne ne le pourrait. Heureusement qu'il n'abandonnait pas et ne cessait d'aborder le sujet devant mon père. J'imagine que le fait d’être enseignant à l’école d’à côté impactait sur le fait qu'il voulut à tous prix convaincre mon père, en plus des connaissances que j’ai d’or et déjà acquis et de mon intelligence qui le séduisaient beaucoup.

Ainsi la moisson passa, les récoltes furent bonnes encore une fois et c’était reparti pour une grande campagne de commerce dans les villes et villages environnant où papa était leur très fidèle et grand fournisseur de vivre. La camion bien remplis, le voyage et la distribution pouvait dès lors débutaient. Cependant, papa se heurtait souvent à des problèmes avec les forces de l'ordre qui contrôlent les frontières. Il arrivait des fois où il voyait son marchandise récupéré de moitié par la douane. Un homme en particulier ne le lâchait pas d'une semelle, cette homme s’appelle Mamadou Kane, agent de la douane. Il l'avait constamment sur les pattes et à ce qui parait leur querelle ne date pas d’aujourd’hui, ils se sont toujours détestés c'est pourquoi quand la marchandise de papa est récupéré par cet homme, c'est un sentiment de frustration et de colère qui l'anime pendant plusieurs jours et des fois on craignait même le pire parce que mon père ne croisait jamais les bras après s’être senti arnaqué par Mamadou, un homme répugnant. Et donc cette fois après les moissons, on eut vent que le camion de père fut arrêté dans les frontières par Mamadou, pourtant à cette époque c’était facile de passer les douaniers sans problèmes mais c’était comme s'il ne surveillait que les déplacements ou activités que père coordonne. Je me rappelle que père était furieux et qu'il a voulu aller tout droit chez Mamadou et lui remettre les idées bien en place mais fut arrêté par son petit frère (mon oncle Moustapha) qui a eu d’ailleurs tout le mal du monde pour y parvenir. J’étais jeune alors je comprenais pas les réelles raisons derrières toute cette agitation, cette colère qu’éprouvait papa et pourquoi Mamadou avait mis la main sur des biens de ce dernier. Après cela, ils ont eu une longue discussion mais je ne connaissais pas non plus le fin mot de l'histoire. Tout ce que je constatai c'est que papa s’était calmé et abandonné l’idée d'aller chez Mamadou mais ce n’était pas seulement cela car il avait aussi accepté ce que mon oncle lui a toujours suggéré, suggestion qu'il refusait jusque-là. On me fit savoir que l’année prochaine je débuterai mes études dans l’école primaire où mon oncle dispense ses cours, L'ECOLE 01. Cette nouvelle me surprenait au plus haut point, je ne savais pas par quelle miracle papa avait accepté de mettre sa fille dans l’école alors que tous ses autres fils n'y sont pas. Seul le fils de mon oncle, Seydou, âgé de 13ans et seul fils de sa mère Amy, faisait les bancs dans la maison aussi grande soit-elle. J’étais super contente et je ne comprenais pas pourquoi je ne pourrais pas aller rejoindre mes camarades pour l’année en cours mais c'est par la suite qu'on me fit savoir qu'ils avaient déjà beaucoup de semaines d'avances sur moi et qu'il n'est plus possibles d’intégrer l’école au moment où nous nous trouvions. Alors je dus patienter pendant près de sept mois pour voir l’école fermer ses portes puis trois mois de vacances avant que ça ne rouvre. La patience fut longue mais avec le temps tout devient un simple souvenir, donc arriva le début du mois d'octobre 1985. Année où j'entrai en classe de CI alors que j'avais déjà 8ans. L’école était grande du point de vue spatiale mais les bâtiments construits eux, dépassaient à peine le nombre de doigts dans chaque mains. Et c’est comme ça que je fis mes débuts dans l’école française, au début j'y connaissais personne alors je me sentais un peu à l'écart mais plus le temps passait, comme que j’étais pas timide du fait de la façon dont je fus contrainte de vivre avec mes tantes, je me rapprochai de jours en jours de mes camarades de classe et je tardais pas à identifier une certaine personne assez mince mais très capricieuse qui emprunter le même chemin du retour que moi. On vivait dans le même quartier et je tardai pas à découvrir que c'est une voisine qui habite non loin de chez moi. Alors plus le temps passait, plus on se rapprochait jusqu’à devenir de très bonnes amies. Elle avait une humour sans fin, avec elle je ne m'ennuyais jamais. Ouais c'est comme vous l'aviez deviné, c’était Fama, la mère de Anta. C’est comme ça que notre amitié débuta et plus on grandissait, plus l'attachement que l'un portait envers l'autre augmentait et cela a pu durait jusqu’à maintenant puisqu’elle honora notre si grande amitié en donnant mon nom à sa cadette près de deux décennie plus tard.

Chronique de M. Moustapha: Destin ou FatalitéWhere stories live. Discover now