Chapitre 32 : Massacre

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Après 7 mois

Moi, qui n'avait regretté aucun sacrifice pour l'amour, cette fois je vais le regretter toute ma vie rien que pour mon fils. La maternité est plus forte que l'amour, dis-je.

Mon ventre était de plus en plus gros, mon corps était faible et malade... j'allais peut-être mourir dans les prochaines minutes... Peut-être que mon fils, au creux de moi, mourrait lui aussi, peut être qu'il était déjà mort.

C'était son septième mois et pourtant sa souffrance commençait, à cause de moi et de mon égoïsme. J'avais tout raté !

De l'autre côté, David était déjà mort avec deux balles au niveau du ventre ! Il ne suffoquait plus, et semblait entamer un nouveau monde avec les anges ! On était piégé et c'était toujours à cause de moi !

Je fermais à mon tour les yeux, je n'avais plus mal, je ne souffrais plus, même les larmes cessèrent de couler le long de mon visage. Je voyais de loin ma mère souriante, elle me tendit doucement la main et une porte au creux du ciel s'ouvrit.

Il n'y avait plus de murs noirs... Tout ce cauchemar céda sa place au calme !

Tout en haut, je voyais des visages qui me semblaient familiers, maman, Jenny, Bella, ma meilleure amie de l'école, mes anciens voisins en Syrie...

Ils ne semblaient plus souffrir !

Je m'approchais d'eux pour marquer mon territoire dans ce nouveau monde.

Deux anges m'accueillirent avec des ailes collés aux mains, je devais les porter pour aller plus loin de ce monde.

Au moment où je les enfilais mon ventre gargouilla, mon fils me dit :

Pas maintenant maman, allez redescends sinon j'aurai le même destin de mon père, ne donne pas une chance à Bauvary de recommencer ses bêtises avec la troisième génération de cette famille !

Pauvre fiston, ta maman ne pouvait plus continuer, je ne voulais que la paix.

Si tu savais combien j'ai honte de te révéler la véritable identité de ton père qui est tunisien ! Allons-y tous les deux, fiston.

Je levais la tête, David s'envolait déjà, il était mort !

Je fermais les yeux, je n'entendais plus rien, sauf un léger bruit de sirène !

Un jour ou l'autre quelqu'un se vengerait de ce massacre qui anéantissait toute une famille.

Adieu la vie !


Ma drogue humaine ( réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant