Chapitre 11 : Contre mes principes

447 93 4
                                    

Ça faisait dix jours que je travaillais dans la luxueuse villa. Je commençais à m'habituer au rythme. La vie en campagne semblait plutôt calme et splendide mais un peu ennuyeuse tout de même.

La présence de Aïcha était le meilleur cadeau que la vie puisse me donner dans ces circonstances. Elle me soutenait et m'aidait à accepter ce changement radical que subissait ma vie. Elle souffrait elle aussi, mais elle était forte et patiente. Le portrait typique d'une jeune femme correcte, engagée et sincère. Quoi que je fasse je ne pourrais jamais assez la remercier.

Ma vie tombait dans une profonde routine, car depuis cette histoire de baiser tout était calme. J'ai classé l'affaire, et continuais à vivre sans me faire de soucis. Il y avait plus de vingt hommes dans cette villa et n'importe qui aurait pu accéder à ma chambre cette nuit-là.

Je ne voyais David que rarement, il m'ignorait tout le temps et ça me gênait beaucoup mais je préférais rester calme et faire pareil... Cet homme était trop bien protégé.

Il partait à la chasse chaque matin et ne revenait qu'à la nuit tombée. Je le croisais parfois dans un couloir. Il tournait la tête aussitôt qu'il me voyait.

Lundi à 20h00

Je me précipitais vers la cuisine sur la pointe des pieds. J'avais une faim de loup surtout que les tartes au citron, préparées par Jenny, sentaient très bon. J'étais gourmande...

Une fois dans la cuisine je mangeais un morceau en cachette sans allumer la lumière pour ne pas me faire dévoiler, jusqu'à ce que une étrange silhouette débarqua. Je priais que ce ne soit pas madame Bauvary, la mère du David.

La silhouette me guetta de loin puis surgit devant moi, un pistolet à la main.

― Haut les mains ! Tu comptes voler notre nourriture ?

Je hurlais.

― C'est moi, Dana ! Ne me tuez pas monsieur.

La silhouette alluma la lumière, c'était David.

Je sentais une grande gêne parce que j'avais vraiment eu peur. Il remarqua mon visage pâle et me prit dans ses bras pour me mettre sur le banc.

― Aie, fis-je tandis qu'il remplit un verre d'eau et me le tendit froidement.

― Toi, tu n'apportes que des soucis aux autres, tu ne peux pas rester calme et agir comme une adulte ? Tu as le corps d'une femme mais la cervelle d'une gamine !

― J'ai faim et j'ai le droit de manger !

― Tu as un sale caractère, un caractère contradictoire à tes jolies lèvres pour tout te dire !

― Ah bon ! Quelle gentille conclusion ! T'as fait un grand effort pour la sortir celle-là ?

― Oui évidemment, concernant ton caractère je l'ai découvert dès notre première rencontre, et concernant tes lèvres je les ai goûtées un peu en retard.

C'était donc lui qui m'avait embrassée l'autre nuit. Remplie de rage, je serrais les poings et me dirigeais vers lui pour le gifler. C'était ainsi qu'il s'approcha de moi et chuchota :

― N'ose plus jouer avec un chasseur confirmé princesse... Tu risques de finir piégée.

― Qui t'as donné la permission de me toucher ?

― Eh bien je possède toute cette villa et tous les domestiques qui y travaillent. J'ai le droit de faire ce que je veux.

Il quitta la cuisine et me laissa sous le choc. Je sortis en vitesse et me cognais contre madame Bauvary.

― Qu'est-ce que tu fabriques ici ?

― Euh ! Je n'ai pas de sommeil et en plus je...

― Bon alors remues toi et vas nettoyer le garage puisque tu n'as pas sommeil !

Je n'avais pas le droit de refuser, sinon elle me ferait vivre un véritable enfer.

Une fois dans le garage j'allumais la lumière et commençais le travail, écœurée.

Dix minutes après, David me rejoignit au moment où je séchais mes larmes. Je l'acharnais contre lui et le giflais de toutes les forces. Bon je suis allée un peu loin mais il le méritait !

Il serra les poings et s'approcha de moi jusqu'à me coller contre le mur, il appuya sur l'interrupteur et toute la pièce est devenue aussitôt obscure.

― Je t'ai embrassée parce que j'en avais tellement envie, me chuchota-t-il. Tu étais trop belle, on aurait dit une princesse endormie !

En un sens, j'étais un peu soulagée, c'était une attirance. Il posait ses lèvres sur les miennes et me forçait à l'embrasser. Au début j'étais gênée puis, je me laissais faire et je suivis son rythme. Il me caressait le visage avec douceur en jouant avec quelques mèches rebelles qui tombaient sur mon visage ! Je réussis à peine à distinguer ses yeux dans l'obscurité mais je savais qu'il me dévorait du regard...

― S'il te plaît laisse-moi partir.

― Pas avant que tu ne m'embrasses, un bisou te rendra ta liberté !

Je m'approchais de lui et l'embrassais, puis je quittais le garage à toute vitesse pour m'enfermer dans ma chambre ! Aïcha dormait...

C'était la première fois qu'un homme s'approchait de moi de cette façon pourtant ça ne semblait pas me gêner...

C'était le premier un sale coup que j'ai donné à mes principes !

Ma drogue humaine ( réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant