Chapitre 1 : J'ai survécu ..

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Flash-back

 Autrefois

 Tout le monde m'appelait « fille à papa », même mes amis à l'école... Je fréquentais des bourgeois bien éduqués et polis dont j'avais fait la connaissance dans un lycée privé... Parmi les premiers de ma classe, j'avais le respect et l'estime de mes professeurs admirant mon côté brillant et studieux. Je vivais dans l'aisance, des chauffeurs qui m'accompagnaient pour mes trajets quotidiens d'écolière. Je fréquentais les endroits les plus palpitants, les maisons de couture de luxe ne m'étaient pas étrangères, et les soldes je connaissais pas. Mon rituel de vacances : les voyages, une tradition. Homme d'affaires accompli, mon père possédait de nombreuses chaînes de commerce dans le pays, dont les célèbres Spacetoon Mall, un nom qui précède sa renommée internationale... Je m'appelle Dana, j'avais 12 ans à l'époque. Se bornant pas aux apparences, j'étais une fille plutôt simple, naturelle, et profonde. Je m'habillais sans excentricité avec un amour particulier pour les robes. Syrienne, brune au visage banal je me payais une vie plutôt mouvementée. Quant aux amies, elles étaient un peu trop nombreuses à mon goût. Je sentais comme une intrusion, une envie de leur part de profiter de ce standing qu'elles n'avaient pas. Voler un bout de vie, ma vie , celle qu'elles n'auraient peut-être jamais. Quelques unes cependant venaient pour jouer, se divertir..Je ne me sentais proche d'aucune d'elles. Une méfiance qui n'avait d'égale que la confiance que je portais à ma mère. Ma famille menait une vie digne des cours royales...Une vie qui, hélas, a pris fin... Trois ans plus tard. Tout le monde criait et courait dans tous les sens. Personne ne savait vraiment à quoi ressemblerait le lendemain. La mort nous guettait menacante. Elle dévorait tout sur son passage tel un monstre affamé : notre quartier et ses murs, notre ville et ses constructions, notre peuple et sa tranquillité, notre pays tout entier... Les morts se comptaient quotidiennement par centaines . Du sang dans les rues tel un fleuve morbide, nul coin n'était épargné. Le jour ressemblait à la nuit, nos larmes à des rivières de douleur sur nos joues . Une catastrophe humaine , la Syrie toute entière vivait un interminable cauchemar, un bras de fer qui ne comptait pas finir : Daech contre l'armée d'État. Après la révolution tant crainte, c'était le cauchemar éveillé.Ma jambe saignait fortement, je ne savais pas quoi faire. Je n'avais pas mal, j'avais peur ! Quand la peur s'installe rien d'autre ne peut s'exprimer. Je me cachais derrière un arbre en attendant le passage de cette voiture dangereuse, ma sœur se cachant à son tour derrière moi. Le chauffeur soudain découvrit ma présence. Le son du moteur qui ronronnait tel un monstre en furie me procurait les dernières doses d'adrénaline encourageant ma fuite. À cet instant deux éventualités s'offraient à moi : escalader la montagne la jambe ensanglantée ou perdre la vie..  

Ma drogue humaine ( réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant