Chapitre 9 : Coup de foudre

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Le jour commence à se déchirer de la nuit, apportant avec lui une nouvelle lueur d'espoir. De loin, on pouvait entendre le chant des coques qui s'impatientent. L'air frais de l'aube me caressait doucement le visage et me donnait des frissons. Je ne voulais pas me réveiller. J'étais épuisée et j'avais envie de m'endormir plus longtemps.

Mes épaules et mes jambes étaient lourdes. C'était le résultat des longues heures de marche de la veille. J'entendais des chuchotements qui s'approchaient petit à petit de ma chambre mettant fin à mes pensées sans fin. C'était la dame de chambre venue me réveiller comma chaque matin...Quelle dame de chambre ? Où suis-je ? Oh non le plan de fuite ! Le tramway...Retour brusque à la réalité.

On était dehors allongées sous un arbre au milieu de nulle part. J'ouvris brusquement les yeux. Aïcha, qui dormait toujours appuyée sur mon épaule, semblait inconsciente...

Devant nous se dressaient deux hommes armés. Ils nous contemplaient avec curiosité. Je me mis à courir à toute vitesse en criant :

« Aïcha, cours sauve-toi... Les terroristes sont là ! Aicha ! »

Après avoir couru pendant une dizaine de mètres, je me suis arrêtée. C'était encore un cauchemar. Nous étions en France là où les terroristes sont absents ou presque car ici ils n'oseraient pas pointer le bout du nez dehors que dire avec une arme à la main. Dans un pays comme la France les stratégies de contrôle et d'information étaient sophistiquées. Le peuple était à l'abri de ce genre de crimes. Je me calmais petit à petit et reprenait mon souffle. Je me tournais derrière moi : Aucun signe de feux, ni de fumée, ni autre.

Je rejoignis Aïcha qui faisait déjà leur connaissance.

Ils étaient vêtus de vêtements chics et qui se ressemblaient, ce qui indiquait qu'ils faisaient partie d'une garde nationale, les gardes de forêts. Peu importe, l'essentiel ils faisaient partie de l'état, ce qui signifiait qu'ils étaient là pour nous protéger non pas pour assassiner :

Le premier homme toussota :

_ Nous sommes des agents de la garde-nationale, nous sommes chargés de la protection de David, le fils du ministre de l'Intérieur, n'ayez pas peur ! Néanmoins vous devez quitter immédiatement ce territoire, il fait partie d'une propriété personnelle ! »

Ah soupirais-je, ce ne sont que des gardes du corps !

Derrière eux, le jeune homme était snob, blond, avec des cheveux courts bien coiffés en arrière qui lui donnaient un grand charme, une peau très fine et claire. Et pour couronner le tout, ses yeux étaient d'un bleu virant au violet. Un bleu d'azur ! Une beauté française !

Un vrai régal pour les yeux. On dirait une star américaine, son style vestimentaire témoignait d'une classe sociale bien distincte, d'où ces deux gardes corps mobilisés à sa protection. Sa jeunesse me donnait un grand espoir, il pourrait sûrement nous comprendre et nous aider, généralement ce genre de jeunes hommes nobles écoutait les autres et les aidait. Je faisais un pas en avant, comptant sur mon bon niveau de français grâce à mes études. Je me présentais rapidement en lui donnant une idée sur notre cas et ce que nous avons vécu durant ce dernier mois.

Il me fusillait avec un regard dur et disait :

_ Guerre, prostitution, arabe, médecin, sida ? C'est quoi cette anarchie, essayez de ne pas trop boire la nuit.

_ Ce que je viens de vous raconter est vrai nous sommes sans familles et en plus...

_ Je n'en ai rien à foutre, quittez ce champ.

Avec un air sérieux, ses gardes du corps nous ont fait signe de partir.

C'est à cet instant que Aicha a joué son rôle de victime en se jetant par terre à leurs pieds en pleurant :

Ma drogue humaine ( réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant