Chapitre 20 : Un criminel en fuite

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Laissez passer une injustice, vous êtes sûr qu'elle en engendrera des milliers.

Émile de Girardin

Les hommes d'une certaine catégorie, se prennent aujourd'hui pour de véritables Dieux. La course au pouvoir éradique l'humanité et crée des lois imposant injustice et inégalité. Rares sont ceux qui se sacrifient pour un monde meilleur. Les armes ont pris la place des fleurs. Si on aime quelqu'un on ne lui offre plus une rose, on lui accorde le privilège d'une arme et de sécuritaires qui assurent sa protection. Tuer ne fait plus peur. Tuer désormais synonyme de pouvoir et de force. Torturer et assassiner les gens, est devenu une source de plaisir. Un malheur que de penser aux générations prochaines risquant d'être encore pire que la génération actuelle. On met au monde des diables et des assassins.

Et que le riche gagne. Et que le plus armé gagne... Dieu a créé l'homme, l'homme a créé la souffrance. Le jeu est toujours simple : On garde le silence afin que le silence nous garde. On obéit aux ordres afin que ces ordres nous épargnent la vie. Malgré tout, il y a des hommes qui n'acceptent pas l'injustice, qui préfèrent mourir sous la souffrance plutôt que de baisser la tête.

David était englouti dans un océan de tristesse. Il s'accroupit sur le divan dans silence amer et laissaitlibre cours à ses larmes. Il pleurait non pas parce qu'il était triste, mais parce qu'il faisait des efforts depuis longtemps et qu'il commençait à être fatigué de se battre.

― Tiens mon chéri ! soufflais-je contre sa tête.

― Elle me manque trop Dana, finit-il par répondre. Son odeur me manque.

― Qui ?

― Ma mère ! Si elle était là, elle saurait me protéger et mettre fin à toute cette histoire. Si elle était là, rien de tout cela ne se serait passé.

J'étais un peu surprise. David n'étaitdonc pas chagriné par la mort de son ami, mais par l'absence de sa mère. Elle lui manquait donc après tout ce qu'elle nous a fait subir.

― Tu dois donc te battre et rester avec elle David ! Elle reste toujours ta mère et tu as encore besoin d'elle. Bauvary n'est pas méchante, mais elle réagit parfois d'une manière agressive.

Je prononçais à contrecœur ces quelques mots. Quelqu'un qui osait tuer méritait lui aussi la mort et les châtiments du Bon Dieu.

Soudain David se redressa devant moi comme un diable. Il me prit par la main et me jeta un regard noir et froid.

― Écoute-moi bien ! Je t'interdis de répéter son nom devant moi. Rien que de l'entendre ça me donne envie de vomir. Bauvary n'est pas mère et elle ne l'a jamais été,elle fait semblant d'être gentille avec moi parce qu'elle a toujours voulu avoir un fils, mais je ne lui appartiens pas ! Elle voulait un garçon juste pour l'héritage. En fait elle a mis au monde une fille, mais elle voulait un héritier mâle. Comme elle était malade, elle ne pouvait pas avoir d'autre enfants. C'est pour cela qu'elle m'a adopté.

J'écarquillais grand les yeux sous le choc. David ne faisait donc pas partie de cette famille. Voilà ce qui explique sa conversation au téléphone avec sa sœur à l'aéroport ! Je m'adossais contre le mur afin d'assimiler tout ça. Tellement de questions me traversaient l'esprit.

― Je suis le fils de Dalida Frétin. Une pauvre domestique qui travaillait dans sa villa de campagne. Mon père est tombé sous son charme et l'a aimée de tout son cœur. Je suis le fruit de cet amour. Bauvary a tout découvert et a voulu à tout prix mettre fin à cette relation. Elle a menacé mon père de tout divulguer à toute la famille et le priver de sa part de fortune. Elle a manigancé l'assassinat de ma mère me la faisant conduire loin de la maison pour l'abattre comme un vulgaire animal sans pitié aucune. Elle m'a adopté par la suite pour me marier à Susana la fille d'une famille très riche au Mexique.

― Et ton père, pourquoi est-ce qu'il n'a rien fait pour protéger la femme qu'il aimait? C'était pour l'argent et l'héritage ?

― Non Dana ! Mon père était un domestique lui aussi. Bauvary est tombée amoureuse de lui et a tout fait pour l'avoir, à tout prix. Son père l'a obligé à l'épouser. En effet, monsieur Bauvary père était un trafiquant de drogues. Il possédait plusieurs hôtels et plusieurs agences de voyage qu'il utilisait pour blanchir de l'argent. Il était le plus grand fabriquait de cocaïne dans le pays. Il était très dangereux et toujours armé jusqu'aux dents. C'est ce qui a dissuadé mon père le poussant à abandonner cette relation. Il pensait à moi et il voulait à tout prix me garder vivant... Il déprime Dana. Tout sa vie est un cauchemar. C'est vrai qu'il est ministre maintenant, mais il souffre encore. Il n'a jamais pu oublier cette histoire.

J'étais sous le choc et terrifiée à la fois. Je m'approchais de lui et posais doucement ma bouche sur ses lèvres pour le réconforter. Il murmura doucement :

_ Je ne serai jamais comme mon père Dana. Jamais je n'accepterai un mariage arrangé avec la fille d'un trafiquant du Mexique. La richesse, ça ne m'intéresse pas. Mes racines sont simples et pauvres. Elle a voulu ta mort à toi aussi Dana. Elle comptait rejouer la même scène. Elle s'en prenait à ses victimes pendant la nuit. Heureusement pour nous que Jacob m'a aidé à te protéger !

― Oh mon David, je suis tellement amoureuse de toi ! Je t'adore mon héros. Saches que je serai toujours là pour toi ! Ensemble nous sommes forts et nous lutterons contre l'injustice. Préparons un plan pour sauver nos vies !

Sa grand-mère ouvrit la porte et tendit son téléphone portable à son petit-fils :

― David quelqu'un t'a envoyé un message.

Son visage était pâle, mais elle fit semblant d'être calme et sereine.

« La deuxième sur la liste sera Aïcha, tu as seulement trois jours pour revenir ! Votre voyage sera payé ! Bon voyage les jeunes mariés. »

Oh non ! Ma pauvre Aïcha...

Ma drogue humaine ( réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant