_ S'il-vous-plait aidez-nous, nous sommes perdues, sans familles et sans nourriture. Nous sommes en danger, emmenez-nous avec vous ou vers un endroit sûr, quitte à ce que cela soit un centre d'orphelinat.

L'un d'eux semblait ému. Il se tourna vers le jeune homme qui attendait ses ordres :

_ Je n'en ai rien à foutre moi, appelle mon père et il se chargera d'elles.

Il faisait un demi-tour et s'éloigna en tournant son attention sur son fusil.

Dans les minutes qui suivaient, j'ai compris que l'aide nous allait être fournie par ces deux hommes qui échangeaient des messages secrets avec un truc à la main. Ils annonçaient notre présence et semblaient négocier avec leur patron. Enfin ils semblaient trouver une solution temporaire.

_ Vous devez venir avec nous !

Sans donner aucune autre explication, ils avaient l'air pressés de retrouver leur lieu de travail. Cela me rendait calme et silencieuse. Aicha aussi d'ailleurs.

L'agent m'ordonna de m'asseoir derrière monsieur David, cet homme qu'on protégeait en toute seconde, tandis qu'Aïcha prit sa place sur l'un des autres chevaux. Nous prîmes la route, mais pour aller où ? Vers une nouvelle destinée...

Après dix minutes de marche, le cheval se mit au galop jusqu'à s'éloigner du groupe. L'homme en question n'était pas gêné. J'avais tellement peur que je serrais fort sa poitrine avec mes deux bras. Je n'étais pas habituée à ce genre de sensation forte, et en plus je n'étais pas prête à vivre de l'action. Il s'arrêta d'un coup et tira une balle...Pauvre lapin...

― Que ce passe-t-il bon sang ? Demandai-je.

Il se tournait et s'approchait dangereusement de moi, des frissons me parcouraient tout le corps :

― Ça, c'est la chasse au trésor. Mais ne t'inquiète pas on ne chasse pas les filles.

― Je veux rentrer tout de suite !

― Avec plaisir trésor mais où ? N'oublie pas que tu ne possèdes pas de « chez toi », au moins c'est ce que tu nous a dit !

Je détestais son ton ironique, il n'avait aucun respect pourles autres surtout les femmes. En plus il manquait de manières. Il se prenait pour qui bon sang ? Les larmes chaudes me coulaient silencieusement sur mes joues tandis qu'il ramassait le pauvre animal.

Il se tourna brusquement et découvrit mon état larmoyant. Pffff, il ne manquait plus que ça ! Je n'avais plus envie de le confronter, je voulais juste arriver à leur destination et demandait de l'aide pour survivre encore quelques jours. Mon esprit et mes sentiments ne fonctionnaient plus, c'était l'instinct de vivre qui me contrôlait.

Il s'approcha de moi et me pris brusquement dans ses bras...

C'était bizarre, car surtout ce n'était pas moi qui mettais fin à ce câlin.

Je pouvais sentir l'odeur de son parfum, la chaleur de son cœur qui chauffait le mien et me calmait. Sa large poitrine me donnait une sensation de tendresse, une chose qui me manquait terriblement : Un câlin chaleureux.

_ Je m'excuse mademoiselle, je suis un peu stressé, pardonnez-moi. Allez on doit y aller, à la maison on s'occupera de toi et de ta sœur.

On dirait qu'une autre âme s'est mise à me parler à cet instant. Ce n'était plus le jeune homme snob et prétentieux de tout à l'heure.

Il m'ordonna de regagner ma place, j'essayais à plusieurs reprises mais en vain car j'étais petite de taille.

David leva les yeux au ciel et s'approcha de moi, donnant une petite instruction pour éviter de perdre le temps. La troupe s'éloignait trop de nous. Il me prit dans ses bras pour m'aider à grimper sur le cheval... A cet instant là, ma robe se souleva sous l'effet du vent...

― Tu cherches à me séduire toi ? Si c'est le cas tu dois te battre contre ma fiancée ! Annonça-t-il.

Me voilà encore une fois dans les bras d'un homme à l'instinct animalier prononcé, mais d'un charme irrésistible...

Oh non c'était quoi cette sensation ? Je devais retrouver mon sérieux. Ce n'était pas le bon moment pour ressentir quoi que ce soit de ce genre. De toutes les façons c'était un homme pris.

En arrivant à la villa Aïcha était déjà dans le salon comme toujours bouche bée. C'était sa réaction face au luxe. Je n'ai pas pris suffisamment de temps pour faire le tour de l'architecture avec mes yeux, l'angoisse m'a déjà prise.

Une femme entra brusquement dans la pièce :

― Je suis au courant de tout et je n'ai aucun problème avec les arabes, mais vous ne serez pas adoptées ou accueillies comme étant mes filles, c'est loin d'être le cas. Vous serez femmes de ménage. Soyez gentilles et travaillez bien !

Et elle quitta tout de suite. Elle semblait être une méchante femme avec ce ton ironique et snob. Toutefois, l'orgueil syrien était bien là : « Toujours en haut plus haut que le ciel». C'étaient les mots que me répétait souvent mon grand-père...

Pourtant cette prétentieuse me semblait familière...

― Maman regarde ce joli lapin !

Ah voila ! C'était la maman de David, telle mère tel fils, en tout cas je découvris que la méchanceté était héréditaire !

Un nouveau jour commençait... plutôt une nouvelle souffrance.

David était-il vraiment fiancé ?

En quoi ce petit détail me concernait ?

Euh la curiosité, ou peut-être l'am...

Non impossible pas si vite !

Ma drogue humaine ( réécriture)Όπου ζουν οι ιστορίες. Ανακάλυψε τώρα