Le supplice se répéta environ une dizaine de fois : ses frappes accentuaient leur force et ma voix se brisait jusqu'à se retrouver presque coincée au fond de ma gorge. Mes chevilles se tordaient sous la violence employée afin de se maintenir au maximum debout malgré les spasmes qui agitaient mes membres rendant ainsi la tâche davantage difficile. Sauf que l'ultime coup dépassa tous les autres sur l'échelle de l'agressivité et me fit basculer vers l'avant dans un bruyant grincement de parquet. Je m'effondrai au sol en pleurs, le derrière enflammé et l'intérieur de ma bouche en sang à force de me mordre la joue dans l'espoir de retenir mes gémissements plaintifs.

  Mes ongles s'accrochèrent à ma robe dans le but de la baisser cependant Harry grogna d'abord, me coupant dans toutes mes actions :

  -Ne m'oblige pas à recommencer. Dis cette putain de phrase.

  -J-Je serai une b-bonne f-fille, je m'exécutai dans un souffle bègue complètement abattue.

Le bouclé me dévisagea un instant, le visage inexpressif puis se dirigeant vers les escaliers, il prononça d'une voix sèche :

  -Le spectacle est fini, il s'adressa à ses hommes puis figea son attention sur Zayn, occupe-toi d'elle. Ramène-la dans ma chambre.

Le basané acquiesça et marcha jusqu'à moi afin de me relever, sans aucune délicatesse évidemment. Je grinçai des dents à la façon dont il me trainait derrière lui, ne se préoccupant pas de savoir s'il me blessait de sa forte poigne.

Je n'aimais pas Zayn et ce sentiment était partagé et se repérait juste par le peu d'intérêt qu'il me portait ou par le sourire sadique qu'il arborait durant ma punition. En dépit de cela, je pouvais lui accorder ma confiance, il me l'avait prouvé en me sauvant de la fureur de Liam quelques mois auparavant. Évidemment je ne possédais plus aucune rancœur envers ce dernier, il était mort et rien ne pourrait changer les actes de sa vie passée. Or on méritait tous une seconde chance dans l'au-delà, enfin pour ceux qui y croyaient.

  Zayn s'empressa de me bousculer dans la chambre où j'étais détenue prisonnière et avec soulagement je constatai qu'il ne comptait pas me rattacher. Il m'incita juste à m'installer sur le lit, ce que je fis sans broncher. Je nécessitais un certain réconfort et le moelleux de ce matelas s'avérait un parfait soutien. Je ramenai donc mes jambes contre ma poitrine, me retenant de m'effondrer de nouveau. Mes fesses me brûlaient et mes orbes me démangeaient, ils souhaitaient juste une chose : laisser couler les dernières larmes qu'il me restait. Pourtant, pleurer suscitait un effort que j'étais alors même incapable de fournir. J'étais brisée, fatiguée et faible : je devais changer ça.

°°°

  De vagues sons me parvenaient comme si l'on insonorisait mes propres tympans et que cette couverture commençait à tomber. Mes paupières se crispèrent avant de ne papillonner, mes sens me revenant petit à petit.

  -Crystal, une main s'introduisit sur mon épaule et me secoua doucement, réveille-toi.

Je remuai pour échapper à cette légère poigne, souhaitant juste profiter de cet état tranquille et reposé dans lequel je me situais en ce moment. Je ne voulais revenir à la dure réalité, je ne voulais revoir Harry ou personne d'autre. En effet, la brûlure ne touchait pas que mon derrière meurtri mais bien mon cœur qui me semblait brisé, déchiré par l'homme que je croyais aimer et connaître alors qu'il ne s'agissait que d'un leurre pour mieux me posséder. Quelle imbécile j'étais.

  -Crys', ça fait presque un jour entier que tu ne bouges plus, l'homme qui nuisait à mon repos continua, on va finir par croire que tu es morte.

Il pouffa après sa réplique et tenta une nouvelle fois de me secouer. Cette fois, je déniai enfin à lui accorder mon attention.

  -Que veux-tu Louis ? grognai-je en enfermant mon visage dans l'oreiller.

Novocaine H.SWhere stories live. Discover now