Chapitre 20: ...le miel est un fiel amer.

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Le couloir semble se prolonger à l'infini, les portes, toutes similaires, défilent devant mes yeux. Lysandre avance avec détermination. Si cela était possible, je dirais qu'il est encore plus droit, plus strict, plus raide dans sa démarche, comme si le poids du mensonge s'était envolé avec ses révélations.

Il s'arrête devant l'une de ces portes, pose la main sur la poignée avant de me demander si je suis prêt. L'instant me semble étrangement capital, une chair de poule presque douloureuse s'empare de mes bras et un long frisson parcoure ma colonne vertébrale. Je déglutis péniblement avant d'hocher la tête.

Il pousse la porte et je franchi le seuil, une lumière éblouissante m'aveugle un cours instant et je protège mes yeux de ma main. Une fois accoutumé à la luminosité, j'écarquille des yeux ébahis, le bâtiment à laissé la place à une forêt fournie, une forêt comme aucune autre. Je me retourne et la porte n'a pas le même aspect, comme si sa forme même s'adaptait au milieu insolite qui l'entourait.

Lysandre sourit, je dois faire une tête assez comique. Je passe mes mains sur mes yeux, histoire de voir si l'illusion se dissipe. L'air est lourd ici, quasi palpable, comme on peut ressentir de l'eau qui nous entoure, cette sensation là mais sans se noyer. Je me baisse pour toucher l'herbe rouge, en coupe un brun pour m'assurer que ce n'est pas une sorte de décor de cinéma.

Le vent souffle et les arbres, malgré leurs teintes ocre et sang, bougent et murmurent comme des vrais. C'est comme si l'automne avait étalé sa palette de couleurs sur cette forêt, sur le sol, sur tout ce qui se trouvait autour de moi. La lune elle-même ressemblait à un gigantesque œil écarlate dans le bleu d'une nuit boréale.

Comment j'ai pût être ébloui sans soleil ? Je cherchais des yeux quelque chose qui aurait pût me prouver que rien de tout ceci n'était réel, mais j'avais l'intime et terrifiante conviction que c'était pourtant bel et bien le cas.

-Viens avec moi, Rosalya et Leight s'inquiétaient pour toi.

Ma mémoire s'active, je hoche la tête à l'évocation de noms qui me sont familier, d'autres effleurent la surface de mon subconscient, et je rage de ne pas arriver à me rappeler quoi que ce soit de concret. Les images sont fugaces et ne concernent que Lysandre.

Je lui emboite le pas tout en détaillant cette végétation complètement folle, mes yeux me piquent et j'ai l'impression que la silhouette de Lysandre devient un peu plus floue. Comme nimbée de fumée grise ou de vapeur d'eau. Je tends la main pour l'effleurer, comprendre ce que c'est. Mes doigts passent au travers, je ne ressens rien si ce n'est une vague chaleur. Lysandre se retourne et pose son regard étrange sur moi.

-Mais qu'est-ce que tu fais ?

Il a un frisson et se frotte les avants bras comme pour chasser une sensation désagréable.

-Tu a un truc bizarre autour de toi.

-Mon aura ? Tu arrive à la percevoir ? On dirait que je me suis trompé quand à ton don principal dans ce cas...

Il semble à la fois surpris et déçu. Moi, je suis encore plus paumé, j'ai l'impression d'être plongé dans une de ces histoires complètements folles que servent les box offices aux adeptes du genre fantastique. Ces trucs là avaient tendance à me plonger dans un sommeil profond et ronflant qui me valait d'être bombardés de pop corn lors de soirées entre potes.

Un grand black au rire contagieux aimait bien ce style de film...

-Dajan...

Son prénom m'était revenu soudainement, comme son souvenir.

-C'est bizarre, en général, en franchissant pour la première fois la barrière, on oublie le passé et la vie qu'on a pût avoir... Toi, tu arrive à te rappeler certains éléments, on dirait même que la mémoire te revient. Dépêchons-nous, je n'aime pas trop rester seul dans le coin, c'est dangereux.

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⏰ Last updated: May 04, 2017 ⏰

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The faeries tales.Where stories live. Discover now