Chapitre 18: Je suis seule au monde...

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Les premiers invités commençaient à arriver quand je suis partie chez moi pour me changer. Cette fête était pour l'anniversaire de Castiel, mais c'était aussi l'occasion pour certains de fêter l'obtention de leurs BAC avec plus ou moins de réussite. Castiel avait vu grand, il me semblait que le lycée entier était invité. L'installation du buffet garnis nous a pris un temps fou sans parler des torches à installer dans le jardin, des ballons à gonfler, de la sono à installer.

Le travail accompli me semblait colossal, surtout après une journée de travail déjà bien rempli et à ça s'ajoutait cette rencontre incongrue au travail et une sensation constante d'attente quasi-fébrile.

Je montais les marches qui menaient à ma chambre de bonne avec l'impression que des oiseaux de proies en plombs s'étaient installés tranquillement sur mes épaules. Une bonne douche me ferait le plus grand bien, je me demandais même si je ne devais pas faire une petite sieste histoire de me requinquer un peu avant la soirée.

Je me secouais un peu les idées, sachant d'avance que si je cédais à l'appel de mon lit, je tomberais dans un gouffre sans fond qui me retiendrais jusqu'au lendemain et je raterais alors l'évènement pour lequel on s'était tous donnés tant de mal.

Un coup d'œil à la tenue qui m'attendait étira mes lèvres d'anticipation. Je me glissais sous l'eau brulante afin de délasser mes muscles endoloris. L'eau chaude chassa ma lassitude et mes soucis momentanés.

Je peignais mes cheveux en un chignon haut qui dégageait ma nuque malgré quelques boucles récalcitrantes qui venaient chatouiller agréablement ma peau. J'avais ouvert le velux car il faisait maintenant une chaleur lourde que la nuit venait adoucir. J'enfilais un soutien-gorge bandeau pour que les bretelles ne dépassent pas de la robe rouge fourreau que j'avais choisie et son bas assortit. Les escarpins rouges sangs et la pochette noire accompagnaient à merveille la robe et seul un accessoire faisait défaut, un collier qui habillerait cette gorge pâle...

Mon maquillage était simple et sobre, se contentant juste de mettre en valeur ce que la nature plutôt généreuse à mon égard m'avait donné. Un rouge vif qui faisait de mes lèvres charnues une pomme à croquer, des yeux charbonneux qu'un peu de mascara agrandissait encore.

J'ouvrais ma boite à bijou un peu chiche, fouillais dans son contenu pour trouver quelque chose qui ferait l'affaire. Là au fond, se trouvait un collier minuscule avec en pendentif une feuille dorée et stylisé. Collier que je portais quand on m'a déposé à l'orphelinat et que je ne mettais plus depuis longtemps. Je l'avais oublié comme on m'avait probablement oublié. J'hésitais un instant en fouillant encore un peu dans le coffret mais rien n'irait mieux que ça. La chaine était trop petite désormais, j'enlevais donc le pendentif et glissais un ruban de velours noir à la place de la chaine.

Incertaine quand à l'effet produit, je jetais un œil dans le miroir au dessus de l'évier, le rendu était parfait ! Un coup d'œil au portable histoire de me rendre compte que je n'étais pas trop en retard, un châle noir pour couvrir mes épaules nues et qui me serait bien utiles quand la nuit et sa fraicheur seront tombés et je ferme à clef ma mansarde pour me rendre à la soirée.

Sur le chemin, une brise légère se lève et je prie pour que ma coiffure tienne le choc, en s'approchant la rumeur sourde et étouffée de la musique se fait entendre. On peut apercevoir par intermittence entre les bâtiments et en avançant vers la maison la lueur diffuse et chaude des lampions et des torches qui éclairent le jardin. La fête avait l'air déjà bien entamée mais je ne regrettais pas d'avoir raté le début, le début des soirées était toujours un peu longuet et gênant.

Je dirigeais mes pas vers la porte d'entrée laissée ouverte pour faciliter les passages. On ne risquait pas trop les vols dans la ville de toute façon étant donné le faible taux de criminalité, en plus, avec tout le monde déjà sur place, un voleur aurait bien du mal à ne pas se faire repérer par quelqu'un. Je me glissais entre deux parfaits inconnus qui fumaient leurs clopes sur le perron une bouteille de bière à la main. Je fronçais le nez à l'odeur de la cigarette, je n'arriverais probablement jamais à m'y faire, même si ce parfum évoquait en partie aussi l'homme que j'aimais et que je cherchais à présent du regard.

The faeries tales.Where stories live. Discover now