- J'ai fait les montagnes russes

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- Louis -


Ne pas réfléchir. Ne pas réfléchir.

Mon corps se plaque au sien, la faisant reculer d'un pas. Ses lèvres s'entrouvrent et dévoilent l'écart de ses dents, cette vision me colle d'agréables frissons. Je lui saisis les coins du visage et le lui relève bien haut, ne lui laissant aucun doute sur ce que je m'apprête à faire.

Ne réfléchis pas Louis.

Une seconde, c'est tout ce que je lui accorde pour me repousser, pour être raisonnable ou fidèle. Elle ne le fait pas. Ses pupilles se dilatent, sa respiration accélère. Dieu qu'elle est belle.

Ma bouche se pose enfin sur la sienne, délicatement. C'est une ultime chance de recul, mais ses bras se jettent autour de mon cou tandis qu'un gémissement proche du sanglot lui échappe. Il n'y en aura pas de recul.

Moi aussi je la serre de toutes mes forces. Mes souffles deviennent rauques en s'écrasant contre son nez. Ses lèvres sont douces comme la soie, c'est si bon d'y presser lentement la mienne, mais il me faut plus, alors je lui ouvre cette bouche avec désir. Le baiser devient chaud, délicieux contraste entre nos peaux glacées et nos corps brulants.

Jamais je n'avais ressenti quelque chose d'aussi puissant. Un torrent de lave se déverse littéralement dans mon ventre, ravageant tout sur son passage. Pourquoi ça ne m'étonne même pas ? Je le savais, je l'ai toujours su, je m'acharnais simplement à me voiler la face.

Un an et demi. Voilà le temps qu'il m'aura fallu pour arriver à ce moment, à ce baiser qui me bouleverse.

Ce que je peux être con...

J'aurais déjà dû y goûter depuis si longtemps, dès que l'idée m'a secrètement traversé, et elle ne l'a pas fait qu'une fois. D'abord lors de nos premières vacances, lovés dans les poufs colorés de mon jardin à rire et discuter, ou allongés sur la même serviette au bord de la piscine de Niall à se chamailler, ou même dans les allées bruyantes et illuminées de la fête foraine.

Même si à cette époque ma liste d'excuses était grande, là pour cet autre été je n'en avais plus aucune. Quand je repense aux soirées sur notre balcon baigné par la lune, à notre balade au marché artisanal parfumé, ou lorsque nous nagions ensemble au milieu du bassin verdoyant des cascades...

— Carrie je m'en veux tellement, lui dis-je entre deux respirations.

— Tu es venu, me souffle-t-elle également. Tu es là ce soir.

— Je suis là.

Pour sceller ses mots, je récupère sa bouche et lui encercle le visage de ma paume. Notre étreinte s'adoucit, nos langues se caressent, nos lèvres se frôlent, se sourient.

Je n'avais aucun plan en venant ici, aucun espoir non plus. Ce dénouement me prend par surprise et dépasse toutes mes attentes.

La porte du PMU s'ouvre à ce moment sur un Harry à la gueule sérieuse, il nous détaille exagérément, enlacés au milieu de la pièce, puis renifle en agitant mollement la main.

— J'me gelais le cul. Faites comme si j'étais pas là.

Le rire de Carrie rebondit sur mon visage, c'est si beau que je suis obligé de l'embrasser pour le capturer. Harry fait mine de s'étouffer, nous rions encore, puis tout à coup elle baisse le nez vers sa poche.

— C'est ma mère, s'excuse-t-elle en prenant son téléphone.

J'acquiesce en lui laissant de l'espace. Elle me tourne le dos en se raclant la gorge puis se met à parler doucement près du mur. J'ose un œil vers Harry, mais ses sourcils froncés ne sont pas encourageants alors je détourne le regard. Je sais ce qu'il doit se dire.

No Rules ║ Feel FreeWhere stories live. Discover now