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De retour à Paris, j'ai repris avec les partiels de la rentrée. Disons que j'avais l'impression de ne pas les avoir si bien réussis que ça, pour la simple et unique raison que quand j'étais en vacances, ma motivation de bosser avoisinait les 0%. Maintenant, c'est clair que je m'en veux.

Puis une semaine de cours normaux s'est enchaînée, et franchement, elle a été abominable. Tout simplement parce que Marjo et May ne ne m'ont pas parlé. Enfin, May s'est résolu à ne pas me parler, parce qu'apparemment Camille l'a informée de la claque que je lui avais collée. Sa réaction pourrait être légitime.

Des fois, j'ai souvent vu Marjo qui me souriait de loin, et quand elle est venue à l'appartement pour voir Gaël, elle m'a parlé normalement, et m'a avouée qu'elle était peinée que May m'en veuille.

Mais jamais Marjo ne m'a fait culpabiliser sur mon geste. Elle a essayé de le comprendre, mais s'est arrêtée dès qu'elle a vu que je n'avais pas non plus très envie d'expliquer le pourquoi du comment.

Toujours est-il qu'elle a même tenté le premier pas de la réconciliation :

– Valentin, tu sais, samedi prochain... J'invite Gaël à venir manger le midi, et puis, comme c'est grâce à toi qu'on s'est rencontré, je suis sûre que mes parents seront ravis de faire ta connaissance ! m'a lancé joyeusement la jeune femme en guettant ma réaction derrière ses lunettes rondes.

– Euh je sais pas... Peut-être qu'ils veulent rencontrer seulement ton petit copain et...

Gaël, derrière sa copine, m'a fait une tête de chien battu, comme pour me supplier de venir l'accompagner. Je suis sûr qu'il a peur de rencontrer la belle-famille, et compte sur ma présence pour l'aider. Sauf que je doute que je sois de la meilleure aide possible, souvent je fais tout foirer.

Mais j'ai hoché quand même la tête, parce que ce sont tous les deux mes amis. Marjo a sauté de joie et envoyé directement un message à ses parents, avant de me dire avec malice :

– Il y aura May aussi, mes parents la connaissent bien. Et maintenant que je leur ai dit que tu venais, tu ne peux pas changer d'avis. Je t'adore Valentin !

Merde. Vous êtes malignes les filles. Je suis un abruti des fois à toujours faire passer l'amitié avant tout. Marjo : 1, Valentin : 0.






C'est ainsi que j'ai dû ressortir mon GPS, entrer l'adresse indiquée et partir avec mon unique et meilleur copilote Gaël à la recherche de la maison de Marjo.

Tout ce que je peux affirmer, c'est que je suis allé dans des quartiers où les propriétaires des maisons doivent toucher mensuellement le total du PIB de l'Angola. Je suis sûr que l'on devait me regarder de travers avec ma vieille voiture grise qui devait polluer cet environnement constitué de belles berlines rutilantes. Je suis original.

J'ai finalement trouvé la magnifique demeure de Marjory. Un grand portail le long de hauts murs s'ouvre pour laisser entrer mon véhicule, et je me gare dans l'allée goudronnée.

La maison n'est pas si ancienne que ça, et a sans doute été fraîchement retapée. En tout cas, elle est immense. Le gazon est d'un vert troublant, et malgré que l'on soit en hiver, aucune feuille d'arbre n'est au sol. Elles doivent être ramassées chaque matin. J'aperçois au fond du terrain, derrière l'imposante bâtisse, une grande piscine creusée qui pourrait peut-être accueillir des jeux olympiques, et diverses plantes poussant ici et là, toutes entretenues à merveille. Tout au fond se dresse un charmant kiosque de jardin tout en bois.


Marjory ouvre la porte et nous accueille avec un grand sourire, avant de s'élancer avec légèreté dans les bras de mon ami. Je suis heureux pour eux, avec quand même, cette pointe de jalousie, en sachant que contrairement à eux, ma belle histoire d'amour est terminée.

La théorie des montagnes russes - Tome 2.Where stories live. Discover now