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Encore quinze minutes. Ce cours de sciences de la terre ne finira donc jamais ? Je n'arrive même plus à taper correctement mon cours sur l'ordinateur. J'en ai marre.

– Valentin ?

Je sursaute. Marjo à ma droite essaie de rigoler discrètement. Le prof nous lance un regard noir avant de continuer son cours à l'oral.

Marjo me tapote l'épaule, et je me penche vers elle avant qu'elle ne me chuchote dans l'oreille.

– Tu es ok ? Parce que ça fait cinq minutes que tu tapes ton cours sans même regarder ton écran, et que ton ordi t'a lâché parce qu'il n'a plus de batterie.

Je fixe mon écran.

– Putain de merde.

– Le monsieur au fond a un problème ?

Centaine d'yeux braqués sur moi. Merde, j'ai parlé trop fort. May et Marjo, à ma droite, se cachent derrières leurs ordis portables pour rigoler. Je fais un sourire crispé, le prof continue de me regarder de son regard noir.

– Non aucun, ce n'est rien.

Je comprends bien que j'ai intérêt à être discret pour les dernières minutes, mais ce n'est pas les deux filles qui gloussent comme des dindes à côté de moi qui vont m'aider.

– Marjo, tu pourras m'envoyer la fin du cours s'il te plait ? je chuchote.

– Non, je te le ferais, t'inquiète, lance une voix derrière moi.

Mes deux amies éclatent de rire de plus belle, je n'ai aucune solidarité. Je lève les yeux au ciel avant de me retourner et adresser un grand sourire faux à Camille, derrière moi.

– Merci Camille, heureusement que tu es là.

La principale concernée me rend un sourire radieux, et je fusille du regard les deux imbéciles qui sont toutes rouges à côté de moi, et dont une se retient de pleurer de rire. Quoi ? Autant profiter, pour une fois, que Camille veuille tout faire pour que je la remarque non ? Apparemment, vu mes deux amies, la situation est ridicule. Mais drôle, alors moi aussi suis emporté dans leur fou rire.



Quand enfin on peut sortir, je me rue dehors. Vu que ma connaissance du métro parisien reste délicate, il vaut mieux gagner du temps. Je cours à la station la plus proche, j'ai une demie heure pour arriver au lycée d'Enzo.

Les miracles doivent exister, ou sinon j'ai une certaine chance avec les métros ( mais qui reste reste relative quand même, puisque j'ai eu à côté de moi un homme qui se coupait les ongles d'orteils, allez savoir pourquoi il devait le faire dans une rame de métro ).

Je me précipite après à l'extérieur et arrive enfin devant l'établissement. Il n'a pas du tout la même tronche que celui où j'ai étudié. Mais je ne crache pas sur mon ancien lycée, il était super bien.

Puis enfin les élèves sortent de l'immense porte et descendent quelques marches. Quelques yeux surpris se tournent dans ma direction.

C'est sûr que je n'ai pas la même allure que les autres, ces personnes aux allures d'hommes d'affaires qui attendent leur progéniture, ou bien leurs femmes incroyablement bien peignées et habillées, au regard strict et au rouge à lèvre impeccable.

Mon pull noir, mon jean troué, mes baskets et mon sac à dos doivent faire de moi le jeune le plus infréquentable sur cette planète. J'allume une cigarette, et là, je m'attire les foudres de toute la petite foule qui attend autour de moi.

Je fais un sourire vicieux, ces gens sont tellement ridicules de par leurs manières. Je m'attire en plus quelques ridicules regards amourachés de lycéennes. Pff.

La théorie des montagnes russes - Tome 2.Where stories live. Discover now