-Qu'es-tu en train de faire ?

Je me crispai prise en flagrant délit et me retournai pour rencontrer le regard noir de Zayn. Il me tira jusqu'à la sortie la mâchoire contractée sous la colère alors qu'il torturait ma peau avec ses ongles d'y creusés. Je mordis l'intérieur de ma joue dans l'espoir de retenir mes plaintes, déçue qu'il m'eût stoppée dans mes recherches de la vérité.

-Je ne supporte pas les fouineuses, grinça-t-il lorsque nous atteignions enfin la salle principale.

Un raclement de gorge nous sortit de notre dispute et nous relevâmes la tête simultanément vers la source du bruit. L'imposante carrure de Harry s'offrit à nous mais j'annotai vite les coupures à sa lèvre et son arcade ainsi que l'hématome sur sa mâchoire qui paraissait douloureux. Sa chemise se tâchait d'hémoglobine tout comme ses phalanges abîmées. Derrière je visualisais Niall le bras entouré autour du corps presque inconscient de Liam dont le visage était méconnaissable sous toute cette couche de sang. Le blond râlait à essayer de le porter dans les escaliers ; la scène pourrait s'avérer comique en omettant la violence qui la précéda.

Zayn me lâcha et j'en profitai pour masser mon épiderme rougi par sa poigne. Il s'empressa d'interroger son chef sur un ton presque ironique :

-Liam a encore voulu conduire ?

Harry l'observa l'air las, l'état de son supposé ami ne semblait pas l'alarmer.

-Qui a balancé pour Cheryl ?

Le basané et moi-pour une fois-comprîmes la cause de cette bagarre. Il était clair que Liam ne supporta pas que sa chérie fût amoureuse d'un autre avec qui elle échangea des nuits enflammées dans son dos.

-Laetitia l'a ouverte quand tu es parti et-

-Occupez-vous d'elle, torturez-la un peu en m'attendant. Qu'elle ait un avant-goût de ce que je lui prépare, il le coupa d'un ton si sévère que j'en eus moi même froid dans le dos.

En revanche, j'étais de nouveau perdue. Laetita se trouvait ici ? Et le bouclé allait-il réellement la martyriser ? Mon cerveau finirait sans doute par exploser avec le taux impressionnant de questions qui me rongeait.

Néanmoins, je n'eus le temps de prolonger ma réflexion qu'une large main s'entrelaça avec la mienne. Je frissonnai à ce contact et reconnus sans relever la tête l'homme qui m'emmenait à l'étage. Je le suivis sans broncher, il me conduisit jusqu'à cette fameuse salle de bain qui émanait tant de souvenirs que le rouge me monta aux joues.

À peine d'y entrés qu'il me souleva avec facilité et m'installa sur les bords de l'évier. Il chercha dans les placards et en sortit la trousse de secours que j'eus utilisé au moins deux ou trois fois déjà. Il la déposa près de moi et captura mon visage entre ses paumes. Je déglutis face à la minutie de ses iris parcourant l'ensemble de mes traits. Même assise en hauteur il me surpassait largement, sa taille était un atout majeur pour me dominer.

Ses pouces émirent de doux cercles sur mes pommettes dans l'espoir de me détendre, ce qui fonctionna puisque je fermai automatiquement les yeux. Seuls les battements effarés de mon myocarde et les chuchotements de nos respirations se laissaient entendre. Ses doigts glissèrent ensuite sur mes flancs et y créèrent un véritable filet électrique qui longea l'entièreté de ma colonne. Les miens jouèrent avec sa chemise à moitié ouverte où je pouvais donc admirer les deux belles hirondelles qui ornaient ses pectoraux. Je caressai son tatouage avec timidité, il était magnifique. Le bouclé sourit à mon geste et enroula ses bras d'une telle lenteur que je ressentais presque le contrôle qu'il tentait de garder pour ne pas me brusquer, comme si j'étais une poupée en porcelaine qu'il pouvait briser d'un simple faux-mouvement.

Novocaine H.SWhere stories live. Discover now