Novocaine H.S

Chapitre 26

Liam s'avança vers son chef qui se lavait les mains, profitant de cet instant de sérénité pour réfléchir au contrat qu'il s'apprêtait à signer. Il aurait à protéger un commerçant de plus et donc augmenter son effectif d'hommes dans ce quartier précis. Mais cela lui rapporterait une somme considérable sur le long terme.

Il se retourna après un soupir vers son complice qui ne semblait pas dans son assiette. Mais il ne pouvait se retenir plus longtemps de connaître la vérité.

-Est-ce vrai à propos de toi et Cheryl ? continua-t-il en jonglant d'une jambe à l'autre.

Le bouclé fronça les sourcils puis haussa les épaules comme si au final cette situation ne le gênait pas le moins du monde.

-Ouais.

L'indifférence de son chef énerva fortement le brun qui serra les poings pour se contrôler. Il espérait que tout fût faux que le concerné nierait lui même sauf que cela ne se passait pas du tout de cette façon. Harry ne se souciait pas de le blesser, il voulait juste en finir avec cette histoire et envoyer Cheryl très loin d'ici. Il l'avait toujours mal considérée cependant il aimait assez l'admiration qu'elle lui vouait tel un fidèle à son Dieu. Malgré tout, il se lassa très vite de ses services, surtout après l'arrivée de Crystal dans sa vie. Cela pouvait paraître étrange pour l'un des hommes à femmes les plus célèbres du monde mais désormais il ne désirait plus que sa poupée, ou en tout cas jusqu'au jour où il la posséderait enfin pour de bon.

-C-Comment as-tu pu ? Liam tenta une nouvelle fois d'attiser une émotion chez son leader mais rien ne se montra.

Celui-ci réajusta son costume et répliqua sans la moindre compassion :

-Tu n'avais cas assez la satisfaire.

Il s'agissait du mot de trop pour le pauvre homme trompé qui lui adressa sa plus belle droite en plein dans la mâchoire. Harry grogna et toucha sa blessure nouvellement formée. Il réagit assez vite et lui rendit son coup d'une telle force que son adversaire resta sonné quelques instants. Les deux s'entretuèrent quelques minutes par le biais de pieds bien envoyés et de violents poings cependant ce fut Liam qui céda le premier, s'écroulant au sol dans un lourd écho. Le vainqueur s'en sortait avec quelques contusions sur le visage mais presque rien comparé à l'état lamentable dans lequel se trouvait le perdant. Il ne daigna même pas à le jauger une dernière fois, ferma correctement sa chemise blanche tâchée de sang et s'éclipsa sans le moindre remord. Comme tous le répétaient si bien, il ne regrettait jamais rien.

°°°

Bientôt deux heures que je me tournais les pouces et je commençais à ne plus le supporter. Je décidai donc d'explorer un peu la villa, chose que je n'avais toujours pas faite en défaut du nombre de semaines que j'habitais ici.

Je débutai par le rez-de-chaussée que je connaissais presque entièrement excepté la pièce après cette grande double-portes en bois au fond du salon. Intriguée, je m'y aventurai et découvris avec stupeur une immense bibliothèque dont des centaines et centaines de livres emplissaient les murs. Elle sentait quelque peu le renfermé ce qui prouvait que les garçons ne s'y rendaient pas souvent. De grands canapés en cuir beige trônaient au centre et de petite tables les accompagnaient où j'y remarquai même quelques bouquins entrouverts. Je m'approchai et lus les titres des œuvres, certains inconnus sauf un qui me prit de court : « Le silence des agneaux », cette histoire que je jugeais si horrible et que je n'eus jamais le courage de finir. Cela ne m'étonnait finalement pas venant de psychopathes dans leur genre.

Mon attention se déposa ensuite sur de grands et larges rideaux noirs qui ne semblaient pas recouvrir une fenêtre. Ma curiosité grimpa à son maximum alors que je m'avançai afin de toucher du bout des doigts le velours ; l'excitation de peut-être déceler un autre mystère de ce gang m'habitait. Je tirai petit à petit le tissu quand on m'agrippa soudainement l'avant-bras, ce qui m'empêcha d'assouvir mon désir avide de savoir.