Chapitre 55

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J'attache une flèche sur la perche en bambou. Et c'est une vraie flèche avec une pointe en acier ! Tout ça, grâce à Morween !

Nous avons passé trois bonnes heures à faire des pièges. Et maintenant, je suis à l'entrée de la forêt, où le prototype que nous attendons risque de faire apparition. J'ai montré à mes nouveaux compagnons comment poser les pièges. Puis nous nous sommes séparés en deux groupes pour les installer autour de notre camp. Toute la troupe est ragaillardie. Nous attendons la venue de notre ennemi avec impatience. Enfin, pas tout le monde. Quincy nous a évités et s'est réfugié dans la bâtisse. Quant à Océane. Elle nous a aidés à tailler des perches mais, bien vite, elle s'est retirée. Elle semblait perdue. Est-ce à cause de ces visions ? Certainement. J'aimerai pouvoir lui parler, peut-être même l'aider. Mais je ne sais pas comment l'aborder m'intimide parfois. 

― Bien, il faudra faire attention quand nous passerons par-là, lance Alban.

― Pourquoi ? demande Alaska. T'as l'intention de revenir ici, ce soir ?

― Pour pisser... Et en plus faudrait que nous cherchions à dîner.

― Nous n'avons pas installé de pièges partout pour l'instant. Là-bas, montre Flame, la voie est encore libre. Il faudra que nous en installions d'autres dans les jours à venir.

― Il est 16 heures 15, on a une heure pour chasser du gibier, précise Alban.

― Tu ne voudrais pas simplement te contenter de fruits ! commente Elron. Enfin, je veux dire qu'autour de nous y'a des fougères. Certaines sont comestibles.

― Hey Pan, dit Alaska en lui tapant sur l'épaule. Tu pourrais peut-être nous faire pousser un champ de tomelos (fruit à la forme d'une tomate ayant le goût de pamplemousse) ! Ça nous faciliterait la tâche.

― T'aimerais que je te fasse un potager tant que t'y es ?

― Ouais, pourquoi pas ?

Nous rions. L'atmosphère s'est vraiment détendue. En quelques heures, des personnes que je ne connaissais pas sont devenus des amis avec qui je pouvais discuter comme si je les connaissais depuis longtemps. Moi qui avais peur, en tant que Fardeau, d'être abandonnée. J'ai maintenant l'esprit tranquille. Nous pouvons nous faire confiance et nous allons nous entraider. Je suis sûre que nous vivrons une belle aventure. Tous ensembles.

― Bien, moi, j'ai le sens de l'ouïe, reprend Alban, ce qui m'aide à chercher du gibier.

― Nous ne devrions pas trop nous éparpiller, commente Flame. Si tu as une ouïe bien développée tu devrais entendre ton gibier et le chercher dans le coin.

― Ok ! Je ne vais pas plus loin que cinq mètres !

Alban disparaît comme une flèche. Son don est donc la vitesse. Moi aussi, il va falloir que je cherche de quoi me nourrir. Je fixe les arbres autour de moi.

― Je vais cueillir des noix, dis-je, vous pouvez toujours ramasser les pousses de fougères.

― Fais attention, lance Flame.

Je lui souris, mais je ne vois pas ce qui pourrait m'arriver. Quoi qu'il en soit, ça me fait plaisir qu'il s'inquiète pour moi. Et avec ce qui s'est produit hier soir avant que nous ne prenions la route, tout est resté gravé dans ma mémoire. Il a dit qu'il voulait me connaître davantage. Et moi aussi j'en ai envie.

Je vole tout en haut pour contempler le paysage. Le ciel est gris, comme s'il allait pleuvoir. Je cueille quelques noix que je mets dans mon blouson. Soudain, je ressens de nouveau cette sensation de mal-être comme la dernière fois dans le temple en ruine, comme hier dans la jungle avec ces monstres qui nous poursuivaient. Le ciel, au loin, est nuageux. Un tourbillon et des éclairs se forment. Seigneur ! Je repense aux pluies acides dont Hilda nous a parlé. Je redescends comme une flèche.

Améthys saison 1 _  Le Fardeau I (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant