Chapitre 7

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X FLAME X

AMÉTHYS RISE M'INTRIGUE. Je n'arrive pas à pénétrer son esprit. C'est comme s'il y avait un mur. Ce n'est pas normal. Quand quelqu'un nous bloque, on entend un sifflement et on commence à avoir une migraine. Tout à coup, Pan me frappe au dos, m'extirpant de mes pensées.

― Le cours est fini, dit-il.

Vraiment ! Je ne l'avais pas remarqué.

― Tu es bizarre depuis la rentrée. Tu n'aurais quand même pas recommencé ? soupire – t-il d'un air inquiet.

― Si, et Snow m'a arrêté comme d'habitude.

Pan me fixe un peu choqué.

― D'habitude tu mets une semaine à t'en remettre qu'on ne te trouve pas en classe !

Je dirige mon attention vers Améthys qui quitte la salle en compagnie de cette fille rousse à couette. Elle a le sourire aux lèvres. Ses lèvres sont roses, ni trop fines, ni trop pulpeuses. Son teint est très clair, ses cheveux sont très noirs avec des reflets violets. C'est la première fois que je dévisage autant une fille. Elle n'est pas maquillée, les lowclass n'ont pas ce privilège, et pourtant son visage semble rayonné. Je grimace à cette pensée.

― Qu'est ce qui t'est arrivé cette nuit-là, Flame ?

Je regarde Pan de nouveau.

― Rien.

― Qu'est-ce qu'il y a ? interroge Océane.

― D'après toi ? répond Pan

― Tu as encore essayé de t'enfuir ? Tu sais que si ton père l'apprend...

― Ne me parle pas de mon père, lui coupé-je la parole. Le fait d'entendre ce mot me fait sortir hors de mes gonds.

― Tu as essayé de t'enfuir ? Quand ? Tu as l'air en pleine forme. C'était bien avant la rentrée ! avance Mélik.

― Oui, mais ça va. J'ai décidé de rester jusqu'à la fin.

― La fin de cette année ou la fin de la graduation ? demande Pan.

― La fin de la graduation. J'ai déjà choisi mon fardeau.

Mélik et Atlas me fixent avec étonnement.

― Tu as déjà choisi un fardeau ? cancane Océane. On en a discuté avec les troisièmes années. Il vaut mieux les laisser sur place et crever. Tous les cinq nous pourrons mieux accomplir nos quêtes ensemble sans avoir à traîner un fardeau.

Mon front se plisse. Cette idée m'aurait paru logique avant ma rencontre avec Améthys. Mais quelque chose me dit qu'elle ne sera pas un fardeau. Je dois savoir pourquoi elle ne réagit pas à mon pouvoir, ni pourquoi je n'arrive pas à pénétrer ses pensées. Je suis un upperclass de type dangereux. Elle aurait dû mourir ce soir-là.

― Libre à vous de faire ce que vous voulez de vos fardeaux mais vous ne toucherez pas au mien.

La mésentente règne sur le visage d'Océane. Je connais cette mine. Elle va essayer de me faire changer d'avis mais il en est hors de question cette fois.

― Je peux savoir qui c'est pour que tu veuilles le protéger ? quémande Atlas.

― Protéger ? Je ne cherche à protéger personne. Mais j'aurai besoin de ce fardeau. Vous le saurez au moment voulu.

Je dévale les escaliers.

― Où est ce que tu vas ? Tu ne viens pas déjeuner ? demande Océane.

― Non, je n'ai pas faim. On se retrouve tout à l'heure.

Même si je fais partie des cinq éléments. À cause de mon pouvoir que je ne peux pas contrôler, j'ai beau avoir des amis, mais je sais qu'un jour, ils risquent de perdre la vie à cause de moi. Alors, je préfère mettre un peu de distance entre nous.

Je presse le pas à la recherche d'Améthys. J'ai un odorat hyper développé. Je me suis déjà imprégné de son odeur qu'il m'est facile de la retrouver. Elle sent l'huile d'amande douce et la fleur d'oranger. Certainement l'odeur de sa crème de douche. La seule dans le campus à ne pas sentir l'odeur d'un fruit. Je la sens puis je me dirige dans sa direction. Elle marche dans le jardin, certainement vers le réfectoire du Gouffre. Elle est toujours avec la rouquine. Il faut que je l'attrape et que nous parlions avant que les cours ne reprennent dans une heure. Je m'enflamme et fonce à la vitesse de la lumière. Les étudiants ne peuvent pas me voir tellement je vais vite quand je fais ça. Alors sa copine ne comprendra pas ce qui s'est passé. Le seul risque est qu'Améthys ne survive pas. Mais je dois m'assurer que je n'ai pas rêvé et que mon pouvoir n'a aucun effet sur elle.

En un éclair, je l'attrape par la taille. Elle crie, épouvantée. Je me cache derrière des buissons et la pousse contre un arbre avant de reprendre ma forme humaine. Elle se cogne la tête. Sa veste et une partie de son tee-shirt ont pris feu et le bas de son dos est nu. Il y a des brûlures mais en quelques secondes elles disparaissent ! J'enlève un gang et je l'attire vers moi posant ma main sur sa bouche pour l'empêcher de crier.

― Pas un bruit, pas un geste ou je te tue !

C'est la première fois que je suis en contact avec quelqu'un, que je sens la peau d'une personne. Ses joues et ses lèvres sont douces. Son souffle saccadé caresse mes mains. Jamais je n'aurais imaginé pouvoir éprouver ce genre de sensation un jour.

― Je te libère mais tu n'as pas intérêt à crier.

― Hum, bafouille-t-elle.

Je m'écarte d'elle. Elle se retourne et reprend sa respiration. Elle me décoche un regard stupéfié et ses joues rougissent.

― Que... Qu'est-ce que tu veux ? bredouille-t-elle.

― Je voulais savoir si c'était réel.

Cette fois c'est toute sa tête qui est rouge.

― Tu n'as rien compris crétin ! Je ne sais pas ce qui se passe !

Je sens l'odeur de la transpiration. Elle me ment à coup sûr. Elle regarde autour d'elle l'air en colère et soudainement, elle s'accroupit dans les buissons.

― Le professeur Laine a dû te repérer. On dirait qu'il se dirige par ici. Je ne veux pas me faire prendre. Normalement, en me prenant comme ça, j'aurais dû brûler, dit-elle en retirant les restes de sa veste.

Je flaire l'odeur de Laine. Il se trouve loin, certainement dans le hall des instructeurs en train de me chercher par la fenêtre. Je m'accroupis en face d'elle.

― Tu as un don de clairvoyance.

Elle ne me répond pas.

― Une lowclass, comme toi, ne serait pas capable d'avoir ce type de don, ajouté-je.

― J'ai dit que je ne parlerai pas. Tu peux essayer de pénétrer dans mon cerveau, je t'en empêcherai.

Je ricane certainement pour cacher le fait que je n'y parviens pas. Mais aussi parce qu'une petite lowerclass me tient tête.

― Je ne plaisante pas, enchaîne-t-elle, rouge de colère.

Je lève la tête pour observer le Dôme, notre établissement principal. Derrière l'édifice, se trouve l'entrée du mur qui encercle le campus. C'est derrière ce Dôme qu'on franchira la porte dans quatre mois pour se rendre sur Tétra. Je la regarde de nouveau, ses yeux sont en amandes et de couleur indigo.

― Très bien alors. Si tu ne veux pas que je te tue. Tu n'as qu'à me montrer de quoi tu es capable.

Elle grimace l'air inquiet, quant à moi, je m'en vais.


Améthys saison 1 _  Le Fardeau I (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant