A terre

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Leila. Même Jour. Même Endroit.

Je suis sortie de son bureau avec toute la dignité qui me restait, les épaules droites, la poitrine vers l'avant. Mais la vérité c'est qu'intérieurement, j'étais brisée.

Brisée de toutes les façons qu'il est possible d'être brisée et trahie. Je me sens salie et plus que tout, humiliée.

Je n'ai rien vu venir.

Je n'ai rien anticipé.

J'étais tellement perchée sur mon nuage égocentrique de PDG, femme forte, intelligente et redoutable que j'ai été aveuglée. Aveuglée par tous mais surtout par Adrien, sa belle gueule, son bagout, son arrogance et sa façon d'utiliser son corps et ses mains sur moi...

Mon ego vient de se fracasser sur le sol de son bureau. J'ai besoin de parler à quelqu'un avant d'aller me cacher quelque part pour pleurer un bon coup. Après, je mettrais un plan d'action en place. Même si je dois y perdre jusqu'à mon dernier string, je jure que pas un ne s'en sortira comme ça.

Pas avec moi.

PAS. AVEC. MOI.

Comme Rambo, je vais enfiler mon bandana rouge, et mon couteau. Une belle lame, d'au moins dix-huit centimètres, parfaitement aiguisée, que j'utiliserais pour soulager tous ses traîtres du poids respectif de leurs pénis. Après quoi, je recommencerai tout à zéro, s'il le faut.

Assise à même le sol dans un coin de la chambre, les jambes remontées contre mon torse, le menton posé sur mes genoux, je réfléchis à mes erreurs, mes fautes et tout ce qui fait que j'en suis là aujourd'hui.

Jamais plus, je ne ferais confiance à un homme. Jamais plus, je ne tomberais amoureuse non plus. Parce que c'est ça qui me fait le plus mal finalement. Je comprends que si je souffre autant, c'est parce que j'ai eu la faiblesse de tomber amoureuse de ce connard. Je me suis prise à mon propre piège du jeu de la séduction et du désir. Je me rappelle son apparition dans le bureau de Richard, alors que j'étais en train de copieusement le menacer. Il est arrivé, hiératique et beau, dans son costume gris parfaitement ajusté. Il s'est posté à côté de son frère et arqué son sourcil sans manifester plus de réactions. Comme s'il avait l'habitude de gérer des furies de mon espèce... La première pensée qui m'a traversée alors, c'est que je le voulais. Oui, c'était viscéral. Je devais l'avoir dans mon lit.

C'était puéril, et parfaitement inepte comme réaction, maintenant que j'y pense. C'est pour ça qu'il m'a eu aussi facilement.

Je ferme les yeux, en laissant échapper une larme... Puis deux...

Et le premier prix de la débilité profonde revient à... Leila Michel !!!! On applaudit bien fort Mesdames et Messieurs !!!!

Quelqu'un frappe à la porte.

- Entrez.

- Lei ?

Marjorie entre avec des vêtements dans les bras. Quand elle s'avance et qu'elle me voit, elle s'arrête en fronçant les sourcils.

- Bon, qu'est-ce que t'a encore fait cet idiot ?

Je soupire en me relevant et en essuyant d'un geste rageur mes larmes.

- Rien que je n'ai mérité. Il n'y a qu'une abrutie ici, et c'est moi.

Marjorie reste debout, impassible. Pas un de ses muscles ne bouge. J'avoue, elle ferait un super PDG elle aussi au CAC40.

- C'est la minute autoflagellation ? elle me demande de sa voix rauque. Non parce que si tu as besoin d'être fouettée, punie ou autre, il y a ici, des dominants qui seront ravis de te rendre ce menu service...

Back Fire - Edité et en vente-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant