Au Blue Lagoon

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  Adrien.

J'ai réussi à lâcher Leila deux minutes. Je la regarde évoluer dans mon monde pour une fois. Sur mon territoire. Et j'aime ça. Elle est ce qui manque à ce lieu : une âme.

Elle évolue au milieu du salon et caresse du bout des doigts le cuir du canapé, le bois de la table, le velours des rideaux... Elle tourne sur elle-même et enlève son bonnet et sa doudoune. En dessous, elle porte un pull vert d'eau qui marque sa taille fine et sa poitrine menue. Elle est ravissante et à croquer... Comme une pomme...

Leila se retourne vers moi.

- Je ne comprends pas comment tu supportes tout ce froid et toute cette neige...

Je pouffe.

- Tu vieux bien m'expliquer ce que tu as contre la neige, s'il te plaît ?

Leila se réchauffe les mains près de la cheminée, m'offrant la vue de son fessier magnifique. Je m'approche tout à côté d'elle.

- Alors ?

Leila se pince la lèvre et hésite. Je fronce les sourcils. J'ai touché un point sensible ?

Je l'attrape par les épaules et la force à me regarder.

- Leila, on a beaucoup de choses à se dire toi et moi. Beaucoup de choses à mettre à plat aussi. J'ose croire que si tu es venue, c'est parce que tu as décidé que tu pouvais me faire confiance, que tu pouvais me laisser une chance...

- Parce que dans la rue, la neige ça voulait dire qu'on pouvait te retrouver mort le lendemain.

Elle baisse les yeux. Je suis déstabilisé. Elle poursuit :

- J'ai peur Adrien.

- Peur ? Toi ? Mais enfin de quoi ?

- De toi, de nous, de ce que tu pourrais me faire si finalement tu te rends compte que je ne suis pas celle qu'il te faut. Comment fera-t-on au bureau ? Déjà que je te mords les trois quarts du temps...

Je souris et secoue la tête.

- Toi, tu me mords ? Je croyais plutôt que c'était moi...

Elle me repousse et me jette un regard noir. Enfin une réaction connue...

- Ne joue pas avec moi Erria ! Jusqu'à preuve du contraire, j'ai toujours réussi à te mener par le bout du nez et tu n'y as vu que du feu, alors ne fais pas comme si tu étais plus intelligent que moi ! N'essaie même pas de penser un quart de seconde de plus que tu peux me dominer à ce niveau-là !

Bien, c'est l'heure de la faire disjoncter.

- Merci, Michel mais je me serais bien passé de votre intelligence ces derniers temps ! Ça m'aurait évité de m'inquiéter pour une garce telle que vous qui me demande de lui obéir aveuglément mais qui refuse de me rendre la pareille ! Ça m'aurait évité aussi une balle dans le poumon et ma société en difficulté !

Elle recule et serre les poings, mais ne me répond pas. Elle sait que j'ai raison.

- Tu es là à te plaindre que tu ne peux faire confiance à personne, mais tu ne laisses aucune chance aux autres Leila. Aucune. C'est sûr comme ça tu ne seras jamais blessée. Mais tu ne seras jamais aimée non plus ! C'est ça que tu veux ?

- Je... Non... Je...

Je m'approche d'elle en la regardant de toute ma hauteur. Leila est obligée de lever les yeux vers moi. Je veux m'imposer. Il faut qu'elle me cède maintenant.

- Pourquoi tu es venue ?

Elle inspire et hésite. Le combat intérieur en elle fait rage. Je peux presque sentir son sang bouillonner... Je lui attrape le menton et lui tiens le visage face au mien. Nos nez se frôlent.

- Pourquoi. Es. Tu. Venue ?

- Pour toi, réussit-elle à articuler.

J'hausse un sourcil.

- C'est tout ?

Elle se mord la lèvre.

- Leila ! je tonne. C'est tout ?

- Non.

Son corps se raidit. Un éclair de fureur passe dans ses yeux verts. J'y lis aussi une pointe d'excitation. Elle se redresse.

- Je veux que tu m'apprennes à lâcher-prise.

Je penche légèrement la tête et ma bouche vient frôler un point sous son oreille. Je souffle :

- Lâcher-prise ?

Elle pose son front contre mon torse et ferme les yeux alors que je lui mordille le cou. Ma main se faufile dans le creux de ses reins et descend dans son pantalon. Je lui pince les fesses légèrement. Elle gémit.

- Je veux que tu me soumettes.

Ça y est. Elle a capitulé. Je ferme les yeux et grogne de contentement. Elle frémit. Je l'embrasse profondément enroulant ma langue autour de la sienne, caressant son palais, suçotant sa bouche...

Quand je la lâche, nous sommes pantelants. Et ça ne fait que commencer.

- Viens.

Je lui tends son bonnet et sa doudoune. J'attrape mes clés et je la tire par la main.

- On va où ?

Leila est obligée de courir pour suivre mes grandes enjambées.

- Tu verras bien. Grimpe ! je lui réponds en désignant le 4x4.

Elle se retient pour ne pas m'engueuler. Elle n'aime pas que je lui donne des ordres. J'adore la voir se... contenir. J'hausse un sourcil et lui jette un œil noir. Elle monte et croise les bras, boudeuse.

Vingt minutes plus tard, nous arrivons en vue d'un site très prisé des touristes : le Blue Lagoon. Il s'agit de l'endroit le plus connu d'Islande pour apprécier les bienfaits des sources d'eaux chaudes. Ce lac, aux reflets aigue-marine, est artificiel et est alimenté par les rejets d'une centrale géothermique. Un lieu incontournable avec son décor lunaire de champs de lave et de lichen que l'on distingue à travers un halo de fumée vaporeuse.

Leila ouvre grand les yeux comme une gosse en descendant de voiture.

- Je n'ai pas de maillot, lâche-t-elle d'un air ahuri.

Je souris, coquin.

- Tu n'en auras pas besoin. On va commencer par un massage de toute façon.

Les employés de l'établissement me connaissent bien. Ils me saluent en anglais. Je leur réponds en souriant. J'emmène Leila dans une cabine de massage tout en bois où nous attend un grand blond bien bâti que je connais très bien. Je le salue d'un signe de tête.

- Je te présente Elvar. Il sera ton masseur. Maintenant déshabille-toi.

Ma voix est dure.

Leila se retourne d'un bloc prête à me sauter à la gorge. Je croise les bras et la défie du regard. Ses narines palpitent de rage. Elvar reste de marbre, mais la lueur dans ses pupilles m'indique qu'il est content de me revoir... Tu m'étonnes...

- J'ai dit : déshabille-toi.

Leila inspire et commence à s'effeuiller. Le bonnet. La doudoune. Son pull. Ses bottes. Son pantalon... Je ne rate rien du spectacle. Elvar non plus.

Elle se retrouve dans un ensemble en dentelle et en satin rose poudré...

Seigneur Jésus ! La température de la pièce atteint des sommets.

Note à ma secrétaire : penser à investir dans l'affaire de Marjorie...

- Stop ! Garde tes sous-vêtements et allonge-toi sur la table. Sur le dos.

L'islandais lui tend la main. Elle hésite et déglutit, mais grimpe courageusement et s'offre à nos yeux concupiscents. Elvar à sa droite et moi à sa gauche.

- Ferme les yeux Leila et ne les ouvre en aucune façon. Tu as interdiction de bouger. Est-ce que tu as compris ?

Elle hoche la tête.

- Bien.

Le silence se fait. Le taux d'hormones de la pièce ne pourrait pas être plus élevé. La peau de Leila se couvre de chair de poule. Ses tétons se dressent, ses cuisses se serrent. Je devine la moiteur de son sexe. Je la sens même.

- Je crois que nous allons commencer par le haut Elvar.

L'islandais grogne.

- Ekkert vandamál.  

Back Fire - Edité et en vente-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant