Le Club

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Leila. Même Jour. Même endroit.

J'ai dû enlever mes chaussures pour pouvoir courir plus vite dans les escaliers. Adrien me devance et j'admire en cet instant son endurance. Il est tout juste essoufflé quand nous arrivons en bas. Il m'attire dans ses bras et pose un baiser chaste sur mon front.

- Ne bouge pas. Je vais voir si la voiture est là.

Il ouvre précautionneusement la porte de secours et jette un œil à l'extérieur. Il referme précipitamment.

- Merde ! Merde ! Merde !

- Quoi ? je lui demande.

- Anaximandros est là.

- Hein ?

- Sur le trottoir d'en face. Je vais lui faire la peau.

Je fronce les sourcils perturbée. Pourquoi est-ce qu'il se montre ? À quoi ça l'avance ? S'il cherche à me faire peur un peu plus, il peut aller se rhabiller. Quand bien même ce serait le cas, que jamais je ne lui montrerais. Je préférerais passer sous un semi-remorque plutôt que de lui montrer qu'il peut m'atteindre.

Je ne comprends pas toute cette histoire. Mon instinct me dit que Kostas n'est qu'un leurre. Il a peut-être eu pour mission à un moment donné de me dessouder, mais ce n'est pas lui derrière le coup de feu, ni un de ses hommes de main. Si ç'avait été le cas, je serais déjà morte... En plus, Kostas a beaucoup trop à perdre. "ILS" l'ont déjà sorti une fois du pétrin. Ils ne le feront pas une seconde fois. Surtout en sachant mes liens avec l'un des journalistes les plus connus du PAF, qui peut faire sortir à tout moment les squelettes du placard et déclencher un véritable Armageddon médiatique. Kostas ne se montre que parce qu'on le lui a demandé et parce qu'il doit avoir un alibi en béton armé. Il sait qu'il ne risque rien à cette manœuvre. Il joue le rôle de l'assistante du magicien. Il détourne l'attention du spectateur.

Non, non, non... Rien n'a de sens dans cette foutue histoire.

Pourquoi moi ? Qu'est-ce que j'ai de plus qui fait que l'on s'acharne comme ça ? J'ai beau réfléchir, je n'arrive pas à me focaliser sur ce qui semble véritablement important dans cette affaire.

- Lei ?

Je redresse la tête surprise. Au prise avec mes pensées, je n'ai pas entendu Adrien.

- Pardon, tu disais ?

- Il faut qu'on y aille. La voiture est là. Donne-moi ton téléphone.

- Adrien...

- Il ne faut prendre aucun risque. Donne.

Il se rapproche de moi, avec son air dominateur et froid. Et c'est plus fort que moi, je capitule. Est-ce que cet homme arrêtera un jour de me faire cet effet-là ? Je lui tends mon Black Berry. Il écrase d'un coup de talon sur le sol et fait de même avec le sien.

- Il faut que l'on devienne invisible pour les quatre prochains jours. C'est vital. Pas de coup de fil. Pas de contact. Avec personne.

J'hausse un sourcil et le regarde attendrie et amusée à la fois.

- Merci, Erria. Mais je connais les règles. J'ai fait la Colombie, tu te souviens ?

Il sourit à son tour.

- Hmm, oui et tu t'es bien gardée de nous dire que tu avais failli y rester.

- Mais je suis toujours là et il n'est pas encore né celui qui m'aura sans que je ne me batte avant. Je dirais même que si je dois perdre, je ferais tout pour emporter un bout de la peau de ses couilles avant.

Back Fire - Edité et en vente-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant