La loi de l'emmerdement maximum

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20 Mars 2015. Leila. Paris.

La comptabilité vient de me renvoyer la dernière version de notre bilan comptable pour approbation et archivage. Rien que de voir ces deux mots " Bilan Comptable", j'ai encore envie de pleurer. Je croule sous les emmerdes et rien ne semble vouloir s'arrêter.

Voici ma liste, et elle s'allonge de jour en jour...

1- Je suis amoureuse d'un AAA. Traduction : Abruti, Amoral et Arrogant.

2- Je suis toujours la cible de trafiquants. Les lettres de menaces ont repris de plus belle et Mayorca me suit comme mon ombre désormais.

3- Le procès Jamesson ne s'annonce pas sous les meilleurs augures, loin de là. Les journalistes font tout un pataquès d'un présumé défaut de sécurité à la mine et du coup nous sommes nous-même sur le banc des accusés...

4- Poliakoff, aussi, qui me les brise en renégociant chaque terme du contrat depuis qu'Adrien est hors service pour une durée indéterminée...

5- Les plans toujours plus tordus de notre petite communauté pour essayer de nous rabibocher Adrien et moi.

6- La Morue enfin, j'ai nommé Stacy Valone qui gigote, frétille et vibre autant qu'elle le peut depuis qu'elle a compris qu'Adrien et moi c'était fini. Jamais je n'ai autant rêvé de la chute d'un astéroïde que depuis qu'elle rentre dans mon bureau tous les matins pour faire ce qu'elle appelle son" Day Brief". C'est qu'il faut qu'elle rende des comptes à M. Erria, vous comprenez...

Non, je ne lève pas les yeux au ciel ; et non, ce n'est pas vrai je n'ai pas soupiré...

Mauvaise langue ? Moi ?

Et pour couronner le tout, Vincent vient de m'appeler pour me demander si j'acceptais un rendez-vous avec une certaine Johanna Goelzer.

Oui, vous avez bien lu. Et non, vous ne vous tapez pas une hallu.

La loi de l'emmerdement maximum vient encore de frapper.

J'ai bien dû mettre une bonne minute à m'en remettre et à sortir une réponse à mon assistant, qui devant mon manque évident de réaction, est venu chercher sa réponse directement dans mon bureau. Quand il m'y a trouvé en train de déchiqueter ce foutu bilan comptable à main nue, il m'a regardé et balancé :

- OK. Je vais dire non. Ce n'est pas une bonne idée.

Je l'arrête d'un geste après que l'intégralité de mes neurones est opérée un "Reboot".

- Non Vince, attends. Trouve-moi un créneau sur un midi. Je veux avoir du temps pour parler avec elle.

- T'es sûre Boss ? Tu ne lui dois rien et elle n'a pas à venir t'importuner non plus...

- Je sais, mais ça m'intrigue qu'elle veuille me voir. Je...

Vincent entre, ferme la porte, croise les bras et me dévisage en haussant un sourcil.

- Chérie, on ne me la fait pas à moi. Tu veux aller à la pêche aux infos...

Je lui fais un sourire en coin.

- Je ne vois pas du tout de quoi tu parles.

Il s'esclaffe.

- Bien sûr et moi je suis Bob Marley !

- Plutôt Bob l'éponge, je dirais.

Il redevient sérieux, s'approche de mon bureau et s'appuie des deux mains dessus pour mieux me surplomber :

Back Fire - Edité et en vente-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant