Avec ou sans sucre ?

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Étant dimanche, j'en ai profité pour faire une grasse matinée. Enroulée dans les draps d'Ayden, je respire son odeur. Je suis harassée par cette semaine éprouvante. Même si Pauline m'est venue en aide, les journées paraissaient sans fin. J'ai été très satisfaite par son travail.

Allongée en diagonale dans le lit, je me tourne et ouvre le petit rideau. Ce simple geste m'avait manqué : voir la mer le matin. Le bleu s'étend à perte de vue, légèrement perturbé par quelques vagues. Le soleil est à son zénith. Son reflet m'éblouit et je reporte mon regard à l'intérieur, sur le plafond blanc. Je me sens tellement bien sur ce bateau, bercée par le balancement de l'embarcation.

Pour tout dire, lorsque je me suis remise à vivre dans mon appartement, je trouvais cela maussade et sans intérêt. Vivre sur un bateau est plus exaltant, plus agréable.

Depuis que j'ai permis à Ayden de revenir dans ma vie, il me traite comme une princesse. Il s'occupe de tout, m'écoute sans broncher. Pour tout dire, ça me gêne. Je ne veux pas d'une relation où l'un donne et l'autre reçoit. Je préférerais que ce soit dans les deux sens. Il continue de s'en vouloir de m'avoir menti et, de mon côté, je ne lui ai pas entièrement pardonné. Pas encore.

Lentement, je prends une position assise avant de rejoindre le salon. La pièce à vivre s'avère vide. Mon petit ami n'est pas là. La porte d'entrée est verrouillée, mais le double de ses clefs est posé sur la table. Un gilet lui appartenant traîne sur une chaise. Je m'en empare et l'enfile.

14H09 ? Vraiment ? Vagabondant, je tombe sur un mot. Une écriture penchée et élégante me permet de lire :

Je suis sorti faire des courses, je n'en ai pas pour longtemps.

Ayden

Un petit sourire étire mes lèvres. Il a une manière d'écrire distinguée pour un homme. Les boucles de ses lettres sont longues et fines.

J'ai l'impression de me trouver dans un autre monde, seule sur la mer. Je m'assieds sur le canapé et reste là, à ne rien faire. Juste profiter de cet instant de calme. Lorsqu'Ayden finit par rentrer, je tourne la tête vers lui.

— Tiens, ma marmotte est réveillée ? s'amuse-t-il en posant ses deux sacs de courses par terre.

— Ce n'est pas le surnom le plus mignon que j'ai entendu, marmonné-je.

Son rire rauque remplit la pièce, pour mon plus grand plaisir. Il me sourit et vient m'embrasser avant de ranger ses achats, sifflotant.

— Pourquoi cet air content ? m'enquiers-je, curieuse.

— J'ai un cadeau pour toi.

Fièrement, il me tend un sachet. Étonnée, je mets ma main à l'intérieur et en sors la robe que j'avais vue à Perpignan. Robe qui, d'ailleurs, nous avait menés à une dispute.

— Tu n'aurais pas dû, soufflé-je, gênée.

— Je voulais te faire plaisir.

— Ayden, c'est vraiment très gentil de ta part. J'apprécie, sincèrement. Seulement, arrête de me donner en refusant de recevoir. Je ne veux pas être la personne qui reçoit tout, lui dis-je doucement.

— Ce n'est pas du tout mon but, s'offusque-t-il.

Je dépose l'habit à côté de moi et pose ma main sur son visage blessé.

— J'en suis consciente. Je sais que tu penses bien faire. Mais laisse-moi de la place dans notre couple, lui expliqué-je calmement.

— Je ne voulais pas que...