Chapitre 63 - Vénus -

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 Pendant quelques instants, j'ai bien cru que j'allais le perdre. J'ai vu son regard se durcir lorsque Nexus a craché pour ma virginité. Même ses élucubrations mentales se sont arrêtées. Cette nouvelle l'a ébranlé bien plus que je ne pensais cela possible. Notre conversation m'a tout de même réchauffé le cœur. Il me maintient contre lui, mais je sens aussi sa tension.

La soirée se poursuit, nous apprenons que le peuple festoie en l'honneur de la nouvelle loi. Apparemment, elle est bien plus accepter que les gens de la noblesse ne l'auraient cru.

Wisk me relâche pour aller discuter avec son ami, mais je n'ai plus envie d'être présente, alors j'en profite pour m'éclipser. Je me rends jusque dans mes appartements. La solitude, voilà ce dont j'ai besoin. Les prêtresses passent beaucoup de temps seules, nous apprécions la compagnie, mais avoir des instants de paix est primordial.

J'ouvre la porte qui donne sur ma terrasse, puis j'observe mon royaume. Il est en liesse, je ne pensais pas que ma proclamation prendrait une telle ampleur, mais j'en suis heureuse.

— C'est ici que tu te caches, murmure Wisk en m'enlaçant.

— J'avais besoin de calme.

— Pour ?

— Apaiser mon tumulte, réponds-je doucement en me tournant vers mon époux.

— Qu'est-ce qui te tracasse, ma reine ?

J'hésite une seconde avant de jouer carte sur table.

— Est-ce que tu souhaites rompre notre engagement ?

Sa paume se lève, il remet une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, la pulpe de son doigt effleure ma peau, un frisson me parcourt.

— Non, Vénus, je ne veux pas te quitter, mais tu aurais dû me le dire. Pourquoi avoir pris une telle direction ? demande-t-il tendrement.

— Tu sais pourquoi...

Nous nous observons en silence, il comprend sans que je n'en dise plus.

— Ma vie, murmure Wisk.

Son pouce caresse ma joue, ma paume rejoint la sienne et mon visage se love contre sa main. Qu'il sache une partie des choses me permet de mieux respirer. Être la seule au courant est pesant, mais ça au moins je peux le partager en partie avec lui. Même si ce n'est qu'une infime part, cela me soulage et allège mon âme.

Sa bouche s'impose avec douceur sur la mienne, je me laisse envahir par toutes les sensations que je ressens. Sa langue cajole ma lèvre avant que je ne m'ouvre pour lui. Mes paumes se posent sur son torse, mes doigts crochètent son haut et je le maintiens contre moi. L'une de ses mains s'arrime à ma nuque pendant que l'autre se pose sur mes reins. La tension dans mon corps augmente avec une férocité dangereuse. Notre baiser prend une tournure plus passionnée, plus urgente. Mes paumes glissent pour déboutonner sa veste, puis lui enlever. Je me retrouve vite collé à la balustrade, mais je m'en moque. Il est temps, j'ai faim de lui.

— Vénus, murmure-t-il entre deux baisers.

— Oui ?

— Est-ce que c'est ce que tu désires vraiment ?

Il doute de moi, je ne peux pas lui en vouloir. Je fais léviter mon drap de lit, puis je le déchire. J'entreprends un nœud coulant avant de coincé un pan dans ma bouche, puis je mets mes mains dans mon dos et dans le nœud que je viens d'effectuer. Ensuite je resserre d'un coup sec à m'en brûler la peau. Moins d'une seconde plus tard, je suis agenouillée sur le sol, la tête baissée.

— Vénus, s'exclame-t-il.

Je reste silencieuse parce que j'attends qu'il fasse un choix, celui de m'accepter telle que je suis ou de me repousser.

— Vénus, regarde-moi, ordonne-t-il .

J'obéis sans chercher plus loin. Je lis l'incompréhension dans ses prunelles mauves.

— Pourquoi ? Et j'attends une réponse immédiatement.

— Je sais depuis des années quels sont mes penchants, Wisk. Être grande prêtresse m'aurait octroyé un poste avec des fonctions presque étouffantes, mais celui de reine me prend à la gorge. J'ai besoin d'aide pour respirer, j'ai besoin de ce moment où mon corps reprend ses aptitudes naturelles, j'ai besoin de ce moment où la réflexion n'existe plus où j'ai le droit d'être qui je suis. Ne crois pas un instant que je ne sais pas où je mets les pieds. Les prêtresses sont renseignées sur la sexualité dès leur plus jeune âge et depuis ce jour, je sais que je ne désire qu'une chose: la soumission.

Sa respiration s'accélère, je le vois à sa poitrine. Il ne devait pas se douter que je savais vraiment où je me dirigeais.

— J'aime tout ce qui à trait au bondage, aux liens, j'aime avoir peu de contrôle, parce que chaque jour est un combat pour garder mes pouvoirs sous mon joug. La douleur peut être salvatrice, mais me punir comme un animal jamais, donc oublie tout ce qui peut-être lié à une cravache ou un fouet. Le voyeurisme ne me dérange aucunement, mais l'exhibitionnisme même pas en rêve.

Il ferme les yeux, il use visiblement de tout son self-controle pour ne pas se jeter sur moi. Brusquement, ses prunelles s'ouvrent de nouveau et je sais que j'ai l'autre côté de la personnalité de mon mari.

— Aucun autre homme ?

— Aucun, soufflé-je fébrilement.

Il m'aide à me relever, Wisk défait le nœud, il retire seulement une de mes mains, mais laisse l'autre emprisonnée. Ensuite, il récupère le drap et déchire un pan de tissu. Il commence à le plier, jusqu'à créer une bande.

— Tourne-toi, exige-t-il.

Une nouvelle fois, j'obéis. Le tissu se dépose devant mes yeux, il le serre autour de ma tête. Je ne vois plus rien ! Il se colle dans mon dos, sa chaleur irradie contre ma peau, cette sensation est complètement grisante ! Wisk m'embrasse dans le cou, mon souffle se bloque.

— Me fais-tu confiance ? me questionne-t-il.

— Inconditionnellement.

Sa main m'oblige à tourner le visage vers ma droite et sa bouche capture la mienne. Je m'accroche à ce que je trouve : la rambarde. Sa paume relève un côté de ma robe, puis elle glisse entre mes cuisses. Un gémissement m'échappe lorsqu'il effleure mon clitoris.

— Parfaite, murmure-t-il.

Il tire sur la ficelle reliée à mon poignet et mon bras se retrouve coincé dans mon dos pendant qu'il m'effleure de nouveau. Mon souffle se saccade, mon corps ne peut pas se cambrer sous l'afflux du désir. Sa prise sur mon bras me maintient droite. Il cajole mon bouton de rose avec une dextérité incroyable. Toutes les sensations se télescopent en moi, je perds littéralement pied en quelques secondes, foudroyée par l'orgasme. 

L'initiation d'une reineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant