Chapitre 34 - Wisk -

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Quelques minutes plutôt.

La décision de venir rejoindre Vénus n'a pas été compliquée à prendre. Nous devons nous apprivoiser et pour cela, il faut que nous passions du temps ensemble. Ce n'est pas en vivant séparés que ça arrivera. La rejoindre était donc la seule solution.

Le Palais est aussi beau que je le pensais. Je n'avais pas le droit d'y entrer jusqu'à mon mariage avec Vénus. Les règles de ce lieu sont particulières.

À peine suis-je entré que j'ai reconnu la belle jeune femme avec laquelle ma reine était dessinée. C'est une jolie demoiselle, mais elle n'est pas Vénus.

— Majesté ! déclare-t-elle en s'inclinant.

— Bonjour, je suis ravie de vous rencontrer.

— Moi de même, répond-elle gênée.

Je suis sur le point de poursuivre avec cette jeune femme, cependant la maîtresse des lieux ne tarde pas à venir me voir.

— Bonjour, votre altesse, me salue-t-elle avec un sourire charmant.

— Bonjour, déclaré-je en lui rendant ce dernier. Je suis ...

— Wisk, je sais qui vous êtes.

— Et vous ?

— Je suis Marenara, la grande prêtresse de Zeus, sa compagne et aussi l'amie de votre épouse.

Et bien ça c'est une présentation en bonne et due forme. Je m'empare de sa main afin de déposer un baiser sur le dessus de celle-ci. Puis elle me propose de m'installer ce que j'ai effectué. Rapidement, des servants nous ramènent de quoi nous sustenter et le divertissement commence. Je ne me formalise pas du spectacle qui m'est offert, je ne suis pas ici pour cela.

— Puisque vous êtes la gérante des lieux, savez-vous où je peux trouver mon épouse ?

— Mais certainement, elle ne doit pas être loin, déclare-t-elle en regardant autour d'elle.

— Elle est partie tôt ce matin voir Bay et Céati, réponds une jeune femme.

La prêtresse reporte son attention sur moi, je ne sais pas de qui elle parle, mais je suppose que cela doit être important. Je vais donc patienter, je vais même en profiter pour envoyer un message à mon ami elfique. Ma paume se pose au sol, puis je trace le message à mon ami. Ce dernier n'est visible que par mes yeux. Je l'avertis de ma présence et lui propose que nous nous retrouvions demain. Puis une fois que j'ai terminé de rédiger ce dernier, je souffle dessus afin que la terre lui transmette. Je me cale dans le fond de mon siège avant de relancer la discussion. Mon attention se porte tout particulièrement sur la jeune femme des clichés. Cette dernière rougit devant mes yeux, visiblement pas du tout habituée à être regardée avec autant minutie.

— Comment vous appelez-vous ?

— Kate, votre majesté.

Elle joue avec ses doigts, visiblement mal à l'aise. Je peux comprendre que cela surprenne d'avoir une discussion avec quelqu'un de mon rang, cependant je suis aussi un homme du peuple.

— Détendez-vous mademoiselle, je ne vous ferai aucun mal.

Elle hoche simplement la tête.

— Quelle est votre fonction ? demandé-je avec intérêt.

Omen, répond-elle simplement.

Mon sourire s'agrandit, puisque la fonction qu'elle occupe est celle de dessinatrice. Elle est sous la coupe du dieu Apollon qui lui octroie des pouvoirs liés à l'art. C'est-à-dire qu'elle peut reproduire une image qu'elle a sous les yeux en quelques secondes, où elle peut encore écrire un livre en quelques minutes... Tout ça en plus de son pouvoir élémentaire. Dans notre monde, nous avons tous une capacité élémentaire, soit le feu, soit l'eau, soit la terre ou l'air. Néanmoins si les dieux le décident, ils peuvent nous offrir des pouvoirs supplémentaires. Je suis moi-même en plus de mon pouvoir de la terre en possession d'une capacité. J'ai une aptitude au combat que la déesse m'a offert quand j'ai eu six ans. Peu importe l'arme ou la technique de combat, c'est inné pour moi.

— Je vois, soufflé-je. Dans ce cas-là, je vous remercie pour les œuvres de mon épouse.

Le carmin de ses joues s'amplifie, j'ai donc vu juste. Je me réjouis de ce constat, il est possible que ma femme n'est pas eu d'amant la nuit dernière.

— Ce fut un honneur, murmure-t-elle.

Marenara la congédie en un signe de main. Je ne sais pas pourquoi elle a fait ça, mais je me doute que c'est sa loyauté envers Vénus qui la pousse à agir.

— Je vais prévenir votre femme, déclare-t-elle en prenant un fruit.

— Veillez à ne pas lui révéler que c'est moi qui l'attend.

Elle s'incline respectueusement avant de se redresser.

— Il en sera entrepris selon vos ordres.

Puis elle me laisse, mais cela ne dure pas. La jeune Kate revient s'installer à mes côtés. La lumière que je décèle dans ses yeux m'indique le fond de ses pensées. L'idée de devenir la maîtresse d'un roi semble la tenter. La demoiselle ne me connaît malheureusement pas, je ne suis pas de ce genre. De plus, mon mariage avec Vénus ne tient qu'à un fil. Si jamais elle venait à m'avoir réellement trompé, je ne m'en priverai pas. Je lui rends son sourire, mais en faisant attention à ne pas lui donner de faux espoirs.

Au bout de quelques minutes, j'entends des pas s'approcher et ce n'est autre que ma compagne. Je dois tout de même l'avouer, je suis heureux de la voir et surtout de m'assurer qu'elle est en parfaite sécurité. Je le savais, cependant entre le savoir et le voir, il y a une différence. Avec la mort d'Esmia, je suis bien plus méfiant et je pense que je vais redoubler de vigilance en ce qui concerne mon épouse.

Bien entendu notre conversation est houleuse comme d'habitude. Ce n'est pas faute de tenter de faire la paix avec elle. Je sais que les dieux m'ont demandé d'oublier mes préjugés, et mes rancœurs ; cependant elle ne me facilite pas les choses. Lui imposer mon être dans notre lit et tout ce que j'ai trouvé pour l'obliger à m'accepter un minimum. Il va falloir que nous trouvions un terrain d'entente et vite. Et j'ai peut-être le parfait sujet pour cela.

L'initiation d'une reineDär berättelser lever. Upptäck nu