Chapitre 61 - Vénus -

57 11 0
                                    

 Nous tournoyons, les gens peuvent nous regarder je m'en contre-fiche en cet instant. Nous continuons de danser encore un peu, nous ne sommes plus les seuls sur la piste. Mon corps suit celui de Wisk sans aucun problème, comme si nous avions dansé ensemble toute notre existence. Je profite de lui, jusqu'à ce que la fatigue nous commande de nous arrêter. Il me sourit, puis se penche avant de m'embrasser.

— Tu es une merveilleuse partenaire.

— Je te retourne le compliment, murmuré-je.

Le sourire qu'il me renvoie m'éblouit littéralement. Nous quittons la piste bras-dessus bras-dessous.

— Est-ce que tu as une piste ? demande-t-il tout bas.

Je secoue la tête.

— Il ne fait pas parti du complot.

Wisk soupire avant de me serrer encore plus contre lui.

— Ça aurait été étonnant, mais je l'espérais un peu.

— Moi aussi, murmuré-je.

— Nous allons trouver, ma reine.

J'acquiesce avant de me tourner vers des invités qui ne sont autres que mes parents.

— Père, mère, déclaré-je froidement.

— Vénus, Wisk, vous êtes magnifiques.

— Merci, répond mon mari.

— Espèrons que vous ayez une descendance rapidement.

Je manque de m'étouffer avant d'accrocher mes doigts à la veste de mon époux.

— C'est tout ce qui vous intéresse ? demandé-je acerbe.

— Vénus, s'offusque ma génitrice.

— Et la mort de votre aînée, non ? Ça ne vous intéresse pas ?

— Ce n'est pas important, reprend ma mère.

Mes pouvoirs crépitent sous ma peau, mon contrôle commence à s'effriter et mon envie de les tuer grandit.

— Ah oui, j'avais oublié que nous sommes interchangeables, grincer-je.

— Bien sûr que non, rétorque mon père. Ce n'est juste ni le lieu, ni l'endroit.

Ma main crépite dans celle de Wisk, il resserre sa prise sur cette dernière. Comment ai-je pu être mise au monde par ces personnes sans coeur ! Comment est-ce que je peux être aux antipodes d'eux ?

— Je te laisse les gérer, autrement je pense que je les tuerai, annoncé-je froidement.

Ma mère pousse un cri de surprise, pendant que mon paternel sursaute. Ils ne me connaissent pas, ils ne savent pas de quoi je suis capable.

Mes pas me portent jusqu'au buffet, j'ai besoin d'un verre. Un serviteur m'en tend un que je vide d'une traite. Ce n'est pas de l'alcool, je tiens à avoir les idées claires. Une fois désaltérée, je reporte mon attention sur les invités. Puis je sonde leurs esprits, ils sont nombreux, mais je ne désespère pas. Je n'ai déjà rien à craindre de mon personnel, ce qui est une bonne chose. Je lis aussi la détresse de mes parents, mais je m'en contre-fiche, ils n'avaient qu'à mieux se comporter.

Mon exploration continue jusqu'à ce qu'une voix me fasse froid dans le dos. Elle est d'une tonalité sombre, comme sortis des enfers ! Ce n'est pas Hadès, c'est certain. Je la cherche, même si en l'entendant, j'ai envie de m'enfuir en courant. Ce son me donne l'impression de me faire déchirer les entrailles, que toutes les douleurs du monde sont concentrées dans mon corps. Je ne sais pas ce que c'est, c'est la première fois que je l'entends. Je continue de sonder la pièce, mais je n'arrive pas à savoir de qui cela provient.

Wisk me rejoint, enserre ma taille afin de me réchauffer.

— Je viens de percevoir quelque chose de sombre.

— Sombre ? Que veux-tu dire par là ?

— Je ne sais pas. Je n'avais jamais perçu une telle chose auparavant.

— À quoi cela ressemble-t-il ? demande-t-il en caressant mon dos.

— Je ne saurai le décrire, mais cela m'a terrifié.

Nos iris s'accrochent, il dépose un baiser sur mon front avant de me ramener contre lui.

— Eh bien, eh bien !

Nexus le retour. Il m'exaspère celui-là.

— À votre façon de vous enlacer et de danser, aucun doute ne subsiste sur la consommation de votre mariage.

— Cela ne vous concerne pas, rétorque Wisk glacial.

— Les coutumes, vous savez. Elles sont toujours un peu spécifiques. Par chance, vous avez épousé l'une des seules prêtresses encore, s'interrompt-il en faisant mine de chercher ses mots.

Ne fais pas l'étonner, annoncé-je mentalement à Wisk en voyant les pensées de notre interlocuteur. N'aie aucune réaction.

Wisk s'interroge, mais je n'ajoute rien de plus.

— Pure, reprend Nexus.

La paume de Wisk se resserre sur moi.

— C'est plutôt rare, continue Nexus.

Il cherche à vérifier si nous avons couché ensemble, autrement il demandera le Synxis. Rien qu'à l'évocation de ce rituel, je me tends.

— Et ? souffle Wisk. Je ne vois toujours pas en quoi la vie intime que j'ai avec mon épouse vous concerne.

— Avant ce soir, j'avais des doutes et je n'étais pas le seul, cependant vous voir ensemble, interagir l'un avec l'autre est plus que parlant. Et puis, vous devez avoir une certaine fierté, vous êtes le seul que sa majesté est connu.

— Je me demande si vous ne cherchez pas à déclencher une guerre roi Nexus, annoncé-je. Cette conversation est clairement une tentative d'affront, ajoutez à cela que vous parlez de la reine en faisant comme si elle n'était pas présente. Dois-je conclure, que parce que je suis une femme, je n'ai pas mon mot à dire ?

Il me scrute, la colère irradie de lui, mais il se contient.

— Alors roi Nexus, c'est donc cela que vous m'auriez réservé, ricané-je. Par chance, je suis la femme de Wisk, autrement je n'aurai pas donné cher de votre peau.

— Est-ce une menace ? demande-t-il en arquant le sourcil.

— Non, un constat. Je ne vous aurais jamais laissé me réduire en esclavage, je vous aurais donc tué et permettez-moi de croire que les dieux m'auraient soutenu dans ma décision.

— Comment osez-vous ! s'insurge-t-il.

Un éclair apparaît dans mes mains, je souris et Nexus recule. Tous nous regardent, néanmoins le doute se lève sur le choix des dieux.

— Je suis la reine de ce pays, je suis celle choisie par les dieux et comme vous pouvez le voir Zeus me donne même sa bénédiction si vous tentez de vous en prendre à nous !

Je passe l'éclair d'une main à l'autre, puis mon pouvoir du feu se fait sentir, alors je le laisse s'exprimer. Je me retrouve avec un éclair dans une main et une boule de feu dans l'autre.

— Même votre dieu protecteur se range à mes côtés.

La haine se lit sur son visage, je viens de lui rendre son affront, mais moi j'ai un soutien qu'il n'aura jamais eu.

— Il est temps que vous rentriez chez vous roi Nexus, déclare Wisk. Faites un bon voyage.

Le roi nous toise, nous venons de confirmer qu'il sera notre ennemi tant qu'il sera en vie. Il fulmine de rage avant de quitter la pièce. Mes prunelles se ferment, je remercie les déités pour leur aide avant de faire disparaître les éléments que j'avais en main.

— Que les festivités reprennent, affirme Wisk avec force en claquant des mains.

La musique résonne de nouveau dans la salle, je me positionne près de Wisk, cependant je sens parfaitement le froid qu'il y a entre nous.

L'initiation d'une reineWhere stories live. Discover now