Chapitre 28 - Vénus -

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 — Tu ne le lis pas ? demande mon amie.

— Non, il peut patienter.

Meranara secoue une nouvelle fois la tête blasée. Je sais que je suis épuisante et compliquée, mais la vie est ainsi.

Depuis que la marque est apparue sur ma poitrine, ma vie ne m'appartient pas. Elle est décidée par des forces bien plus puissantes que nous pauvres mortelles. J'ai tout fait pour changer le cours des choses et j'y avais réussi jusqu'au décès de ma sœur...

Je secoue le visage afin d'envoyer tout cela le plus loin possible de moi. Mon attention se reporte sur le spectacle. Ce sont des danseurs, ils bougent avec une telle sensualité. L'un des artistes m'interpelle, c'est une bel homme à la chevelure brune et au corps de rêve. Mes dents viennent mordiller ma lèvre inférieure, une idée germe dans mon esprit. Je sens que moi je vais m'amuser, mais c'est sûr ce ne sera pas le cas de mon mari.

— Aurais-tu un Omen dans les parages ?

Ma question la surprend, elle me répond par l'affirmative.

— Convoque-le.

Mon amie se lève afin de répondre à ma requête le plus rapidement possible. Je lève la main afin de signifier au danseur que je veux le voir. Je le regarde se déplacer jusqu'à moi, puis je lui fais signe de s'asseoir.

— Ma reine, s'incline-t-il.

— Comment t'appelles-tu ?

Lorsqu'il relève la tête ses prunelles bleu me scrutent avec une attention particulière. Je sais parfaitement ce qui se déroule dans son esprit, il pense qu'il partagera mon lit, mais cela n'arrivera pas. J'attends une seule personne, certes Hadès m'a réclamé, c'est un stratagème du dieu afin de pousser Wisk vers moi. Malheureusement, cela n'a pas du tout fonctionné...

— Je me nomme Nikos, votre majesté.

— Alors Nikos, accepterais-tu de travailler pour ta reine ?

— Oui, déclare-t-il en se relevant avec entrain. Qu'attendez-vous de moi ?

— Patience, soufflé-je en caressant son menton. En attendant, mange, tu vas avoir du pain sur la planche.

Un superbe sourire naît sur son visage.

Ne rêve pas mon grand tu n'es pas à la hauteur.

L'ambiance dans la salle change légèrement. Les personnes qui ne sont pas présentes dans le but de satisfaire un désir de prêtresse sont priées de quitter les lieux. Mes sœurs vont s'adonner à de la magie et de la débauche. Le Palais est l'un des endroits les plus convoités, personne en dehors des dieux et des prêtresses ne peut entrer sans porter la marque. Nous, nous avons les signes des dieux auxquels nous sommes liés d'inscrit sur la peau, nos serviteurs ont un anneau de gravé sur le poignet. Si une personne sans ces marques tente de rentrer, elle est immédiatement foudroyée. Cadeau de Zeus à notre rang.

Les danseurs allanguissent ce moment, cela parle, rit et festoie sans se préoccuper du reste. Meranara me rejoint avec une jeune femme à ses côtés, c'est une jolie demoiselle à la peau ébène, des lèvres pleines et pulpeuses, un regard de braise.

— Vénus, je te présente Kate. Kate, voici la reine de Vothros.

— C'est un honneur.

Mon regard la parcourt, elle rougit, je trouve cela mignon. Elle porte un anneau au poignet, ce qui est une bonne nouvelle.

— Et quelle est ta fonction ? demandé-je en prenant un fruit coupé.

Omen, votre majesté.

Oh ! Je m'attendais à voir un homme arriver au bras de mon amie, certainement pas cette jeune femme.

— Est-ce que m'obéir va te poser problème ?

— Non, majesté, bien sûr que non ! s'exclame-t-elle avec angoisse.

— Respire, ricané-je, je vais te demander une chose particulière et je veux que tu agisses. Cela ne mettra bien entendu pas ton intégrité physique en jeu.

Elle hoche la tête avec vivacité. Je leur fais signe de s'installer, il va y avoir un peu de spectateur, mais peu importe. Mon attention se fixe sur la salle, je cherche quelqu'un de précis. Je balaye l'espace, mais cela est décevant, alors j'appelle l'une des courtisanes qui attendait un peu plus loin. Elle s'avance vers moi avec grâce, telle une panthère, mais je ne suis pas sa proie. Ils ne le savent pas, mais mon mari va devenir fou de colère.

— Majesté, commence-t-elle.

Ma paume se lève afin de la faire taire. Je croise les iris de Nikos, elle est parfaitement son genre.

Parfait !

Je me redresse puis je prends la main du danseur pour la poser sur la courtisane. La jeune Kate rougit jusqu'à la racine de ses belles boucles.

— Dessine-les, mais il y a une petite chose que je veux que tu fasses.

Kate est concentrée sur ma demande et je ne doute pas qu'elle l'exauce.

L'initiation d'une reineOnde as histórias ganham vida. Descobre agora