Chapitre 18 - Wisk -

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 Son contact m'apaise, mes doigts se resserrent autour des siens. Mon regard contemple l'extérieur. Notre royaume est beau vu d'aussi haut. Parce que ne l'oublions pas, les pégases volent ! Donc notre calèche est en hauteur ! C'est un spectacle grandiose vu du ciel, je ne me lasserai jamais de ce paysage. Le paysage passe des collines aux montagnes en passant par une chute d'eau incroyable !

En pégase, le vol ne dure que quelques heures, alors qu'en cheval cela demanderait au moins deux jours.

La descente s'amorce, mon stress monte de nouveau. Le pouce de Vénus caresse le dessus de ma paume. Elle essaie à sa façon de me calmer et je lui en sais gré. Elle n'avait jamais eu de geste aussi tendre envers moi et je me plais à aimer cela.

Nous touchons de nouveau le sol, mon épouse me lâche brusquement. Son contact me manque immédiatement. J'ai envie de le chercher de nouveau, mais je m'abstiens. La porte de notre voiture s'ouvre, Vénus descend et je la suis. Mon père nous accueille, visiblement surpris de nous voir.

— Il ne fallait pas vous déranger, déclare-t-il en nous enlaçant l'un après l'autre.

— Si, répond mon épouse, il est normal que nous soyons venus, nous sommes une famille.

Mon paternel lui sourit, puis il sert sa main.

— Merci les enfants, Émmé se repose. Le guérisseur nous fera appeler lorsqu'elle pourra recevoir de la visite.

— Comment se sent elle ? m'enquièré-je avec force.

— Votre mère est plus solide que vous ne le pensez. Tout va bien se passer, les guérisseurs s'occupent d'elle. Venez vous installer, le trajet a dû vous fatiguer.

Pas vraiment, mais je ne vais pas le contredire. Nous pénétrons dans le palais, puis nous nous installons dans le salon personnel de mon père. Vénus s'assoit dans un fauteuil, pendant que mon père nous fait servir à boire. Cette pièce n'a pas changé depuis la dernière fois que je suis venu. Les meubles sont blancs avec des enluminures en or, les rideaux sont rouges comme les canapés. La petite table est en verre et la bibliothèque est toujours aussi remplie. Autrefois, j'aimais passer du temps ici, avant que je ne sois fiancé et que je doive prendre mes quartiers auprès de celle qui m'était promise.

Mes iris parcourent la pièce jusqu'à se poser sur les chaussures de mon épouse, puis je remonte sur ses jambes. Le souvenir de notre première soirée me revient, elle est parfaite sous ce tissu qui la recouvre. Je l'imagine sans aucun problème allongée dans mon lit avec juste un drap la couvrant.

Sors-toi ça de la tête ! Ce n'est pas parce qu'elle a été gentille une fois que c'est la meilleure personne au monde ! Et puis tu n'es pas ici pour cela !

— Ma chère, vous auriez dû rester chez vous et vous évitez le déplacement, commence mon père.

— Dois-je comprendre que je ne suis pas la bienvenue ? demande-t-elle en le toisant.

— Vous êtes toujours la bienvenu ici, Vénus, cependant si vous portez un enfant cela ne pourrait pas être bon pour lui.

— Rassurez-vous, je ne suis pas enceinte.

Je m'attends à ce qu'elle ajoute quelque chose, mais pas un mot ne sort de sa bouche après sa tirade. Le soulagement doit se lire en moi, puisqu'elle se redresse.

— Je vais vous laisser, je vais me rendre au temple de Gaïa.

— Mes serviteurs vont vous accompagner.

— Merci, majesté, le salue-t-elle avant de s'éclipser.

Je ne peux m'empêcher de la regarder quitter la pièce et mon geste n'échappe pas à mon paternel.

— Cette femme te plait, ricane-t-il.

Je suis sur le point de réfuter lorsqu'il m'arrête.

— Ce n'est pas moi qui te blâmerait, je suis tombé amoureux de ta mère au premier regard. J'ai eu la chance de faire un mariage d'amour en plus qu'il soit arrangé.

— Je ne ressens pas ce genre de chose pour Vénus.

— Alors tu te mens à toi-même, mais peu importe. Tu dois aussi la faire tienne, tu dois répondre à ton devoir, Wisk.

— Je sais, père. Vénus et moi, c'est compliqué.

— Eh bien, il va falloir trouver le moyen que ça ne le soit plus ! Vous avez une dynastie à créer.

Je suis sur le point de répliquer lorsque le médecin de la famille nous rejoint. Il a une cinquantaine d'années passées, je l'ai toujours connu. D'aussi loin que je me souvienne, il s'occupait de nous. Il n'est pas le seul, deux guérisseurs l'accompagnent souvent. Ils doivent être restés au chevet de ma mère.

— Alors ? demande mon père.

— Nous ne savons pas ce qui ronge, sa majesté. Et nos pouvoirs sont inefficaces, nous sommes désolés, vos majestés.

Je sens un poids atterrir sur ma poitrine. Le médecin nous donne son accord afin d'aller la voir. Cependant lorsque nous entrons les guérisseurs ne sont pas les seuls présents, Vénus est là. Est-ce que je suis surpris ? Pas vraiment, elles tiennent l'une à l'autre et cela fera plaisir à ma mère qu'elle soit là.

— Donc vous ne servez à rien ! s'énerve-t-elle contre l'un des hommes.

Ma main se pose sur son épaule afin de la calmer, mais elle me repousse brutalement. Il est certain que le petit moment de tout à l'heure n'est pas près de se renouveler.

L'initiation d'une reineWhere stories live. Discover now