La Lune de Miel (HB tome 4)

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Alessio

La circulation était animée et le bus était parti depuis un moment. J'étais figé sur le trottoir, statufié, les oreilles bourdonnant.

Je ne pouvais pas perdre Dani.

Ce qu'elle m'avait dit, c'était la chose la plus dure, la plus décourageante qui soit. Je ne voulais pas entendre ça. Elle le savait. Qu'est-ce que ça voulait dire ? Un divorce ?

Jamais de la vie je n'accepterais.

Chloé arriva en courant derrière moi, me saisit vivement le bras.

─ Alessio, Alessio, ça va ?

Je me tournai vers elle, encore sous le choc. Elle m'observait de ses grands yeux bleus, l'air inquiet.

─ Tu devais vraiment te pointer à mon bureau ? Vraiment, Chloé ?

Elle parut décontenancée par la fureur dans ma voix.

─ Je te l'ait dit, je... je dois voir mon médecin. Il s'inquiète de l'évolution de mon arythmie cardiaque. J'ai peur, Alessio.

─ Je t'ai dit cent fois de ne plus m'appeler, et toi, tu te pointes à mon bureau.

Chloé releva le menton. Il tremblait.

─ Tu aimes que j'ai besoin de toi.

─ Non, Chloé ! m'écriai-je, au désespoir. Pas du tout ! Je ne sais juste plus quoi faire pour que tu te sentes mieux. Je n'aime pas ça.

Je poussai un gros soupir.

─ Viens, dis-je d'une voix atone. Allons voir ton médecin, puis je te ramène chez toi.

Elle parut soulagée.

─ D'accord. Qu'est-ce qu'elle faisait là, Daniela ?

Cette question me mit en colère.

─ Chloé, c'est mon anniversaire, ce soir. J'imagine que Dani est venue me chercher pour qu'on dîne dehors ensemble. Elle a organisé une fête pour moi tout à l'heure.

─ Qu'est-ce que c'est romantique ! C'est pour ça qu'elle était autant en beauté ? Jolie robe, dis donc.

Sa remarque était acerbe. Chloé me fixait avec un agacement teinté de mépris. Et soudain, je n'eus plus de doute du tout.

─ Tu es jalouse, dis-je, réalisant enfin. Tu n'es pas triste qu'on se soit séparé, tu es juste jalouse de Dani. Tu veux être à sa place... c'est pour ça que tu me demandes constamment ce qu'on a prévu de faire... tu t'imagines à sa place ?

─ Non. Pas du tout. N'importe quoi, Alessio !

Chloé détourna les yeux en rougissant, et un froid me saisit.

─ Allons à ton rendez-vous, répétai-je fermement. Et après ça, Chloé...

Je lui passai le casque, l'aidai à monter sur la moto, puis je mis les gaz. Je roulai si vite qu'on arriva en dix minutes à peine.

─ Tu étais obligé de rouler si vite ? râla Chloé. Tu sais que je n'aime pas la moto.

─ Ca suffit, maintenant. Tu sais très bien que je dois aller parler à Dani. Je ne t'ai pas plantée sur ce trottoir uniquement parce que tu es malade.

─ Je vois, commenta Chloé, l'air pincé, le ton glacial.

Je n'ajoutai rien. J'essayai d'appeler Dani, mais elle ne décrocha pas. J'avais ma petite idée de l'endroit où elle se rendait. J'irais la chercher dès que j'en avais terminé avec Chloé. Je devais lui parler. Mettre les choses au point une énième fois. Et ensuite, quoi qu'il advienne...