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Alessio


─ Margot, voici Alessio, un de mes meilleurs amis.

Antoine exultait tandis que j'avais des sueurs froides.

A sa décharge, Margot semblait aussi estomaquée que moi, mais elle se reprit très vite.

─ Bonjour, fit-elle d'un ton léger, en parfaite comédienne/hypocrite/rayez la mention inutile. Mais on se connait, en fait !

─ Ah bon ? s'étonna Antoine. Vous vous connaissez d'où ?

─ On travaille dans la même boîte, grommelai-je, renfrogné.

─ Exactement, approuva Margot d'un ton sirupeux à vomir.

─ C'est dingue !

C'était le moins qu'on puisse dire. Je n'en revenais pas de la voir là. C'était elle, le fantasme d'Antoine ! Il y avait de quoi, ma foi. Margot était très jolie. Antoine l'admirait d'un air éperdu. Je ne l'avais jamais vu avec une fille aussi sexy. Généralement, elles ne lui prêtaient pas attention, et il en souffrait.

Et ça se vérifiait cette fois. Margot me draguait toute la sainte journée au bureau, mais elle sortait avec Antoine, qui bafouillait dès qu'une fille lui souriait ? Elle me considérait, entortillant négligemment une mèche de cheveux bruns autour de son doigt comme une gamine de six ans et demi.

─ On y va, Antoine ? glissai-je entre mes dents. La partie va commencer.

─ Ouais.

─ Bon, ben, je reste vous regarder ! gloussa Margot.

Elle jouait les potiches.

Elle allait blesser Antoine. Je ne lui pardonnerais pas.

**

La partie de basket avait démarré il y a déjà une heure, et les deux équipes étaient à égalité avec un score de 16-16. Je dribblai un moment, esquivant Mamadou. Je feintai Tiago, me retournai et lançai le ballon à Maxence, qui se trouvait juste derrière moi.

─ Wahou, Alessio ! s'écria Margot, enthousiaste.

Elle était sérieuse ? N'avait-elle donc aucune limite ? Antoine était juste là, putain.

Maxence attrapa le ballon au vol et se précipita vers le panier. Il sauta haut dans les airs et effectua un dunk sympathique.

Antoine récupéra le ballon et se dirigea vers le panier en dribblant plutôt maladroitement. Il fit la passe à Jules, qui se trouvait à l'aile. Jules se prépara à tirer, mais je réussis à lui piquer la balle. Je pris mon élan et tirai un trois points sans problème.

La balle alla se loger dans le panier, confirmant notre avantage. J'espérais que Margot allait la fermer, mais elle applaudit, ce qui me mortifia.

─ Bravo !

─ Dis donc, Clément, t'as une fan, nota Tiago, surpris.

Il transpirait malgré le froid.

─ Laisse tomber, marmonnai-je, inquiet à l'idée qu'Antoine en dise quelque chose, mais, par miracle, il était occupé à rire avec Jules.

La partie se poursuivit encore pendant quelques minutes. On remporta la victoire, 22 contre 18.

Margot applaudit bruyamment. Elle ne m'avait pas lâché des yeux de tout le jeu.

Je ne me sentais pas bien, comme si j'avais fait quelque chose de mal.

En discutant, on se dirigea vers les marches des gradins pour boire. Mon sac était toujours posé sur le banc de Margot, et le labrador couché à ses pieds. Je le fixai avec lassitude tout en ouvrant ma bouteille d'eau. Ce chien ! Margot m'en avait montré des photos il n'y a pas si longtemps. Il ne ressemblait pas au Labrador d'Antoine, c'était le Labrador d'Antoine. Mais comment aurais-je pu deviner ? Un chien, c'était un chien, merde.

La Lune de Miel (HB tome 4)Donde viven las historias. Descúbrelo ahora