Tout le temps du monde - suite et fin de l'extrait

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Le toit, ou plutôt l'oasis de verdure, était un véritable jardin luxuriant, vibrant de couleurs. Des pots en terre cuite de différentes tailles étaient disposés avec soin, abritant une variété de plantes aux couleurs éclatantes que j'aurais été bien en peine de nommer. Je vis une abeille bourdonner autour d'une rose blanche. Le sol était couvert de véritable gazon, et des arbustes de fleurs roses, blanches et bleues étaient plantés le long d'un petit chemin de cailloux blancs. Quelques chaises de bois blond étaient disposées autour d'un brasero éteint. Il y avait même une balancelle assortie, fixée à côté d'une jolie fontaine dont le glouglou régulier et frais apaisait les sens. J'imaginai sans problème cet endroit à la nuit tombée. Tu parles d'un putain de jardin en hauteur !

─ C'est bien cinquante euros par semaine ? demandai-je pour confirmation, surprise.

─ Oui, oui.

Je me tournai vers Louka.

─ Parfait. Je prends la chambre.

─ Attends. C'est ce prix avec une condition...

Evidemment, c'était trop beau pour être vrai.

─ Tu as le permis ? demanda Louka.

─ Bien sûr.

─ J'ai une voiture, que je n'utilise pas, expliqua-t-il un peu vite, apparemment gêné de me proposer ce marché. Elle a besoin de rouler un peu, et moi, j'ai besoin que tu me conduises au magasin une ou deux fois par semaine pour faire les courses. Et parfois ailleurs, au sport ou au boulot. Je suis aussi un cours de poterie...

─ De la poterie ? répétai-je en souriant. C'est adorable. Comme les vieux ?

Louka fronça les sourcils.

─ Écoute, je n'aime pas demander de l'aide, mais ce serait en échange, alors, je...

─ Ca peut le faire, dis-je.

A ce prix, pour cette chambre, pour cet « appartement » slash loft de créateur, ce n'était pas beaucoup demander.

Louka eut tout à coup l'air plein d'espoir, ce qui le rendit plus humain qu'il ne l'avait jamais semblé. Plus touchant.

─ Tu serais intéressée, alors ? J'ai besoin de quelqu'un d'assez disponible ou qui a un emploi du temps similaire au mien. Je crois que tu travailles pas loin de la boutique de ma mère ?

─ Tu crois bien. On est compatible, donc. Par contre, je ne serai pas là très souvent.

─ Ca me va, lâcha-t-il.

Le soulagement m'envahit. Enfin ! J'avais un nouveau chez-moi.

─ Je te paie un mois d'avance, fis-je, ouvrant mon sac. Tu prends les chèques ?

─ Ouais.

Je sortis mon chéquier et en rédigeai un à son adresse avec un immense sentiment de satisfaction.

─ Merci, fit Louka, et il m'offrit un sourire. (Il me tendit un petit trousseau de clefs). Voilà.

─ Cool. D'autres observations ? m'enquis-je.

─ En fait, ouais. Viens dans la cuisine.

On redescendit jusqu'au rez-de-chaussée, moi derrière lui. Il descendait les marches comme il les avait montées : il ne s'aidait même pas avec la rampe. Je compris qu'évidemment il connaissait les lieux comme sa poche.

La cuisine était semi-ouverte sur le salon et équipée dernier cri. Rien que le four était en acier chromé. Cet endroit devait valoir son prix.

─ Tu peux prendre les deux étagères du haut du frigo et ces placards à droite, expliqua Louka, me les désignant. Les assiettes et les tasses sont ici, les couverts dans ce tiroir. On a un lave-vaisselle, alors, n'hésite pas à t'en servir.

La Lune de Miel (HB tome 4)Where stories live. Discover now