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Daniela


Je terminais mon footing lorsque je reçus un SMS de Camille.


Camille

Hé D t'es dispo auj ?


Je souris.


Dani

Ca dépend.


Camille

Je te rappelle que j'ai cette soirée pour le boulot et j'ai littéralement rien à me mettre. Tu m'accompagnes faire du shopping ? Je déteste ça.


Dani

Bof. Si tu détestes, ça risque de me gâcher le plaisir.


Camille

Haha. Allez, arrête, ramène ta fraise. Centre commercial des Halles, 14h, OK ?


Dani

OK. A plus.


En sortant de la douche, je m'observai un instant dans le miroir légèrement embué. Je perdais mon bronzage, mais il restait uniforme, joliment doré. Je pris mes seins dans mes mains, les palpai machinalement. Je les trouvais tendus, lourds et pleins, mais ils étaient parfaitement normaux dans la glace, aussi petits et haut perchés que d'habitude. Et encore cette sensation familière de tiraillement dans le bas-ventre.

« Et si... » dis-je au miroir, sans oser terminer ma phrase.

On faisait l'amour tous les jours avec Alessio, et, juste deux fois ce mois-ci... je n'avais pas pris ma pilule.

Par sa faute à lui.

Il voulait un câlin au saut du lit, j'étais partie en courant pour arriver à l'heure au boulot et je n'avais pas pris de petit-déjeuner. J'avais zappé ma pilule du même coup, et je n'y avais même pas trop pensé dans la journée. Trop de boulot. Veronika sur mon dos. Le bal à mettre sur pieds le plus efficacement possible.

Et maintenant, ça.

Je commençai à me sentir surexcitée.

« Te fais pas d'idées, c'est peut-être rien » soufflai-je à mon reflet dans le miroir.

Il fallait que je reste calme. Je serais bientôt fixée, puisque mes règles devaient se manifester cette semaine.

Je m'enroulai dans une serviette, observant mon reflet le cœur battant.

**

─ Qu'est-ce que tu en dis ? s'enquit Camille, agitant une robe devant moi.

Je lui souris.

─ Tu te fous de moi ? Elle est marron et en velours.

─ Et alors ? Elle n'est pas si mal.

─ Mouais. Ton but, c'est de faire fuir tout le monde ou de paraître vaguement humaine à ce dîner ?

Grommelant, Camille reposa la robe sur le portant.

Ca faisait déjà une heure qu'on cherchait une tenue, et effectivement, ce n'était pas facile. Aux yeux de Camille, tout était soit : trop court, trop moulant ou juste... trop. Elle n'aimait ni les couleurs, ni les décolletés, ni... rien qui soit connoté très féminin, en fin de compte. Ce jour-là, elle portait un gros pull gris, un jean et des boots. Elle n'avait ni manteau ni sac à main ; toutes ses affaires étaient dans ses poches, comme un mec. Elle avait attaché ses cheveux en chignon approximatif et considérait les vêtements d'un air méfiant, comme s'il s'agissait de grenades prêtes à lui exploser à la figure.

La Lune de Miel (HB tome 4)Where stories live. Discover now