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Alessio


Lorsque j'arrivai enfin au cinéma, vraiment en retard, tout le monde était déjà installé dans la salle, et le film sur le point de commencer. Je saluai tout le monde, notai avec étonnement la présence de Dennis en bout de rangée, et me laissai tomber à côté de la place que m'avait gardée Dani.

─ T'es super sexy, lui dis-je, lui coulant un regard admiratif.

─ Tu me vois même pas, il fait presque noir, plaisanta Dani.

─ J'en vois assez. Viens ici.

Je passai le bras sur ses épaules et plongeai dans son cou, le humant avec délectation. Lorsque je refis surface, Dani m'embrassa immédiatement, pressant ses lèvres contre les miennes sans la moindre discrétion. Sa langue se frotta contre la mienne, joueuse, taquine. Je glissai les doigts dans ses cheveux pour qu'elle incline la tête et mordillai son menton. Je tirai sur sa lèvre inférieure avec mes dents, avant de glisser de nouveau ma langue dans sa bouche. Son rouge à lèvres avait un gout de cerise.

J'eus un peu de mal à me concentrer sur l'intrigue du film, puisqu'on passa une bonne partie à se câliner. Je ne l'avais pas vue de la journée, j'avais l'impression d'une prise après un long moment de vide.

En sortant dans l'air froid de la nuit, je vis Antoine sur le trottoir qui fixait son téléphone d'un air béat.

─ Qu'est-ce qui t'arrive, Toinou ? m'inquiétai-je. On dirait que t'as trop fumé.

─ La plus jolie fille du monde passe chez moi ce soir, commenta-t-il, fringuant. J'suis refait.

Alors elle n'avait pas rompu avec lui.

Super mais SUPER QUOI

Soraya secoua la tête avec une exaspération à peine dissimulée. Elle inspectait son maquillage, miroir de poche à la main.

─ Quel cœur d'artichaut, Antoine, tu t'entends ? Les filles n'aiment pas ça, je te l'ai déjà dit. T'es beaucoup trop à fond, comment tu peux espérer la garder ?

─ Ca vaut mieux que d'être aussi cynique que toi, à mon avis, riposta Antoine.

Soraya leva les yeux au ciel, guère impressionnée, et fit claquer son poudrier d'un geste du poignet.

─ Où est Paul ? demanda-t-elle, frottant ses mains gantées l'une contre l'autre.

─ Il est pas venu, dit Antoine. Trop de révisions, il a du mal.

─ Ah, c'est pour ça qu'on se marre pas, ce soir ! Bon, qui veut prendre un verre et discuter de ce film à la noix ?

Pas Dani à mon avis. L'ambiance entre Soraya et elle était très froide, elles ne se regardaient même pas.

─ Comment ça un verre ? On y va, non ? demanda Jules à Soraya.

─ On y va où ? fit Soraya, sourcils froncés.

─ Ben, à la maison, banane. Tu dors bien à la maison, ce soir ?

─ Heu... non.

─ Tu m'avais dit que si, hier.

─ Ben, désolée, apparemment, j'ai changé d'avis.

Jules parut mécontent.

─ On rentre ? me glissa Dani, mettant sa petite main dans la mienne.

Je l'embrassai sur le front.

─ Je pensais rester le temps d'une bière. Je te ramène, si tu veux.

─ Non, c'est pas la peine, t'inquiète pas. Je vais rentrer avec les filles, si tu restes.

La Lune de Miel (HB tome 4)Where stories live. Discover now