Papa raccrochait tout juste le téléphone. Il fronça les sourcils quand il me vit débouler dans le salon.

─ Dani. C'est dans cette tenue que tu comptes passer la soirée avec ton mari ?

« C'est parti » pensai-je, me retenant de lever les yeux au ciel.

─ Oui, Papa, fis-je sur le ton de l'avertissement. Pourquoi cette question ?

─ Pour des raisons évidentes. Tu ne peux pas mettre une robe ou quelque chose ? Dani, ma petite chatte ! Tu es si mignonne ! Un mois de mariage et tu te laisses déjà aller... ?

─ Papa..., soupirai-je, me sentant très fatiguée tout à coup.

La journée avait été longue.

─ J'aime bien Alessio, dit Papa sur un ton d'excuse. Il te rend heureuse et j'aimerais bien que ça dure entre vous. Cette fois.

Il avait lourdement insisté sur le « cette fois », appuyant pile sur mes insécurités. Je pris sur moi pour ne pas lui crier dessus.

─ Amusant, Papa, moi aussi j'aime bien Alessio et j'aimerais que ça dure ! fis-je, sarcastique. Je ne pense pas que ça ait un rapport avec mes fringues.

─ Tu serais surprise. Retire au moins ces infâmes chaussettes, suggéra Papa, désignant l'objet du délit.

─ C'est Maman qui me les a offertes.

─ Tu sais bien que j'adore ta mère, mais elle n'a pas le monopole du bon goût, ma fille. Les pieds nus, c'est toujours plus sexy... tu as une jolie pédicure, non ?

─ Papa, grommelai-je. Je les aime bien, mes chaussettes, moi. J'ai bossé dur, j'ai le droit d'être à l'aise. De toute façon, je peux t'assurer qu'Alessio n'en a rien à faire de ma « jolie pédicure ». Il n'est pas si superficiel. Et là, j'ai froid aux petons.

Papa se redressa de toute sa taille.

─ Au nom de toute la gent masculine, laisse-moi te dire que tu as tort, ma fille ! C'est très important, figure-toi. Les hommes remarquent ce genre de choses.

A ce stade, j'étais partagée entre le rire et l'envie de pleurer.

─ Bon sang, Papa ! S'il te plaît, arrête... ne te mêle pas de ça. C'est entre Alessio et moi et c'est gênant.

Papa fronça les sourcils.

─ Comme tu voudras, ma fille. Je dis ça pour t'aider. Inutile de t'énerver !

─ Où est Alessio, d'ailleurs ? demandai-je, regardant de tous côtés.

─ Il est parti à la supérette pour acheter des chips et des cacahuètes. On a des invités, ce soir.

Ma mâchoire se décrocha.

─ Comment ça ? gémis-je, furieuse. Quels invités ? Tout ce que je veux, c'est me détendre et lire ce bouquin.

─ Rien ne t'empêche de le faire plus tard. C'est juste quelques membres de la famille. Le cousin Viny de ta mère, sa femme. Ils ont appris qu'Alessio et toi étiez là et ils veulent vous féliciter.

─ Mais Papaaaa... on est lundi soir... qui rend visite un lundi soir ?! Ils sont fous ou quoi ? Tu pouvais pas dire non ?

─ Ils m'ont prévenu de leur voiture. Ils seront là dans quelques instants. C'est un peu trop tard. Désolé, ma petite chatte. Et heu... Harold va passer, aussi.

─ Ton pote Harry ?! m'écriai-je, indignée.

Je ne l'aimais pas. Il avait toujours une remarque fumeuse ou crapuleuse.

La Lune de Miel (HB tome 4)Kde žijí příběhy. Začni objevovat