Chapitre 30 - Evan

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TW : scène de violences 



Quelques heures plus tôt.

Assis dans la voiture avec Alex derrière le volant, nous nous sommes garés à quelques mètres du point de rendez-vous faussement divulgué à Maïa ce matin. Je suis tendue à l'extrême, la moindre contrariété va me faire disjoncter.

J'ai mis mes sentiments à nue devant elle. Je lui ai dévoilé une partie de moi que personne ne voit. J'ai voulu lui laisser une chance de faire machine arrière si jamais elle était vraiment la taupe. La laisser entrevoir un futur possible. Je serais prêt à fermer les yeux, juste pour pouvoir la garder auprès de moi, si elle se repentit.

J'espère que l'on se trompe. J'espère que l'on fait fausse route et qu'il y a une raison pour que tout nous pousse à la soupçonner.

James n'a rien trouvé sur le portable d'Ivan. Quelques messages sans importances de sa famille, c'est tout. Aucune photo, aucun historique Internet. Ce téléphone n'est pas celui qu'il utilise pour son business.

Évidemment, Sophia lui a aussi balancé ma façon de procéder dans les sorties mondaines.

Je sors de mes pensées quand deux camionnettes s'arrêtent non loin de l'entrepôt et dont une dizaine d'hommes cagoulés, masque sur la tête, sortent de derrière.

Ils prennent l'assaut sur l'entrepôt 18, qu'ils trouvent vide une fois les portes enfoncées. Rapidement, nous les voyons ressortir, totalement dérouter. Un des hommes s'éloigne, un téléphone à l'oreille, sa main dévoilant le tatouage d'appartenance à la mafia de l'Est.

J'entends Alex jurer dans sa barbe avant de se tourner vers moi pour me presser l'épaule. Aucun mot ne serait suffisant pour calmer la rage qui bout dans mes veines. Je me sens trahi et complètement idiot d'avoir cru en elle. Tout a été calculé pour me faire tomber dans ses filets. Une femme timide et innocente mon cul oui !

Quand je vais rentrer à la villa, elle va prendre cher.

Six heures après le départ de Maïa.

Quand j'ai vu par la fenêtre de la cuisine, Maïa monter dans le taxi, mon cœur c'est serrer. C'était la bonne décision. Je ne pouvais pas prendre le risque d'avoir une personne qui travaille pour Ivan sous mon toit.

C'est du moins ce dont j'essaie de me convaincre depuis quatre heures dans mon bureau du QG.

Je n'ai pas pu me retenir de remonter dans sa chambre où l'odeur de son shampoing flottait encore dans l'air. Sur l'édredon était posée en évidence la bague que je lui avais offerte après notre mariage et une lettre manuscrite. Je me suis assis sur le bord du lit et j'ai commencé ma lecture.

Evan,

Je ne voulais pas partir sans te dire à quel point j'étais désolée. Désolée que tu aies perdu totalement confiance dans les personnes qui tiennent le plus à toi. Je suis désolée de voir à quel point une personne peut en détruire une autre. Qu'une femme ait pu te faire autant de mal, pour que tu ne puisses plus aimer librement.

Ce soir, tu m'as donné raison sur une chose : aimer détruit, aimer fait mal, aimer c'est donner son cœur sans être sûr qu'il restera indemne.

Pourtant, je t'aime.

Ça paraît simple, écrit comme ça, noir sur blanc. Mais c'est si douloureux. Je ne suis que l'ombre de moi-même. Perdre deux personnes dans la même semaine, c'est inhumain. Mais je vais me relever. Je vais remonter la pente et faire en sorte que les semaines passées ensemble ne soient pas vaines.

Dark weddingWhere stories live. Discover now