Chapitre 6 - Maïa

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Oh mon Dieu !

Je referme ma porte à la hâte, sans prendre le temps de le faire discrètement. Je m'adosse à celle-ci, les mains sur le cœur, le temps de reprendre mes esprits. Mon muscle cardiaque tape fort contre ma cage thoracique, mes membres tremblent sous l'adrénaline. Je ferme les paupières pour essayer d'endiguer les multitudes d'images salaces qui me viennent en tête avec pour acteur principal : Evan Moore.

Échec total.

C'est pire !

Moore, une serviette autour des hanches, et rien d'autre. Cet homme est un fantasme à l'état pur.

Ses cheveux noirs ébouriffés, encore humides de sa douche, dont quelques gouttes traçaient leurs chemins lentement sur sa peau hâlée et nu. Allant de sa nuque, en passant par les muscles dessinés de son dos. D'autres, plus récalcitrantes, passaient par son cou et descendaient sur ses pectoraux pour terminer par ses abdominaux de dieu grec. Et le V entre ses hanches... une vision à se damner.

C'est dingue ce que les yeux peuvent capturer en quelques secondes.

J'ai rarement été attiré par les hommes. Je les trouve beaux, pour certains, je dirais même magnifiques, mais, je n'ai que rarement été attiré sexuellement par eux. Les fois où j'ai ressenti plus qu'un fourmillement entre les jambes se compte sur les doigts d'une main. Danna pensait même que j'étais tout simplement asexué. Ce qui arrive plus souvent qu'on ne le croit.

Je vais pouvoir lui dire que, non.

Définitivement pas, non.

Qui a dit que cette retraite aux États-Unis allait finalement être sympa et reposante ?

Ouais... je sens que ça va être long.

J'ai pourtant eu des ex. Le dernier, en date, c'était il y a environ huit mois. Je pensais que nous étions faits l'un pour l'autre, que c'était l'amour de ma vie.

Ça s'est terminé quand j'ai découvert une fille de ma classe dans son lit, à quatre pattes en train de se faire fourrer par celui qui était supposé être mon petit ami. J'ai appris plus tard qu'il jouait sur les deux tableaux tout le long de notre relation. Donc, pendant un peu plus d'un an, j'ai cru à ses paroles, à ses gestes tendres, ses mots d'amour et la promesse d'un futur à deux remplis de bonheur.

Spoiler alerte : aimer, ce sont des conneries.

Quand on voit le monde dans laquelle nous vivons. Où le taux de divorce est aussi haut que celui du mariage, voir plus élever dans certains pays. Que nous sommes dans une société dans lequel il est plus facile de jeter que de réparer. Que la technologie aide aux rencontres, mais surtout à la tromperie.

Nos grands-parents avaient le secret d'une relation durable. Ce n'était, certes, pas très saint dans certains foyers, et pas sûr qu'ils étaient tous heureux, je vous l'accorde. Alors qu'aujourd'hui, nous voulons tout consommer, tout essayer, et ça, sans prendre en compte les conséquences.

Je suis mieux seule. Je me suffis à moi-même. Je n'ai pas besoin d'un homme dans ma vie pour être heureuse et épanouie. Et puis qui serait assez fou pour aller demander ma main au Parrain de la Bratva ?

Le jour où je me marierai, ce sera avec un homme bien, qui n'aura rien à voir avec le monde dans lequel j'ai grandi. Qui réussira à faire la différence entre le bien et le mal.

Un homme définitivement différent de mon père.

Après ce qui me semble des heures, j'entends enfin la porte de sa chambre claquer, m'annonçant qu'il est parti. Je souffle un bon coup, et sors mon téléphone pour envoyer un message sur le groupe de mes meilleurs amis :

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