Chapitre 28 - Evan

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J'enfourche ma moto et sors de ma propriété en mettant les gaz. J'ai besoin de sortir. De prendre l'air, de réfléchir aux derniers éléments parvenus depuis la mort de Max, il y a maintenant une semaine. Quand l'un des gardes du corps de Maïa m'a appelé, mon cœur s'est arrêté de battre pendant plusieurs secondes, appréhendant ce qui allait m'être annoncé. J'ai vu défiler sous mes yeux nos derniers moments, nos derniers sourires, me remémorant notre dernière journée ensemble. Une douleur intense m'est tombée dessus. J'ai eu l'impression de revivre la mort de mes parents une seconde fois.

Mais cela n'avait rien à voir. Je m'attendais à tout, sauf à ça.

Max, son meilleur ami, est mort faucher par une voiture.

Son monde s'est écroulé sous ses yeux.

Et je n'étais pas avec elle.

J'ai fait aussi vite que j'ai pu pour la rejoindre à l'hôpital, où le corps de son ami a été amener. Je l'ai retrouvé recroquevillé sur une des chaises de la salle d'attente, le visage livide, couvert de sang, ses traits figés en un masque de souffrance insoutenable. Je ne supporte pas de la voir dévaster. Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour qu'elle soit heureuse, pour qu'elle puisse retrouver son sourire et sa joie de vivre malgré les coups durs de la vie.

Et quelle putain de coup dure pour elle en cet instant.

La vision d'elle, brisée, m'a fait prendre conscience d'une chose.

Je pourrais mettre le monde à ses pieds, si tel était son souhait. Je pourrais mettre la ville à feu et sang pour retrouver l'ordure qui lui a volé son frère. Je mettrais ma vie en jeu, si cela pouvait lui redonner le sourire. Je mettrais toute la puissance de mon organisation entre ses mains, si cela pouvait l'aider à venger la mort de celui qu'elle aimait comme un membre de sa famille.

Pour elle, je serais prêt à tous. Et cette prise de conscience ne m'a pas fait peur. Au contraire, ça m'a remonté à bloc pour mettre fin à cette boucle infernale dans laquelle nous sommes depuis plusieurs semaines. Cela doit prendre fin. Maintenant.

Je ne supporte plus de savoir sa vie en danger. Je ne supporte plus d'être angoissé pour sa sécurité. Des hommes en ont après elle, d'autres en ont après mes hommes et ma position. Tant qu'ils ne seront pas morts et enterrés, nous ne pourrons pas vivre normalement. Et je ferais tout pour qu'elle ait la vie qu'elle souhaite, même si je ne dois pas en faire partie.

Car putain, je l'aime comme un fou.

C'est quand on voit la mort nous passer à côté que l'on prend conscience de certaines choses. Et la mienne m'a foudroyé sur place.

Je suis tombé amoureux de Maïa Sergeev.

Depuis une semaine, je suis à ses côtés pour lui donner une épaule sur laquelle pleurer. Des bras où elle peut s'endormir sans cauchemars. Des baisers, pour lui rappeler qu'elle n'ait pas seule, qu'elle ne le sera plus jamais. Une oreille pour écouter son chagrin déchirant.

J'ai une rage sans nom qui brûle mes entrailles, car je sais. Je le sens. Ce n'était pas un accident.

Alex a réussi à subtiliser le téléphone de Max sur les lieux de l'accident. Je lui ai demandé de chercher n'importe quoi, mais il me fallait quelque chose.

Elle s'est ouverte à moi, le lendemain du drame, pour la première fois depuis que je la connais. Elle m'a avoué que Max était le seul à la protéger contre les colères de son père. Que celui-ci la bat depuis qu'elle est toute petite, pour la modeler à la vision qu'il se fait d'une femme en société. Il a fait d'elle sa parfaite marionnette pour les galas et repas de charité, pour se donner une belle image du père célibataire qui élève seule son enfant. Jusqu'à ce qu'il puisse la marier de force au plus offrant, celui qui lui rapporterait le plus pour sa mafia. Mais elle a fui avant. Toujours protégé par son frère de cœur, Max.

Dark weddingWhere stories live. Discover now