─ Tu es si belle.

Le ton était clairement accusateur, pas du tout admiratif. Oulà, il était vraiment en colère...

Il me repoussa contre le comptoir, ramenant mes poignets dans mon dos. Je ne pouvais plus le voir, tous mes sens étaient à l'affût. Je m'entendis respirer bruyamment. Mon cœur battait à tout rompre. Je ne contrôlais plus rien. C'était inhabituel, déstabilisant. Son érection était logée entre mes fesses. Je me tortillai. Ca me rendait folle ! Je n'aimais pas être frustrée, comme tout le monde, mais s'il y avait une chose que je ne supportais pas du tout, c'était de me sentir frustrée sexuellement.

Ce qu'Alessio savait.

Il était HORS DE QUESTION que j'aille me coucher dans cet état.

─ Baise-moi, je t'en supplie, Alessio...

J'étais prête à lui dire n'importe quoi.

─ Je n'aime pas quand tu me provoques ou que tu te moques de moi.

Sa voix dans mon oreille me fit frémir de la tête aux pieds.

─ J... je sais.

─ Pourquoi tu le fais, alors ?!

─ Je sais pas ! chouinai-je, m'agitant. C'était... c'est juste une taquinerie. Prends-moi fort, haletai-je, impatiente.

─ Non, dit Alessio froidement.

Quoi ?! J'étais furieuse, pire que ça. Je me retournai pour le regarder se rajuster.

─ Mais quoi, à la fin ?! m'écriai-je, et je le frappai à l'épaule. Qu'est-ce que tu veux que je te dise, que ça m'amuse de te pousser à bout ? Eh bien, oui, parfois. Voilà, t'es content ?

Alessio pâlit subitement. On se considéra, tout deux essoufflés.

─ Content ? marmonna-t-il, l'air choqué. Je suis pas ta marionnette, Dani !

Il me jeta un regard noir et sortit de la cuisine.

Mon cœur s'arrêta.

─ Alessio, attends.

Je le suivis dans les escaliers, courant presque.

─ Alessio !

J'étais en colère. Lui aussi apparemment.

─ Je vais prendre ma douche, c'est bon, Dani !

─ Ta douche peut attendre. En revanche, tu ne peux pas me laisser comme ça après la façon dont tu m'as allumée, lui jetai-je, révoltée. Je suis pas ton plan cul.

Alessio fit subitement volte-face, les joues rouges.

─ Je t'avais prévenue ! Mais tu n'écoutes pas. Tu n'en fais qu'à ta tête... y'en a toujours que pour toi.

─ Pardon ?! Je pense à toi tout le temps et...

─ Arrête, maintenant, tu m'as cherché comme pas possible. Ras le bol, merde.

Il claqua sèchement la porte de la salle de bains derrière lui.

Je fixai le battant d'un œil interdit, avant de regagner lentement notre chambre, de mauvaise humeur.

Il y avait un t-shirt d'Alessio sur le dossier d'une chaise. Je m'allongeai sur notre lit et serrai le vêtement contre moi. J'en humai l'odeur et fermai les yeux. La délicieuse odeur d'Alessio, mélange de son eau de toilette, et de l'odeur de sa peau. Il portait un parfum de niche boisé épicé, classiquement masculin, avec une note à l'amande surprenante, pleine de douceur, qui rendait le tout addictif selon moi. Ca lui allait comme un gant. La note sucrée me rappelait sans cesse la douceur de son caractère, le réconfort que j'en tirais. Parfois lorsqu'il n'était pas avec moi, je soulevais le bouchon et le reniflait, juste pour le plaisir.

La Lune de Miel (HB tome 4)Where stories live. Discover now