En douce

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Avant même que son esprit s'éveille, son cœur sait qu'il est seul. Ce n'est pas le fait qu'il n'y a pas de corps qui se presse contre son dos ou que sa respiration soit le seul bruit dans la chambre. C'est le sentiment de solitude de sa main vide qui lui révèle que Wen Ke Xing est parti avant son réveil.

Cela va faire deux semaines maintenant. Zhou Xu ne le voit pas de la journée et aussitôt qu'il est sur le point de s'endormir, le silence est brisé par de légers bruits de pas et le mouvement silencieux de la couverture.

Un bras apparaît alors autour de sa taille et la même main froide cherche la sienne. Depuis quelques nuits, cela a été suivi de deux tendres baisers presque imperceptibles, par ces lèvres froides et familières. Le premier sur la cicatrice qui se trouve à l'arrière de son épaule et le deuxième à la base de son cou juste en dessous du collier de perles. Deux baisers qui envoient toujours des frissons à des endroits qu'il a commencé à oublier afin de pouvoir dormir.

Les premières nuits, il n'avait que peu dormi, mais Wen Ke Xing avait toujours réussi à s'en aller quand il dormait, sans jamais le réveiller. Il ne dirait pas qu'il s'était déjà habitué à avoir son mari près de lui dans son lit, mais il avait commencé à rester endormi sur de plus longues périodes pendant la nuit au fur et à mesure que les semaines passaient.

Cependant, les paroles prononcées la première nuit avait continué à errer dans ses pensées plus qu'il ne voulait l'admettre. S'il essaie de guérir de sa folie, pourquoi n'en finit-il pas comme il l'a fait les premières nuits... ? Je veux dire, il pourrait essayer mais il ne réussirait pas forcément.

Une autre série de pensées jaillit quelque part du plus profond de lui, à un endroit qui n'est pas lié à sa pensée logique. Il l'arrête immédiatement, ne permettant pas que quelque chose comme ça soit même pensé ou même presque pensé, il ouvre les yeux. Il saute presque hors du lit, le collier de perle scintille alors qu'il bouge contre sa peau dans la douce lumière des bougies. Il est temps de se préparer pour la journée qui s'annonce. Cela fait deux semaines maintenant qu'il attend patiemment. Il est temps de procéder à la dernière étape du séchage des inflorescences. Je suis si près du but.

Il met la sous robe qu'il avait pendue sur le côté du lit la veille, il marche rapidement pour sortir de la chambre. Il n'est pas surpris qu'il y ait quelqu'un qui l'attende près de la table.

"Bonjour Daiyu." dit-il de sa voix habituelle du matin, totalement inconscient de la façon dont cette voix douce et légèrement endormie fait réagir les autres à son égard. D'autant plus qu'il se promène simplement dans sa sous robe drapée librement autour de sa taille fine et dans son pantalon soyeux.

"Nu Zhuren, je vous ai apporté votre petit déjeuner habituel. Voulez vous prendre votre bain du matin d'abord ou bien prendre votre petit déjeuner ?"

Il sourit, car c'était leur conversation tous les matins depuis des semaines et sa réponse était toujours la même : "Je vais manger d'abord". Pour une raison quelconque, cette femme de chambre avait été choisie pour être sa servante personnelle. Une pensée fugace pour savoir si Wen Ke Xing est au courant ou non de cet arrangement lui traverse l'esprit alors qu'il se dirige vers la table.

Un sourire au lèvres et fluide dans ses mouvements, elle verse le thé blanc infusé d'hibiscus qui fait maintenant partie de sa routine matinale. Elle le pose sur la table en face de la chaise où il s'assoit toujours le matin et le soir, mais jamais pendant le déjeuner, pour une raison qu'elle ne comprend pas.

Il s'assoit sur sa chaise habituelle, ajoute la cuillère de miel habituelle à son thé avant d'en prendre la première gorgée en regardant par la moustiquaire. C'est non seulement la seule place qui a une vue, mais la vue inclut aussi une partie du chemin qui mène à Jianshan. Pas qu'il l'ait remarqué. Pas tant que ça.

Comment polir une perle [WenZhou]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant