Comment polir une perle [WenZhou]

Joute

Finissant la troisième bouteille de son vin favori de Jiangsu, Wen Ke Xing n'en goûte pas la réelle saveur. Frustré, il jette la bouteille sur la table et la regarde heurter les bols et les assiettes, la nourriture s'éparpillant sur la table. "Ah-Xiang, m'as-tu donné les mauvaises bouteilles ? Qu'est-ce qui ne va pas avec ce vin ? Il n'a pas de goût !"

"Zhuren ?"

"Ah-Xiang, emporte-le."

Ah-Xiang regarde son maître d'un air confus mais fait ce qu'il lui dit. Il a toujours été caractériel, mais il passe généralement du self control indifférent à la plus féroce perfidie. Il n'est pas habituellement frustré ou ennuyé par les choses. Pas ouvertement en tout cas.

C'était seulement quand ils étaient tous les deux qu'il montrait, de temps en temps, une facette de son côté humain. La personne qu'il avait été autrefois ou qu'il aurait pu devenir en dehors de la Vallée des Fantômes. Ce n'était pas qu'il serait gentil, mais plus qu'il ne la gronderait pas et lui enseigneraient des choses à la place. Enfin ce n'est pas comme si elle s'épanouierait dans ses leçons de vie ou s'en rappellerait pour plus tard. Son esprit était plutôt simple.

Est-ce que c'est ce que fait la vie de couple aux gens ? Ne comprenant pas la colère de son maître, Ah-Xiang prend les bouteilles vides et se dépêche d'aller voir si elle peut trouver une autre sorte de vin. Peut-être que le vin de Zhuyeqing pourra le calmer. (1)

Regardant fixement le dos de Ah-Xiang alors qu'elle s'élance hors de la pièce, il soupire. Un de ces soupirs qui vide les poumons si complètement que son visage commence à picoter. Les pensées qui avaient rampées dans son esprit tout au long de la journée, qui avaient été ignorées, supprimées et compartimentalisées commençaient à fuiter.

Il ne l'avait pas vu de la journée. Bien qu'il soit traditionnel pour la nouvelle mariée de se lever tôt et de préparer le petit-déjeuner pour son mari après la nuit de noces, il sentait bien que ce n'était pas prévu. Ce n'était pas comme s'ils étaient un couple traditionnel, ou un couple du tout, donc pourquoi aurait-il dû rester jusqu'au matin ? Repensant à la nuit d'avant, Wen Ke Xing se demande comment ce serait de se réveiller aux côtés de Zhou Xu, ou de qui que ce soit d'ailleurs. Il n'était jamais resté ou n'avait laissé quelqu'un rester assez longtemps pour le savoir.

Après avoir fini la bouteille de vin au clair de lune, il avait quitté Hua Men et était retourné à Jianchan. Peu importe à quel point il avait essayé de le nier, il avait jeté un coup d'œil à sa mariée endormie avant de partir. Seulement pour s'assurer qu'il respirait toujours bien sûr.

Il avait dormi paisiblement, plus longtemps que d'habitude d'ailleurs. Ah-Xiang l'avait réveillé pour la première fois depuis qu'il était devenu Guzhu. Quand il avait ouvert les yeux, la première chose à laquelle il avait pensé, était ces yeux noisette qui le regardaient, une couleur rose passion teintant leurs bords. Après avoir cligné des yeux plusieurs fois, ils avaient été remplacés par les yeux en amandes d'Ah-Xiang alors qu'elle lui enfonçait son index dans le front. Cela l'avait immédiatement irrité.

"Zhuren! Pourquoi n'es-tu pas réveillé ? Les Dix Diables que tu m'as fait chercher sont arrivés. Ils t'attendent dans le Pavillon Kuai He." (2)

Il avait soupiré, comme il le faisait toujours et lui avait donné une pichenette sur le front. "Idiote, pourquoi ne m'as-tu pas réveillé plus tôt."

"Zhuren, je pensais que tu serais fatigué après..."Ah-Xiang s'était retournée, un mélange de rouge et de cendres se répandant telles des rayures de tigre sur son visage. "Je veux dire, j'ai entendu qu'ils avaient dû rappeler le docteur ce matin..."