Chapitre seize : Eryne

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      New York, Etats-Unis.

    Ça fait plus d'une semaine que nous sommes rentrés de Paris et je suis toujours enfermée dans cette foutue maison. Une semaine à errer dans la maison. Une semaine à peindre. Une semaine à ne pas voir Nate. Une semaine à repenser continuellement à ce qu'il s'est passé sur la plage. Une semaine à culpabiliser. Si c'était une erreur ? Si j'avais provoqué Peter ? Si Nate ne me pardonnerais jamais ? Si j'avais mis Ashley en danger ? Si j'avais mis mes amies en danger ? Si j'avais mis ma famille en danger ? Pourquoi je n'ai pas été plus gentille avec mes grands-parents ? Pourquoi Peter veut me garder sous son toit ? Pourquoi il est si gentil ? On passe nos dîners ensemble quand il est là. Il me pose quelques questions, me demande ce que j'ai fait, si j'ai besoin de quelque chose. Il cherche à améliorer mon quotidien mais j'ai l'impression d'être dans une prison dorée. Puis je me demande, qu'est-ce que je ferais à New York ? Je passerai ma journée à peindre, chose que je peux faire ici. Je peux même profiter de la piscine. Hier soir, on s'est baignés ensemble. J'ai adoré. Peter est gentil, tendre et aimant même s'il garde son caractère déterminé. J'ai vu tous ces tatouages qu'il a sur le haut du corps. Je les avais déjà vus mais je n'avais pas pris le temps de les analyser. Il a des chiffres sur les bras, au niveau de la clavicule. Il y a une cicatrice sous ce même tatouage. Il a un pistolet auquel s'accroche du lierre pour aller vers un cœur. Un cœur sur son cœur. J'ai voulu lui demander toutes les significations mais avant même que j'ouvre la bouche, il m'a ordonné d'aller m'habiller pour le repas. Peter anticipe tout, sent tout. Il comprend même ce que je veux dire avant que je le dise. Puis, il part toute la journée pour travailler me laissant seule dans ce manoir. Heureusement, j'ai pu récupérer mon matériel de peinture et je me suis installée dans son salon. La lumière est la plus ajustée à ce que je veux. Je me balade en culotte et tee-shirt dans sa maison. Il ne m'achète que des robes et ce n'est pas pratique pour peindre. Peindre... Je n'ai plus d'inspiration. Je prends une nouvelle toile blanche, la place sur mon chevalet et m'installe en face. Je la regarde en essayant de percer un mystère mais je n'y arrive pas. Après tout, les artistes buvaient de l'absinthe. Je me redresse et décide d'aller dans la chambre de Peter pour voir s'il a un jogging que je peux transformer en short. Il faut que je fasse quelque chose. Je ne peux pas me balader en culotte continuellement devant le personnel.

     Son dressing est plus grand que ma chambre. Je fouille dans les tiroirs, même ses boxers sont soigneusement pliés. Mais c'est quoi ce délire ? Je n'aurai jamais pensé que son dressing soit aussi bien rangé. J'ouvre des placards, regarde des étagères mais alors que j'allais prendre une chemise, une boîte attire mon attention. J'aime beaucoup trop fouiller pour résister à la tentation de la prendre. Je me place sur la pointe des pieds et la saisis. Si elle n'est pas vraiment à ma portée, elle est à celle de Peter. Je suis à deux doigts de grimper sur les étagères lorsque mes mains s'emparent de la boîte verte en velours. Je l'ouvre et... Oh Putain ! Il y a de l'herbe pour un régiment. Peter n'est pas censé arriver avant un bon moment. Je prends la boîte et m'installe sur son lit. Je roule le joint entre mes doigts et m'adosse à son lit tout en l'allumant. Je voulais de la distraction, je vais au moins pouvoir faire passer le temps plus vite. De son lit, je peux voir tout son dressing. J'inspire tout en détaillant sa chambre du regard. Il y a une double porte fenêtre qui donne sur un balcon, du parquet au sol, un lit kingsize et des disques. Il y a des CD, des cassettes, des vinyls qui couvrent deux pans de murs. Je ne savais pas qu'il aimait autant la musique. Pourtant, il n'en écoute quasiment jamais. Il y a un piano à l'étage du dessous. Je ne l'ai jamais entendu jouer. Peter Jones... Qui êtes-vous et que cachez-vous ? Je ne l'ai jamais vu ramener de filles. Ça lui arrive souvent de rentrer tard. Peut-être qu'il va en voir ailleurs. Est-ce qu'il fait ça dans une chambre d'hôtel, dans son bureau ou dans une maison secondaire ? On n'a jamais eu de relation exclusive et on en aura sûrement jamais mais je ne veux pas l'empêcher d'amener des filles... ou des hommes. Après tout, j'ai aimé que Kate me touche, il peut aussi aimer qu'un homme le touche aussi.

[L.1] LOVE & ARTWhere stories live. Discover now