Chapitre huit : Eryne

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Rome, Italie.

Nate a un appartement en Italie ! Un appartement... Un penthouse de cinq chambres, chacune équipée d'une salle de bain avec une terrasse, jacuzzi et tous les trucs de riche. Nate a un penthouse à Rome ! De là où nous sommes, on peut voir les toits et les coupoles à perte de vue. Sur la terrasse, il y a des plantes partout qui donnent l'impression d'être dans un jardin. Il y a même une pergola en vigne. Je me pince discrètement pour être sûre qu'il ne s'agit pas d'un rêve. Non, je suis bien à Rome. Le soleil est un peu plus loin que le zénith. On doit être en milieu d'après-midi. Il faut que je sorte. J'ai toujours voulu venir ici. Un berceau artistique depuis des siècles. Je me retourne et m'avance vers le salon où Nate est en train de discuter avec un majordome.

- Je veux sortir ! Je déclare.

- Et moi, mon tableau.

- Tu ne vas pas me faire venir à Rome et m'enfermer dans un appartement.

- Je fais ce que je veux de toi, ne l'oublies pas.

- Alors viens avec moi. Tu décides de ce que l'on fait.

- Parce que tu crois que je vais te suivre ? Moi, je sors et toi, tu restes là.

- Hors de question. Pars si tu veux mais je ne resterai pas dans cet appartement.


Il jette un coup d'œil à un des hommes qui nous accompagnent et je le regarde bouger dans ma direction. Je me place derrière l'îlot de la cuisine ouverte sur le salon de façon à être hors d'atteinte.

- Arrête avec ça.

- Il va juste te menotter à ton lit.

- Très drôle.

- Mais je ne rigole pas. Tu préfères un autre endroit ?


J'attrape le premier truc qui me vient et lui lance dessus. Une cuillère... super, je m'améliore. Il regarde l'homme et hoche la tête. Ils sont deux à avancer dans ma direction et alors que je cours pour leur fuir, Nate m'attrape par le bras et saisit ma mâchoire d'une poigne ferme.

- Les règles sont les mêmes où que l'on soit. Tu fermes ta gueule et tu fais ce que je te demande.


Un homme tient fermement mes mains pendant que Nate sort une paire de menottes de la poche de sa veste et me les passe aux poignets. Je peux sentir son souffle contre mon buste, les frissons qui me parcourent les bras. Je peux sentir sa main ferme et forte et ses yeux...
Ressaisis-toi, Eryne.
Malgré ma panique grandissante, je lui souris.

- Tu as toujours des menottes sur toi ?

- Pour punir les méchantes filles. Je t'attacherai bien moi-même au lit mais je ne serai pas sûr de pouvoir me contrôler. Je n'ai pas la même patience que Peter.

- Peter n'est pas un homme patient.

- Pourtant il ne t'a pas baisée.


Si. Pas au sens sexuel du terme mais il m'a abandonnée avec Nate. Alors on peut dire qu'il m'a eu. Il voulait m'emmener chez lui, je suis prisonnière chez un homme qui le respecte assez pour ne pas me toucher.

Nate relâche ma mâchoire et me laisse en plan. Il se dirige vers l'ascenseur, me laissant seule avec les gardes du corps. Sa chaleur me quitte et je suis presque déçue de le voir partir. Je me tourne et me dirige vers la cuisine. Il faut que je me libère. Je dois bien pouvoir trouver un bout de fil de fer et faire comme dans les films. Je trouve des ciseaux et j'essaye de les rentrer dans la serrure mais rien n'y fait. Je continue de chercher mais ne trouve rien. Je m'en fous. Je vais sortir, avec ou sans mes menottes. Personne ne me connaît et au pire, on m'aidera à les enlever. Je prends mon sac à main et regarde dedans. Il me reste du liquide en dollars. Il a pris mes cartes de crédit et mon portable. Connard ! J'appuie sur le sur le bouton de l'ascenseur et deux des gardes du corps se placent derrière moi. Je ne sais pas ce que l'on est venu faire à Rome, mais rien de très sain. On est accompagné par six gardes du corps, donc deux chacun. Je monte dans l'ascenseur, étonnée qu'ils ne m'empêchent pas de partir. Je passe mes lunettes de soleil sur le nez et dans le hall, le réceptionniste me regarde avec de grands yeux mais je l'ignore. Je dois vraiment faire la fille en cavale avec deux mecs baraqués en costume et moi en robe et mes escarpins mais menottées. Je ne pourrais pas aller dans un musée avec ces menottes. Dans la rue, j'ignore la voiture qui nous attend et décide de remonter l'avenue. Je trouve rapidement une banque dans ce quartier chic. J'entre et tout le monde se tourne vers moi. Je m'avance vers le comptoir et en anglais, je leur demande de faire le change. Je leur présente mon passeport et le liquide à changer. Il y en a au moins pour mille euros.

[L.1] LOVE & ARTWhere stories live. Discover now